Article de Loïc Beauverger dans le Ouest-France du 11 novembre 2017 (pages Lannion avec aussi un court article en page Bretagne)
Dans son livre, « La fin du chemin, 1920-2000, des indépendantistes en Bretagne », Maryse Le Roux rapporte ses entretiens, menés il y a une vingtaine d’années, avec une dizaine d’indépendantistes.
Maryse Le Roux donne la parole aux émigrés de la Libération
Dans son livre, « La fin du chemin, 1920-2000, des indépendantistes en Bretagne », Maryse Le Roux rapporte ses entretiens, menés il y a une vingtaine d’années, avec une dizaine d’indépendantistes bretons revenus au pays après l’avoir fui en 1944 pour ne pas avoir à répondre des accusations de collaboration avec l’occupant allemand pendant la Seconde guerre mondiale.
Maryse Le Roux, ancienne professeure de lettres au lycée Le Dantec de Lannion, aujourd’hui à la retraite à Trébeurden, a écrit ce livre « non pas pour les réhabiliter, mais pour comprendre qui étaient ces gens, recueillir leurs témoignages sur cette période sans porter de jugement pour raconter ensuite des destins, des vies à dimension romanesque ».
Et elle s’est rendue compte qu’ils étaient « différents les uns des autres, il y avait une unité de façade dans le mouvement, certains, par exemple, étaient sincèrement anti-nazis, d’autres non. Certains étaient guidés par un idéal, d’autres par une idéologie extrêmement contestable. Mais, ce qui les rassemblait, c’était une sorte de mystique irlandaise. L’Irlande était pour eux l’exemple à suivre, c’était le pays qui avait réussi à se libérer du joug anglais, qui défendait une langue et une culture qui lui étaient propre. Ils envisageaient leur combat contre la France de la même manière ».. En les écoutant, « je m’étonnais d’être passionnée par des gens dont je n’aimais pas les idées ».
Dans la seconde partie de l’ouvrage, Ismaël Dupont dresse une chronologie de l’histoire du Mouvement breton de 1900 à 1946 et des biographies des principaux personnages.Aux éditions Skol Vreizh (200 pages, 18 €).
Dans Le Télégramme, page Régionales, le lundi 20 novembre 2017 (Gilles Troel)
Les éditions morlaisiennes Skol Vreizh viennent de publier un étonnant livre de Maryse Le Roux intitulé « La fin du chemin », et sous-titré « 1920-2000, des indépendantistes en Bretagne ». Paolig Combot, président de Skol Vreizh, qualifie le sujet de sensible, puisqu'il traite d'une période au cours de laquelle les acteurs d'un militantisme breton ont, pour certains, collaboré avec l'occupant allemand. Maryse Le Roux a rencontré des anciens du mouvement breton, de Yann Fouéré à Meavenn en passant par Yann Bouëssel du Bourg et Herri Caouissin. Elle livre ici le compte rendu des rencontres fortes, surprenantes de ces militants au parcours improbable. Elle écrit : « En les écoutant, je m'étonnais d'être passionnée par des gens dont je n'aimais pas les idées ». Enrichi par les repères chronologiques et les portraits réalisés par l'historien Ismaël Dupont, ce livre lève un voile sur une époque confuse, passionnelle et passionnée mais souvent mal racontée. « La fin du chemin », par Maryse Le Roux et Ismaël Dupont, éditions Skol Vreizh.
Festival du livre en Bretagne de Carhaix sur le stand de Skol Vreizh: Ismaël Dupont, Jean-René Le Quéau (directeur des éditions Skol Vreizh) et Maryse Le Roux
Salon du Livre de Plestin les Grèves sur le stand de Skol Vreizh le 12 novembre: Ismaël Dupont, Maryse Le Roux, Francis Favereau (photo Pierre-Yvon Boisnard)
Conférence de presse de présentation de "La fin du chemin" à Morlaix, dans les locaux de Skol Vreizh le 15 novembre (photo Skol Vreizh)
Causerie sur l'itinéraire des nationalistes bretons de Breiz Atao et la "Fin du chemin" au bar des deux rivières avec Maryse Le Roux, Ismaël Dupont, et le responsable des éditions Skol Vreizh Jean-René Le Quéau. Ce fut un moment d'échanges très riche. La photo a été prise par notre ami Jean-Luc Le Calvez. Merci aux participants de cette rencontre littéraire et historique et à l'association des amis des Deux Rivières et Claude Bonnard, le propriétaire du bar, pour l'invitation!
"La fin du chemin" est disponible dans beaucoup de librairies bretonnes depuis le 10 novembre 2017 et sur commande à Skol Vreizh (voir site internet).
