Ce n'est pas un scoop. Avec 1.400 logements vacants sur la ville, la situation immobilière n'est pas très reluisante à Morlaix. Hier, en conseil municipal, l'opposition a réclamé la mise en place d'un plan de reconquête. « Même si ce n'est pas suffisant, les transactions sont en hausse », a tempéré la majorité.
Avant la fameuse annonce du legs d'un million d'euros en toute fin de séance (lire en page 10), deux questions orales ont animé la première réunion de l'année du conseil municipal, hier soir. Notamment celle concernant les logements vacants sur la ville. « L'Insee en a comptabilisé 1.400, soit 15 % », a indiqué Jean-Paul Vermot, en comparant les chiffres morlaisiens aux autres cités voisines.
« Seule Guingamp fait pire »
« La moyenne bretonne est deux fois moins élevée, à 7,4 %, tout comme celle du Finistère qui s'élève à 7,9 %. Beaucoup de villes moyennes souffrent. Mais en Bretagne, seule Guingamp affiche un résultat supérieur au nôtre avec 16,9 %. Lannion est à 8,2 %, Quimperlé 9 %, Concarneau et Douarnenez 9,8 %, Carhaix 12,3 % », a énuméré le conseiller d'opposition. « Nous sommes face à un problème qui s'aggrave. Car en 2009, ce taux n'atteignait que 12 %. Ces chiffres corroborent ceux de la population qui est en baisse », a poursuivi l'élu socialiste, en pointant « une vacance spécifique en centre-ville avec 500 logements vacants de la place Charles-de Gaulle au quartier Saint-Matthieu ».
« Allez-vous mettre en place un plan de reconquête de la ville et de lutte contre la vacance en réunissant tous les partenaires concernés ? » a terminé Jean-Paul Vermot.
« La spécificité patrimoniale »
« Cette vacance, on la constate », a commencé par lui répondre Marlène Tilly. « La spécificité patrimoniale de la ville explique en partie cette situation », a poursuivi l'adjointe chargée de l'habitat, en précisant que depuis trois ans, les déclarations d'intention d'aliéner (DIA) augmentent. « Avec 338 demandes en 2017, ces transactions immobilières sont en hausse par rapport à 2016 (264) », a ajouté l'élue, pour qui « c'est encourageant, mais pas suffisant ». « Attirer des gens passe par la redynamisation », a encore souligné Marlène Tilly, en évoquant le musée et la future médiathèque. Mais aussi le secteur sauvegardé qui doit permettre de bonifier la réhabilitation des logements. « L'habitat est une compétence de Morlaix communauté », a terminé l'adjointe au maire, comme pour signifier que c'est aussi (et surtout ?) par l'intercommunalité que devra passer la reconquête des logements sur la ville centre.
Quelle place la ville de Morlaix va (ou peut) prendre dans la démarche de création d'un nouveau centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) en lien avec Morlaix communauté ? C'est la question que Jean-Pierre Cloarec a posée à la majorité en fin de conseil. « En raison de la fermeture programmée du centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Pleyber-Christ, le secteur géographique de Morlaix va constituer une zone blanche dans le Finistère car le Cada de Carantec n'existe plus », a-t-il précisé.
Limité à 30 places à Pleyber
L'élu d'opposition a alors informé qu'une rencontre a eu lieu récemment entre le préfet du département et les élus de Pleyber-Christ pour envisager un Cada de 50 à 60 places, éventuellement éclaté sur deux communes. Selon Jean-Pierre Cloarec, « il y aurait une limitation à 30 places à Pleyber et Morlaix communauté s'est engagé à rechercher un site complémentaire ». « La ville de Morlaix accueille régulièrement des jeunes migrants et des mineurs étrangers au foyer des jeunes travailleurs », a expliqué Marie Simon-Gallouédec, en soulignant que les services travaillent avec le 115 et les associations qui gèrent les réfugiés, comme Coallia et Odyssée qui dépend de la fondation Massé-Trévidy. « Donc, c'est un refus poli, c'est ça ? », lui a demandé l'élu d'opposition Ismaël Dupont, estimant que l'adjointe chargée des affaires sociales n'avait pas répondu précisément à la question.
« Facile de s'agiter »
« Il est très facile de s'agiter et beaucoup plus simple d'insulter », a rétorqué Agnès Le Brun, référence aux propos violents des utopistes en action, fin décembre, lors du conseil communautaire. « Morlaix n'est pas intolérante », a poursuivi le maire, en illustrant son propos par « l'accueil de familles, ou encore ce jeune apprenti, mineur isolé, qui travaille à la ville ». « Vous ne savez pas à quel point le CCAS est réactif pour gérer ces situations d'urgence », a complété Agnès Le Brun, en rendant hommage à son adjointe chargée du social. « Elle est mobilisée sur le sujet, comme ce fut encore le cas par exemple le 31 décembre. Ça, c'est la réalité, contrairement à ce qu'en disent les ignorants ou ceux qui font semblant d'ignorer ».
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