C'est en mémoire du passage de 2.000 Tirailleurs sénégalais, à Morlaix, en novembre 1944 et, notamment, du regroupement dans des conditions difficiles de nombre d'entre eux, dans les locaux de l'ancienne corderie de La Madeleine, qu'une plaque commémorative a été inaugurée, lundi soir, sur l'un de ses murs. En présence des témoins de l'époque, Paul Aurégan et Monique Le Ru; des auteurs, Martin Mourre, Kris et Anne Cousin, les souscripteurs volontaires ont découvert la plaque en bronze réalisée par Sylvie Bozoc. Il manque 200 € pour son financement. Contact : tél. 06.81.00.79.73.
Gilles Troel, Le Télégramme - 6 décembre 2017
Nous y étions. Ce fut un moment chaleureux et émouvant.
A l'inauguration de la plaque commémorative d'hommage aux Tirailleurs Sénégalais passés à Morlaix, une très belle oeuvre d'art de Sylvie Bozoc.
Comme soixante à soixante-dix environ souscripteurs et personnes sensibilisés qui se sont retrouvées aux Deux Rivières lundi.
Bien leur en a pris. Ils ont pu écouté le conte de Alain Divérès, les hommages à Paul Auregan et Monique Le Ru, qui ont sympathisé en 44 avec des Tirailleurs, par Anne Cousin, discuté avec Martin Mourre, historien chercheur au Sénégal qui a écrit sa thèse sur Thiaroye, et Kris, le brillant scénariste de BD, auteur d'un premier tome très tendre, très beau, en collaboration avec Fournier (Spirou) sur l'histoire des Tirailleurs Sénégalais pendant la seconde guerre mondiale ("Plus près de toi", passé en feuilleton sur le Télégramme).
Bravo à Claude Bonnard et à Alain Divérès pour leur bonne idée.
Et à tous les souscripteurs de cette souscription citoyenne pour avoir soutenu ce beau projet!
Bravo à Anne Cousin aussi pour avoir porté et fait connaître avec quelques autres, dont Michel Le Saint, cette mémoire du passage des Tirailleurs Sénégalais à Morlaix.
Ismaël Dupont
L'inauguration de la plaque a eu lieu le lundi 4 décembre vers 18h.
Thiaroye 1944
Martin Mourre, Thiaroye 1944. Histoire et mémoire d'un massacre colonial, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2017, 240 p., préface d'Elikia M'Bokolo, postface de Bob B. White, ISBN : 978-2-7535-5345-3.
Notice publiée le 04 mai 2017
Présentation de l'éditeur
Ce livre prend pour objet les représentations d'un massacre colonial, la répression sanglante de tirailleurs sénégalais, ces soldats ouest-africains de l'Empire français, survenue au camp de Thiaroye, à proximité de Dakar, le 1er décembre 1944. Plus de soixante-dix ans après les faits, cet événement reste un sujet de controverse historiographique. Ce qui a longtemps été considéré par l'armée française comme une mutinerie, apparaît plutôt comme une tuerie organisée par les officiers coloniaux présents à Dakar.
C'est ce que démontre un long et patient travail sur les archives de ce drame. De plus, cet ouvrage retrace les réappropriations passées et actuelles de cet événement au Sénégal, à travers diverses temporalités permettant de lire la trajectoire de la nation sénégalaise postcoloniale en suivant la mobilisation d'imaginaires historiques. Aujourd'hui, au Sénégal, les représentations attachées à l'événement du 1er décembre 1944 apparaissent comme un des paradigmes de la mémoire coloniale.
Décrire ces usages du passé sur plusieurs décennies permet alors d'envisager l'articulation entre des mémoires dominantes – officielles ou non –, des formes particulières de rappel du passé et le rôle de ce passé dans certaines dynamiques identitaires.
Auteur
Martin Mourre
Martin Mourre est docteur en histoire de l’École des hautes études en sciences sociales et en anthropologie à l’université de Montréal. Ses recherches portent principalement sur l’histoire politique et mémorielle du Sénégal au XXe siècle. Il s’intéresse également à une sociohistoire des armées ouest-africaines depuis l’époque coloniale jusqu’à aujourd’hui.
RETOUR TRAGIQUE DES TROUPES COLONIALES
Morlaix-Dakar, 1944
Anne Cousin
Préface de Anne Guillou
On estime à 31000 le nombre de morts issus des colonies dont 14000 tirailleurs sénégalais. Fin 1944, l'armée de libération "blanchit" ses troupes, les Africains sont rapatriés. 2000 tirailleurs vont embarquer de Morlaix à bord du Circassia pour Dakar. Un vent de révolte va souffler. Certains refusent de partir en l'absence du règlement de leurs soldes. Ceux qui arrivés à Dakar feront valoir leurs droits seront payés avec des balles.
Lire aussi:
Comment les autorités françaises ont spolié, humilié, massacré les tirailleurs Sénégalais parqués à Morlaix à l'automne 1944.
Tirailleurs sénégalais: la patrie bien peu reconnaissante (L'Humanité, 30 décembre 2016)
commenter cet article …