Qui a entendu parler de ce tweet d'un porte parole de la France Insoumise aux dernières présidentielles (sur les questions internationales), Djordje Kuzmanovic à propos des migrants en date du 20 décembre...?
"L'immigration est une richesse pour la France" qui... en regorge déjà. Moins pour les pays d'origine des migrants. Mais ce point est aveugle à la gauche. Ne parlons pas des 6 millions de chômeurs, 9 millions de pauvres et 4 millions de mal logés. On offre quoi aux migrants ?"
Ces propos revisitaient en mode mineur le lien de causalité établi souvent entre le poids du chômage et l'immigration, relation que tous les économistes sérieux réfutent. Ils n'étaient pas sans contribuer à opposer les pauvres vivant déjà en France, dont il faudrait s'occuper en priorité, et les malheureux qui nous arrivent de l'extérieur, chassés par la guerre, les dictatures, la misère, et qu'on ne peut pas accueillir, car "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde" comme disait Rocard, même si 90% de l'immigration se fait d'un pays pauvre et du sud à l'autre, et que, par exemple, ensemble, Turquie, Liban, Jordanie, Egypte, accueillent trois fois plus de réfugiés syriens que l'Europe entière.
Il faut savoir que ce Djordje Kuzmanovic était déjà connu pour ses commentaires plus qu' indulgents sur la politique de Poutine ou de Bachar-al-Assad, dont il faisait des alliés objectifs contre le terrorisme islamiste, autres points communs avec le discours tenu actuellement par l'extrême-droite. C'est un ancien membre du PS fasciné par la chose militaire et le virilisme, qui s'engagea au moment de la guerre en Afghanistan.
Ce tweet de Djordje Kuzmanovic n'est pas sans rappeler les propos de Jean-Luc Mélenchon sur les travailleurs détachés, qui "voleraient le pain des français" (au Parlement Européen) ou sur la nécessité de se protéger contre l'immigration irrégulière contrairement à ce que diraient les bonnes consciences idéalistes de gauche. Quand le fond de l'air est brun, et que les politiques d'Etat et de l'Union Européenne sont déjà influencées par la xénophobie ambiante, ces propos sont peu dignes de l'internationalisme de la gauche de Jaurès.
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