Au salon de Plestin-les-Grèves, Gouel an dans Treger, le dimanche 12 novembre (10h-18h, Salle An Dour Meur Kerilly), beaucoup de livres ont été vendus et des contacts riches ont eu lieu. Maryse Le Roux a dédicacé "La fin du chemin" à la librairie Gwalarn de Lannion le vendredi 17 novembre à 16h (23 livres vendus) et au salon du livre de Guérande, en Loire-Atlantique, les samedi 18 et dimanche 19 novembre.
Maryse Le Roux et Ismaël Dupont seront aussi à la fête de l'Huma Bretagne de Lanester avec "La Fin d'un chemin" les 25 et 26 novembre.
Avec une rencontre autour du livre qui aura lieu normalement sur le stand de la fédération du PCF du Finistère à 1530 le samedi 25 sur cette fête de l'Huma de Lanester.
Une rencontre des auteurs de l'année de Skol Vreizh est prévue aussi dans les locaux de Skol Vreizh à la Manufacture de Tabac le 2 décembre.
Une présentation du livre est prévue avec Maryse Le Roux et Ismaël Dupont à Dialogues Morlaix à 18h le vendredi 1er décembre (avec dédicace à partir de 17h)
Une rencontre de présentation de "La fin du chemin" et de dédicace est également prévue à la librairie "L'ivresse des mots" de Lampaul-Guimiliau le vendredi 8 décembre à 18h.
La fin du chemin.
Dans « Voyage avec Charley », Steinbeck raconte son parcours avec son chien à travers les Etats-Unis, en 1962.
Et pour expliquer son état d'esprit, il évoque le mot espagnol : vacilando.
« L'espagnol possède un mot dont je ne trouve pas l’équivalent en anglais. C’est le verbe VACILAR, participe présent VACILANDO. Cela ne signifie nullement vaciller, hésiter. Si quelqu’un est vacilando, c’est qu’il va quelque part sans se soucier d’y arriver ou non, bien qu’il se soit fixé un but . »
Ce passage m'avait frappée à sa lecture et j'ai souvent depuis voyagé dans cet esprit.
Maintenant que je dois présenter « La fin du chemin », je me rends compte que c'est aussi comme ça que je l'ai écrit.
Je suis tombée par hasard sur le milieu des anciens indépendantistes bretons, en cherchant des réponses sur un autre sujet. J'ai écouté, j'ai cherché plus, j'ai tiré un fil qui m'a emmenée dans une maison, puis dans une autre. J'étais curieuse de tout, comme à l'étranger. Je ne savais pas exactement ce que je cherchais. Si. Je cherchais à comprendre. J'entendais un discours que je n'avais jamais entendu, sous-tendu par des idées que je ne partageais pas. Et même, pas du tout.
Qui composait ce milieu indépendantiste avant la guerre ? Qu'avait-il fait pendant la guerre ? Que sont devenus ces gens après la guerre ? Qu'est-ce qui fait qu'on est prêt à risquer sa vie pour un pays, pour une idée ?
J'ai découvert qu'il n'y avait pas de réponse monolithique. Que même dans un contexte radical se développent des nuances, des histoires. Cette période violente a créé des destins étonnants et romanesques : prises de risques, faux-papiers, exils, condamnations à mort, évasions.
C'est une recherche et une écriture qui se sont faites en Bretagne, à propos de la Bretagne. Mais bizarrement, la Bretagne physique, la Bretagne bleue de Xavier Grall, la Bretagne des grèves, des genêts, de l'odeur d'iode, des maisons de granite, de l'odeur des crêpes, cette Bretagne-là n'apparaît pas dans les paroles des militants. Ils ne m'ont jamais parlé des talus que j'aime tant. Ils ont parlé de leur combat. Ils ont parlé d'engagement.
Pour faire naître les évocations que j'attendais, il a fallu que je parle à des artistes : Per-Jakez Helias, Yvon Le Men, Gilles Servat, Michel Le Bris.
Et ces mondes ne se rencontrent pas.
Entre les deux, j'ai été éclaboussée de récits et d'images et j'ai tenté de retranscrire une petite mesure de la complexité des situations et des humanités qui leur faisaient face.
Maryse Le Roux, dimanche 22 octobre 2017
Pour ma part, mon texte de 70 pages est le premier aboutissement, sous forme abrégée, d'un travail passionnant de recherche, de lecture et d'écriture de 2 ans et demi.
J'ai écrit une chronologie marquant de manière synthétique la diversité, les contradictions et les évolutions du mouvement nationaliste et régionaliste breton entre le XIXe siècle et 1946, ainsi que les notices biographiques des nationalistes parfois gravement compromis pendant la seconde guerre mondiale que Maryse Le Roux a rencontrés dans les années 1990, avant d'en tirer un magnifique essai littéraire plaçant l'histoire et la politique à hauteur d'hommes et de femmes, qui cherche à comprendre plutôt qu'à juger et qui contient aussi une très belle galerie de portraits.
Ce livre est publié chez Skol Vreizh et à vendre 18€.
Ismaël Dupont
commenter cet article …