Nos rêves de pauvres
Nadir Dendoune, enfant de la Seine-Saint-Denis, jeune journaliste et réalisateur de documentaires, a écrit quatre livres dont le désormais célèbre « Un tocard sur le toit du monde » qui a inspiré un film, l'Ascension, relatant sa montée sur le haut de l'Everest avec, en signature, le drapeau triomphant du 9-3 au dessus des nuages. Dans ce dernier ouvrage, il rend hommage à ses parents immigrés algériens kabyles, dont le père a été ouvrier dans l'automobile et dont la mère éleva neufs enfants. Il témoigne de la vie des enfants d'une cité HLM de l'Ile Saint Denis à travers une expérience faite de multiples rebonds, délinquance, études, voyages pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Mais on ne le lit pas comme une autobiographie, encore moins comme une complainte misérabiliste. Nadir exprime la force de toute une génération imprégnée de la colère face à l'injustice faite aux immigrés et à leurs enfants, appuyée par l'expression d'une intense volonté de sortir de l'impasse dans laquelle on les a parqués. Il développe une écriture forte qui suscite le plaisir et l'intérêt et le hisse au rang d'écrivain talentueux.
Nos rêves de pauvres, de Nadir Dendoune, éditeur JC Lattes, juin 2017, 180 pages, 15 €.
Yvon Huet