COMMUNIQUE DE PRESSE
MARIAGE ENTRE TRISKALIA / D’AUCY
Triskalia, groupe coopératif comprenant entre autres les marques Mamie Nova, Régilait,
Paysan Breton, Ronsard, Prince de Bretagne, Socopa… et la coopérative D’Aucy ont
annoncé, par voie de presse, leur projet de rapprochement sous la forme d’une union avant
fusion totale dans deux ans. Leur objectif est de devenir le nouveau leader breton de
l’agroalimentaire au sein d’une « union coopérative ».
Depuis plusieurs années, la coopération agricole connaît un vaste mouvement de
concentration – restructuration, celui-ci se poursuit et s’accélère. Les coopératives suivent
dans une large mesure, la stratégie des groupes multinationaux, et leur gestion s’apparente à
celles des groupes privés. Ces concentrations participent à la destruction des emplois et de la
restructuration des exploitations agricoles. Elles se traduisent par la disparition des petites
coopératives, éloignant encore plus les agriculteurs des centres de décisions et des outils
industriels, de la valorisation des produits agricoles. Cette stratégie fait peser de lourdes
menaces sur le potentiel industriel régional et national, ainsi que sur des fleurons de notre
patrimoine gastronomique.
L’intégration capitaliste lamine les missions historiques de la coopération agricole. Celle-ci doit
revenir à ses missions d’origine, notamment la valorisation des potentiels agroalimentaires
régionaux et nationaux, notamment par la démocratisation réelle de leur fonctionnement
impliquant la participation des agriculteurs, des salariés et des élus locaux à leur gestion. Elle
doit assurer le développement de l’emploi stable, qualifié et reconnu, l’amélioration des
conditions de travail et la revalorisation des salaires. Les coopératives ont un rôle important à
jouer à condition qu’elles reviennent à leurs missions d’origine.
A la CGT, nous ne sommes pas des voyageurs sans bagages, et l’annonce « d’union avant la
fusion » fait peser le risque de restructurations dont on connaît les conséquences sur l’emploi
et les conditions de travail des salariés.
La fédération de l’agroalimentaire CGT avec ses syndicats sera vigilante quant à l’évolution
de ce « mariage ». La CGT s’opposera avec force et détermination à tous plans de
restructuration organisés par la future direction, qu’ils soient spectaculaires et massifs ou
insidieux et quotidiens, car ces politiques de fusion aboutissent toujours à la disparition
d’emplois et de sites de production, à des abandons industriels, à la désertification.
Le 20 décembre 2017
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