En ce qui concerne les droits des migrants en France, 2018 commence comme a fini 2017: Emmanuel Macron et son ministre de l'intérieur Gérard Collomb, peaufinent leur arsenal de mesures durcissant de plus en plus leur politique migratoire, au point de risquer la condamnation de la France - une de plus! - par la Cour européenne des droits de l'homme. La honte!
Rappel de quelques données utiles à qui entend contribuer à faire de ce combat de civilisation l'une des priorités de l'année qui s'ouvre.
2017. Non contentes de détruire délibérément les effets des migrants des camps de fortune (tentes, couvertures...), voire de les priver d'eau et de toilettes, ou bien de les refouler avant même qu'ils ne puissent déposer une demande d'asile, ou encore d'instaurer un "délit de solidarité" à l'encontre des bénévoles portant secours à des réfugiés "illégaux", les autorités ont multiplié, courant décembre, les "circulaires" ministérielles et les instructions aux préfets destinées à accélérer à tout prix les expulsions. Le dernier de ces textes prévoit l'envoi d'"équipes mobiles" d'agents dans les centres d'hébergement d'urgence pour y organiser le tri des résidents afin d'en expulser les personnes sans papiers. Un comble lorsqu'on sait que l'accueil dans ces centres repose précisément sur le principe de l'inconditionnalité!
Le seul résultat à attendre d'un tel dispositif serait que les personnes sans papiers, se sentant menacées dans ces lieux, se résolvent à reconstituer des campements sauvages...
2018. Les fêtes passées. L'offensive reprend de plus belle. Certes, le 11 janvier prochain, le gouvernement organise une réunion de "concertation". C'est qu'il se voit contraint de tenter d'enrayer l'impressionnante mobilisation du mouvement associatif au grand complet contre les régressions programmées.
Il ne s'attendait pas davantage aux effets sur de larges secteurs de l'opinion publique des vives critiques formulées par le Défenseur des droits, Jacques Toubon, à l'encontre des violations des droits fondamentaux des migrants que représentent les mesures décidées ou en préparation.
Il se voit obligé de répondre au malaise qui s'exprime au sein même de l'actuelle majorité contre cette dérive indigne.
Cela étant, le projet de loi "immigration et asile" si redouté n'est nullement remis en question.
Attendu au premier trimestre de cette année, il prévoit notamment le doublement de la durée de rétention des étrangers en attente d'expulsion; l'accélération des "réconductions", en particulier des "migrants économiques"; la réduction des possibilités pour les déboutés du droit d'asile de déposer un recours; et même le refus de l'asile aux demandeurs pouvant être "réadmis dans un pays tiers sûr". On aura une idée de ce que l'exécutif entend par "pays sûr" en se souvenant que le président de la République envisageait l'été dernier d'installer des "hots-pots" (centres d'examen des demandes d'asile) ... en Libye, un pays si "sûr" qu'on y a découvert récemment des marchés aux esclaves! Inconcevable!
Telle est la situation en ce début 2018. Une action à poursuivre et un débat à relancer en cette année marquée par le 65e anniversaire de l'entrée en vigueur de la convention européenne des droits de l'homme, dont notre pays est signataire.
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