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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 08:36

La COP23 se tient à Bonn en Allemagne du 6 au 17 novembre. Elle se déroule sous la présidence des îles Fidji, qui n'ont pas les moyens d'en assurer la logistique sur leur territoire. Sans préjuger de ce qu'il en sortira, il apparaît déjà que les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique n'ont cessé d'augmenter depuis la tenue de la COP21 à Paris, en décembre 2015. Certes, un texte fut alors adopté. Il engageait les pays signataires à réduire leurs émissions de GES au point de les diviser par trois d'ici à 2050 afin de contenir le réchauffement climatique sous la barre de + 2 °C d'ici à 2100 par rapport à ce qu'était la température moyenne au milieu du XIXe siècle.

Toutefois, rien de sérieux n'a été entrepris depuis cette date, ni en France ni ailleurs, pour tenter d'atteindre cet objectif commun. L'atteindre nécessite les efforts de tous, à commencer par les pays développés et émergents, qui sont les plus gros émetteurs de CO2. Le climatologue Jean Jouzel disait récemment qu'il faudrait « atteindre le pic d'émissions de gaz à effet de serre en 2020, puis, entre 2020 et 2050, les diviser par trois à l'échelle planétaire ». Il disait aussi que « si rien n'est fait, au rythme actuel, nous sommes nombreux à penser que nous ne disposons plus que de vingt à vingt-cinq ans pour atteindre un point de non-retour ».

Nous cheminons déjà vers ce point de non-retour. Selon les chiffres publiés le 30 octobre par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la concentration de CO2 atteignait 403,3 parties par million (PPM) en 2016, contre 400 PPM en 2015. On peut penser que 2017 se traduira par un nouveau record dans la mesure où, en plus de périodes de canicule, les incendies, les longues périodes de sécheresse, les cyclones dévastateurs qui se sont succédé cette année ont réduit le puits de carbone que constitue la végétation tandis que la réparation des dégâts provoqués alourdira le bilan carbone du fait des reconstructions dans de nombreux pays au-delà de 2017. Voilà qui nous conduit encore plus vers le point de non-retour.

À partir des informations que nous livrent les carottages prélevés dans les glaces qui ont emprisonné des bulles d'air depuis des millions d'années, il faut remonter entre 3 et 5 millions d'années pour trouver sur Terre une teneur en CO2 comparable à celle de ce début de XXIe siècle. Selon l'OMM, cela induisait « une température plus élevée de 2 °C à 3 °C par rapport à aujourd'hui et le niveau de la mer plus élevé de 10 à 20 mètres ». C'est ce qui nous attend dans moins d'un siècle au train où vont les choses.

Depuis 1970, la courbe des émissions mondiales de GES est en hausse constante de 5 % par décennie et devrait se poursuivre ainsi jusqu'en 2030. Mais il faudrait qu'elle diminue davantage entre 2030 et 2050 pour contenir le réchauffement dans une progression de 2 °C par rapport à la période préindustrielle. Alors que paraît en France le film « Carbone », la taxe du même nom brandie comme une recette magique ne suffira pas pour freiner le réchauffement.

glepuill@humanite.fr

 

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