Sylvie Ducatteau, dans l'Humanité du jeudi 4 janvier 2018, suit Marina (un pseudonyme), une auxiliaire de vie de 50 ans qui accompagne des personnes âgées ou handicapées pour les toilettes, l'accompagnement du lever et du coucher, l'aide à la prise des repas. Marina est salariée à mi-temps en région parisienne: pourtant, elle quitte son domicile chaque jour à 7h50 pour ne rentrer le soir qu'à 20h. Elle se déplace en bus et en RER et travaille pour une entreprise privée d'aide à domicile. Malgré son goût d'être avec les personnes âgées pour leur rendre service, elle parle d'un "travail d'esclave" avec une entreprise qui a mis en place un système de contrôle du temps de présence des auxiliaires de vie chez ses clients via un flash code imprimé à valider sur le livret personnel de chaque client. On pointe comme à l'usine pour fliquer les Auxiliaires de vie. Le temps de transport entre "chaque client" n'est pas rémunéré.
" Des Marina, il en existe des milliers.
72% des aides à domicile sont employées à temps partiel.
Le ministère du Travail recense 536 000 aides à domicile ou aides ménagères. Ces salariées, essentiellement des femmes, occupent le bas de l'échelle salariale. Elles perçoivent le plus faible salaire médian de toutes les professions. Elles sont souvent âgées et ont connu des parcours professionnel heurtés par la précarité et le chômage. C'est le cas de Marina, qui depuis deux décennies cumule les CDD à l'hôpital, dans les EHPAD, dans les crèches même. Les stages, les formations. 800 euros, c'est ce qu'elle gagne chaque mois. Soit un peu plus de 9 euros brut de l'heure". (Sylvie Ducatteau, l'Humanité du jeudi 4 janvier).
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