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16 novembre 2017 4 16 /11 /novembre /2017 12:41
Patrice Bessac

Patrice Bessac

Patrice Bessac. « Devant les tribunaux et dans la rue, il faut une révolte des maires »

jeudi 16 novembre 2017

À quelques jours du 100e congrès des maires, Patrice Bessac, maire PCF de Montreuil et président de l’Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr), ferme aujourd’hui les services publics locaux pour tirer la sonnette d’alarme. L’e journal l’Humanité interview Patrice Bessac.

Aujourd’hui, jour de grève et de mobilisation à l’appel de plusieurs syndicats, l’activité des services municipaux de Montreuil est suspendue. Pourquoi prendre cette initiative ?

Patrice Bessac Ce n’est pas de bon cœur que je ferme les services municipaux de la ville. Mais il est de mon devoir de prévenir : les services publics sont menacés d’asphyxie financière avec ce que promet le gouvernement d’Emmanuel Macron. Nous ne devons pas nous laisser faire. Sous Hollande, les maires ont été trop souvent silencieux. Les villes, qui ne représentent que 3 % de la dette publique, ont réalisé 85 % des économies de l’État. Nous ne pourrons pas supporter un nouveau choc. Il faut une révolte des maires pour se faire entendre et créer un rapport de forces.

Quelles sont les conséquences des baisses de dotations dans une ville comme Montreuil ?

Patrice Bessac J’ai envie de reformuler la question et de la poser au président de la République : considérez-vous que les centres de santé municipaux doivent être fermés ? Parce que, sans soutien municipal à l’ouverture de ces centres de santé, on serait dans des déserts médicaux. Le bilan Hollande, c’est 28 millions d’euros en moins pour la ville. Cette situation implique que nous n’avons plus la capacité d’investir. Pas sur les écoles, car nous en avons fait notre priorité. Mais sur les crèches, sur la rénovation d’équipements sportifs… Nous sommes en tension permanente.

L’Association des maires de France décrit un congrès qui se déroulera la semaine prochaine dans un contexte « marqué par une avalanche de mesures défavorables » . Dans ces conditions, comment l’Anecr aborde-t-elle ce congrès ?

Patrice Bessac Je crois que les maires doivent sortir de la position institutionnelle et polie qui a été la leur ces dernières années. Si le gouvernement ne nous entend pas, décidons d’une grande marche sur Paris pour les libertés locales et le respect du droit des populations à un service public de qualité. L’affaire de la suppression de la taxe d’habitation est éloquente. Qu’on fasse évoluer cette taxe injuste est nécessaire. Mais avec sa suppression, nous allons être à 95 % dépendants de l’État, en contradiction avec la décentralisation et l’article 72 de la Constitution. C’est la raison pour laquelle je prendrai l’initiative d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) visant à en contester la légitimité. Devant les tribunaux et dans la rue, les maires doivent être plus combatifs face à l’État.

Plusieurs élus locaux pointent le déficit démocratique que risque de favoriser le transfert de compétences croissant vers les intercommunalités et les métropoles. Comment mesurez-vous cet enjeu ?

Patrice Bessac Il y a un rêve technocratique qui est de se débarrasser des élus locaux. Ces derniers, quelle que soit leur couleur politique, sont à portée d’engueulade ! Quand une maternité ferme, quand un service public est mal en point, ce sont eux qu’on interpelle. On assiste à un éloignement systématique entre les décideurs et les citoyens. C’est une remise en cause de la légitimité du suffrage universel. Pour les élus communistes, conserver et promouvoir de larges libertés et pouvoirs au fait communal est indispensable.

Emmanuel Macron s’est targué mardi d’une politique favorable aux quartiers en difficulté. Quel crédit accorder à ses annonces ?

Patrice Bessac Il a senti le feu couver en banlieue. Il a donc cherché à s’adresser aux maires concernés. Mais ses annonces faites ne sont qu’un saupoudrage équivalant aux discours précédents. Il se félicite par exemple de 10 000 emplois francs pour les quartiers au moment même où il décide de supprimer 12 000 emplois aidés. C’est une micro-goutte d’eau dans un océan de difficultés. Il annonce aussi vouloir revenir à une police de proximité. Or, les effectifs des commissariats en banlieue sont en déficit. Nous attendons des actes. Enfin, il annonce sanctuariser les subventions aux associations alors qu’il vient de les diminuer ! Ce sont des annonces de politique marketing.  L’Humanité
 

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