Gwendal Rouillard, protégé et un des derniers dauphins de papi Jean-Yves Le Drian, député PS hollandais défenseur de sa politique libérale et pro-patronale sans cas de conscience, puis passé avec armes et bagages à Macron sans problème aucun derrière son mentor.
Je j'ai bien connu au MJS, où j'ai milité entre 1995 et 2001 et où il est arrivé après moi, avec très peu de bagage et de culture politique, mais a vite appris, non la profondeur d'un engagement de gauche au service des opprimés, mais plus sûrement la trajectoire et les us et manières du carriériste. Son idole à l'époque était Ségolène Royal... Et non Jaurès malheureusement!
Il raconte aujourd'hui dans une interview assez complaisante du Télégramme du jour pourquoi il faudrait aider de manière prioritaire les "chrétiens d'Orient" ne laissant pas cette cause à l'extrême-droite.
C'est vrai que les chrétiens d'Orient, en Irak, en Egypte, en Syrie, en Palestine, vivent des situations très angoissantes et qu'il faut s'en préoccuper car c'est toute une partie de cet héritage multiséculaire de l'orient métissé et pluri-confessionnel qui risque de disparaître, mais il faut s'en préoccuper comme de l'ensemble de ces peuples et des minorités ou "communautés" qui les composent, sans faire de discrimination sur des bases ethniques ou religieuses.
Le devoir de solidarité humaine et l'internationalisme ne se divisent pas sur des critères confessionnels, ethniques ou sectaires.
Je me sens autant et plus solidaire même des Syriens qui sont opprimés par Bachar-al-Assad et luttent contre lui que de ceux qui, certes pour des raisons subjectives et historiques qu'on peut comprendre, parce qu'ils sont chrétiens et ont peur des islamistes, sont instrumentalisés par le régime et soutiennent, plus ou moins contraints, le pouvoir du tortionnaire de Damas.
Quant aux philippiques de Gwendal Rouillard sur la gauche laïcarde, on ne se sent pas concernés nous au Parti Communiste: il y a le pire et le meilleur dans le christianisme comme dans toutes les religions, et nous ne nions pas le potentiel révolutionnaire et émancipateur de certains aspects du christianisme, mais notre règle éthique et politique à nous, c'est de ne pas mélanger religion et politique, et de faire référence à une communauté universelle de l'humanité qui n'exclut pas les particularismes, les diversités culturelles, philosophiques, religieuses, mais ne s'appuie pas sur eu pour définir les droits à l'existence et à la considération.
Alors, oui, aider les Chrétiens d'Orient, comme tous nos frères humains syriens, égyptiens, irakiens, yéménites, palestiniens, libanais, sans solidarité sélective, et sans reprendre la vieille politique coloniale française d'instrumentalisation des minorités.
Par rapport à l'accueil des réfugiés, des persécutés demandeurs d'asile aussi, il faut accueillir tous ceux qui ne peuvent plus vivre dans leurs pays et qui frappent à notre porte, pas seulement les chrétiens d'orient, comme on l'a entendu dans certains discours de ministres socialistes à l'époque de Hollande.
Le Télégramme, 27 janvier 2018
Le député LREM (ex-PS) de Lorient (56), Gwendal Rouillard, vient d'être nommé coprésident du groupe d'études pour les chrétiens d'Orient à l'Assemblée nationale. La coprésidence sera exercée à ses côtés par un député LR, nommé prochainement.
Pourquoi un groupe d'études sur les chrétiens d'Orient à l'Assemblée ?
Il a été créé en 2014. Beaucoup de parlementaires souhaitaient qu'on ait un espace de réflexion et de rencontre dédié à la question des chrétiens d'Orient et des minorités. J'ai souhaité reprendre le flambeau pour marquer le soutien de la France, et, en particulier, du Parlement, à cette cause. Elle a une relation privilégiée avec ces populations et elle est attendue. Nous devons être au rendez-vous de cette attente.
Quelle est leur situation aujourd'hui ?
Daesh a exécuté nombre de chrétiens et de yézidis, beaucoup d'autres ont fui leur pays. Aujourd'hui, on constate un retour de ces populations : en Irak, à Qaraqosh, et dans la plaine de Ninive. En Syrie, à Homs et Hama, des réfugiés commencent à rentrer chez eux, et parmi eux, il y a des chrétiens. C'est encourageant mais il demeure encore des centaines de milliers de réfugiés loin de leurs territoires. L'enjeu est donc devant nous car il faudra garantir leur sécurité. Je souhaite que ce sujet soit un paramètre majeur des négociations de paix pour les pays de la Région.
Quelles actions comptez-vous mener ?
D'abord, en apportant un soutien politique durable aux populations ; ensuite, par un soutien aux actions humanitaires, celles des autorités religieuses mais aussi celles des ONG françaises et des ONG locales, qui font un excellent travail. Enfin, par un soutien au développement dans la perspective de la reconstruction des différents pays. Je pense en particulier à la santé, à l'éducation, à la sécurité, aux infrastructures et bien sûr à l'économie. Je souhaite donner une dimension opérationnelle à nos travaux. Nous irons d'ailleurs sur place, ces prochains mois.
On imagine que Jean-Yves Le Drian vous soutient ?
Il viendra naturellement s'exprimer devant notre groupe d'études. Ce sujet est un engagement personnel et constant de sa part, il en a encore parlé avant-hier au Sénat. C'est aussi un engagement personnel du Président Macron et je peux en témoigner.
Vous avez dit récemment que la gauche ne s'était pas assez impliquée pour les chrétiens d'Orient...
Parce que la gauche a un problème avec les religions ! Elle est en tension permanente entre, d'un côté, un courant humaniste, ouvert et laïc auquel j'appartiens, et le courant laïcard avec des gens qui sont contre les religions et toute forme de croyance. Par ailleurs, je ne souhaite pas que le sujet des chrétiens d'Orient soit instrumentalisé, notamment par certaines mouvances d'extrême droite. C'est un combat républicain à partager.
Vous êtes marié à une Libanaise maronite. C'est votre vie privée qui vous a inspiré cet intérêt pour les chrétiens d'Orient ?
C'est un sujet que je suis depuis plus de vingt ans. Mais avec mon épouse, j'ai la chance d'avoir à mes côtés une conseillère spéciale qui me fait part de ses connaissances et de ses analyses. Elle joue un rôle très précieux à mes côtés.
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