Compte rendu du Conseil Municipal de Morlaix du 16 novembre 2017 par le Télégramme (Gwendal Hameury)
Investissements à la hausse et dépenses maîtrisées. Ce sont les choix de la majorité pour 2018, tels qu'apparus lors du débat d'orientations budgétaires qui s'est tenu hier soir au conseil.
1. Dotations d'État toujours en baisse. Entre 2014 et 2018, les dotations de l'État à Morlaix auront baissé de près d'1,146 M€, avec une participation de la ville à la réduction des finances publiques d'1,25 M€ sur la même période. Difficile, dans ces conditions, de construire un budget qui contente tout le monde. Il faut faire des choix. Et ce n'est pas parce que la baisse sera moins forte en 2018 (61.000 €, soit 1,3 % de moins qu'en 2017) qu'ils ne seront pas moins compliqués à faire. Ils le seraient encore davantage, et la majorité l'a rappelé, si le pacte passé entre l'État et les grandes collectivités (augmentation des charges de fonctionnement limitée à 1,2 %) n'était pas respecté. Ou si l'État ne compensait finalement pas à 100 % la disparition programmée de la taxe d'habitation. 2. Baisse d'1 % de la taxe sur le foncier bâti. Comme l'an dernier, la municipalité a choisi de ne pas toucher aux impôts des ménages. Si la taxe d'habitation et celle sur le foncier non-bâti restent stables, la taxe sur le foncier bâti, elle, diminuera d'1 %. Reste que les bases de ces taxes étant à la hausse, les Morlaisiens ne sentiront aucun effet sur leur pouvoir d'achat. En 2018, les impôts et taxes rapporteront au total un peu plus de 14 M€ à la ville, soit une baisse de 275.000 € par rapport à cette année. 3. Des charges maîtrisées.
C'est le cheval de bataille de toutes les villes. Et Morlaix n'y échappe pas. Il faut, à tout prix, maîtriser les dépenses. Grâce aux efforts consentis par les différents services, salués par l'ensemble des élus, ce sera le cas l'an prochain, avec une économie de 300.000 €. « Une nouvelle architecture permettra de faire aussi bien avec moins d'argent », dixit le maire Agnès Le Brun. Au global, les dépenses de fonctionnement devraient baisser de 254.000 € (- 1,3 %), grâce notamment à des charges de personnel qui s'établiront à 12,31 M€, soit une baisse de 39.000 € (- 0,3 %), après plusieurs années consécutives de hausse. En 2018, l'« effet ciseau » (produits qui baissent et charges qui augmentent) va donc se ralentir. Ce qui permet de faire repartir l'épargne nette à la hausse et donc de moins recourir à l'emprunt pour financer les investissements. Ainsi, l'emprunt d'équilibre ne sera que d'1,5 M€ l'an prochain. 4. 7,5 M€ d'investissements d'équipements prévus. En 2018, la ville investira pas moins de 9 M€ au total, dont 7,5 M€ de dépenses d'équipements. « C'est considérable », s'est réjoui Alain Tigréat, adjoint aux finances. 1,7 M€ sera consacré à l'aménagement des espaces publics, notamment la voirie. Et plus de 2,8 M€ seront investis dans le patrimoine bâti, dont 1,7 M€ pour la réhabilitation du musée des Jacobins. À noter aussi des acquisitions de bâtiments et de terrains ; 580.000 € affectés au renouvellement du matériel et des équipements des services, ainsi que 310.000 € destinés aux mobiliers scolaire, culturel et à divers équipements sportifs (dont 240.000 € pour un Skate Park). Au niveau du plan pluriannuel d'investissements, 2 M€ sont prévus, ces deux prochaines années, pour aménager la voie d'accès au Port ; et 600.000 €, sur la même période, pour l'aménagement du troisième lieu (médiathèque) dans les anciens locaux d'Eurodif, rue de Paris.
Jean-Paul Vermot (opposition).
« Il y a une impérieuse nécessité de faire le Grand Morlaix. À Saint-Martin, le taux de la taxe d'habitation est inférieur de six points au nôtre ; pour le foncier bâti et non bâti, c'est 11 et 32,45 points en dessous. Il n'y a pas de convergence fiscale significative. Or, c'est un intérêt majeur (...). Une réhabilitation du troisième lieu à 600.000 € est irréaliste. »
Ismaël Dupont (opposition). « Morlaix a perdu près de 1.000 habitants depuis le début de ce mandat. Il faut faire preuve d'imagination et travailler collectivement pour enrayer cette hémorragie (...). Morlaix est dans une diagonale du vide. »
Sarah Noll (opposition). « On a une carte à jouer. Pourquoi ne pas monter un groupe transpartisan pour penser ensemble à un projet d'avenir, une politique d'attractivité pour la ville ? » (accord du maire)
Jean-Pierre Cloarec (opposition). « Ce qui transparaît dans ce document, c'est le flou, des interrogations (...). Il y a aussi des choses qui surprennent, comme les changements d'affectation de certaines sommes entre les services. »
Alain Tigréat (adjoint aux finances). « Depuis 2008, la situation financière de la ville s'est améliorée (...). Malgré des dotations en baisse et des charges nouvelles, on présente une proposition tout à fait satisfaisante (...). Il n'y a pas le choix : il faut faire avec ce qu'on a. Mais on réussit quand même à faire de beaux projets (...). Tous les détails seront présentés lors du vote du budget. Il n'y a aucune volonté de cacher un loup. »
Agnès Le Brun (maire). « Il y a une nécessité de travailler à une baisse des charges de fonctionnement. C'est un principe de réalité. Il y a un objectif à atteindre (...). Nous avons utilisé une méthodologie pour aboutir à quelque chose de positif. Je n'ai pas l'intention de signer des chèques en blanc. Ça laisse des traces dans le fonctionnement quand on dépense ce que l'on n'a pas (...). Oui, nous sommes dans le flou, je souscris. Mais je ne suis pas d'accord sur l'origine du flou. »
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