
José Fort a été correspondant de l’Humanité à la Havane et envoyé spécial sur le continent latino-américain. Il a couvert l’actualité de nombreux pays du monde, les sommets européens et les réunions G7. il a été aussi chef du service international et accrédité auprès du Parlement européen et auprès de la Présidence de la République.
On vous le dit sur tous les tons. « Il faut s’adapter ». Macron le petit, Philippe 1er, le medef, en marche, les sociaux démocrates dits de gauche comme de droite et les républicains ne cessent de vous le dire : il faut réviser, réformer, transformer, harmoniser, ajuster, accommoder. Vous êtes priés de vous adapter afin de prendre en compte la modernisation, la globalisation et les marchés.
Dans un autre temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, la formule à la mode se résumait à « Vive la crise, devenez des gagneurs». Les plus anciens se souviendront d’une célèbre émission de télévision animée par Yves Montand qui résumait bien la campagne lancée par le journal « Libération » prônant en vrac la fin des idéologies, la futilité de l’Etat-providence, le culte de l’entreprise. Les Français, déjà à l’époque, étaient appelés à sacrifier Etat social et conquêtes syndicales sur l’autel de la rigueur.
Sarkozy et Hollande n’ont pas fait autre chose lors des deux derniers calamiteux quinquennats avec un même résultat : augmentation des profits des actionnaires et paupérisation du plus grand nombre. Sur le fond, rien de changé. Avec Macron, le discours se veut plus djeune pour le même objectif avec cette fois un maître mot : adaptation.
D’abord adapter son langage à l’anglais car « France is back », la France est de retour dixit Macron à Davos devant un parterre de patrons de multinationales et de nantis aux anges, certains d’entre eux ayant été reçus royalement (et à nos frais) la veille à Versailles. Le château désormais est reconverti en maison d’aisance pour les super riches de la planète. Mais au fait on nous invite à nous adapter à quoi ?
Adapter les impôts aux intérêts des plus riches.
Adapter la santé publique à la loi du marché en transformant les hôpitaux en entreprises visant le profit.
Adapter les transports en sacrifiant les lignes dites non lucratives et en revenant à l’autocar.
Adapter l’éducation nationale en mettant en place une énième réforme et en rognant sur le nombre de professeurs.
Adapter en simplifiant les licenciements et en réduisant le rôle des prud’hommes.
Adapter avec l’extension du travail du dimanche et de nuit.
Adapter en liquidant progressivement l’inspection du travail.
Adapter en tapant sur les retraités.
Adapter en supprimant les départements.
S’adapter aimait dire le chanteur québécois Felix Leclerc, « c’est se plier quand il vente ».
J’ajoute qu’avec Macron, Philippe et toute la bande les malheurs ne viennent jamais seuls, ils sont comme les lâches, ils chargent en meute pour nous faire entrer dans un autre monde où il est plus facile d’entrer que d’en sortir. Comme au cimetière.
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