La ministre de la Santé juge que 30 % des dépenses de l’assurance-maladie ne sont « pas pertinentes ».
L’Assemblée nationale s’attaque demain au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le premier du quinquennat Macron. Une « révolution en douceur » pour « sauver la Sécu », assure la ministre de la Santé pour justifier son budget. Agnès Buzyn a en effet détaillé hier dansle JDD les mesures préconisées par le gouvernement pour atteindre 4,2 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-maladie, après les 10 milliards (plan triennal d’économies 2015-2017) du gouvernement précédent. À lui seul, l’hôpital, déjà à bout de souffle, devra encore se priver de 1,6 milliard. « 30% des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes », prétend la ministre, estimant qu’« il y a une marge de manœuvre énorme », comme le développement de l’ambulatoire, la réduction du nombre d’hospitalisations et « la fermeture de lits qui ne servent à rien »… Pourtant, l’activité hospitalière augmente de 2 % par an en volume et les professionnels de santé ne cessent d’alerter sur les retards de prise en charge et les embouteillages aux urgences, faute de lits. Sur la hausse de 2 euros du forfait hospitalier – cette nouvelle taxe déguisée pour les 5 % de Français les plus fragiles, qui n’ont pas de complémentaire santé –, Agnès Buzin invoque « un simple rattrapage ». Aux oubliettes les belles promesses du candidat Macron sur la lutte contre les inégalités d’accès aux soins. Enfin, « des modes de tarification centrés sur la pertinence des soins » pourraient réformer le financement des hôpitaux, assure la ministre de la Santé, qui envisage « un intéressement dès lors qu’ils répondront aux objectifs de qualité, de pertinence et d’efficience »... Un millier d’amendements ont été déposés par les députés, qui vont plancher sur les 57 articles du PLFSS jusqu’au 30 octobre.
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