le public était nombreux hier au Conseil Communautaire: élus municipaux de droite et de gauche, militants, Les utopistes...
Discours de Thierry Piriou avant le vote sur la fonction de président de la communauté d'agglomération
J'ai pris la parole avant l'élection du président de la communauté d'agglomération, après les discours de candidats à la "présidentielle" de Thierry Piriou (PS) et Agnès Le Brun (Les Républicains), jugeant qu'il s'agissait non d'un grand oral mais d'un débat communautaire avant un vote, interrompu par Yvon Hervé, le président de séance, et la droite morlaisienne, qui ne comprenaient pas que l'on puisse engager un débat politique avant le vote, en dehors des déclarations de campagne des deux candidats à la présidence, comme si on ne pouvait pas d'abord collectivement définir un bilan de mi-mandat, des objectifs, des exigences.
Je restitue toutefois l'intervention complète que j'avais préparée pour ce conseil communautaire qui me paraissait être l'occasion de rappeler un certain nombre d'anomalies, à mon sens, dans le fonctionnement de Morlaix-Communauté au niveau de la direction politique, et de former des vœux pour un fonctionnement plus démocratique, collectif et reposant sur des valeurs de gauche.
Malheureusement, il semblerait que le casting seul ait été à l'ordre du jour indépendamment du choix pour le contenu d'une politique et d'une pratique de direction.
Après que Thierry Piriou ait été élu avec 30 voix pour lui, 20 pour Agnès Le Brun, et 2 abstentions, les vice-présidents ont été élus l'un après l'autre sans identification explicite de leurs champs de compétence (c'est la règle, peu logique!):
Yves Moisan, premier vice-président, 36 voix pour/ sur 52
Françoise Raoult, deuxième vice-présidente, 41 voix pour
Serge Le Pinvidic, troisième vice-président, 40 voix pour
Agnès Le Brun, 4e vice-présidente, 26 voix pour
Guy Pennec, 5e vice-président, 40 voix pour
Maryse Tocquer, 6e vice-présidente, 33 voix pour
Yvon Le Cousse, 7e vice-président, 42 voix pour
Nathalie Bernard, 8e vice-présidente, 31 voix pour
Guy Pouliquen, 9e vice-président, 28 voix pour
Claude Poder, 10e vice-président, 37 voix pour
Marc Madec, 11e vice-président, 33 voix pour
Bravo à eux tous.
***
Voici l'intervention que j'avais préparé en tant qu'élu communautaire PCF-Front de Gauche:
C'est vrai qu'on change de « chef » à Morlaix-Communauté, que le choix du Président a son importance mais au-delà de ça, ce changement à mi-mandat aurait gagné à s'accompagner d'un bilan, d'une réflexion collective sur l'amélioration du fonctionnement, la reconnaissance du pluralisme, la participation réelle de l'ensemble des élus communautaires, le rôle de la population, la vision prospective partagée.
Parce que le fonctionnement actuel ne m'apparaît pas satisfaisant, je ne voudrais pas d'un simple changement dans la continuité.
Je voudrais dire mon attachement, et celui de l'organisation politique que je représente, à ce que l'on assume les débats politiques dans l'assemblée communautaire et que les élus puissent s'y engager librement, en conscience de leurs responsabilités et face aux citoyens.
On ne peut s'abriter derrière une perspective de simple gestion pour la vitalité du territoire en occultant l'existence de choix à faire, de choix effectivement faits de toute façon, sur le niveau de services publics, le rapport au monde de l'entreprise, le modèle de développement et notre rapport aux questions écologiques, les priorités.
Je voudrais dire aussi mon souhait que l'on puisse poser les débats en amont et non être mis devant le fait accompli de décisions prises au niveau de quelques membres de l'exécutif seulement, puis du Conseil des Maires dans un second temps, décisions closes et cachetées qui viennent ensuite être validées au Conseil communautaire avec un jeu d'équilibre politique qui fait que les désaccords ou les réserves ne s'expriment pas, que le Conseil Communautaire ne sert que de caisse d'enregistrement.
Je voudrais dire aussi ma conviction, contraire aux déclarations des libéraux de tout poil, que le clivage droite-gauche existe encore, en dépit des idées que certaines répandent sur le primat de la gestion de bon sens, adaptée aux contraintes financières et réglementaires, à un souci de compromis entre les communes.
Mme Le Brun considère par exemple dans sa profession de foi que les positionnements idéologiques ont fait leur temps, et quelque part que les libéraux de tous bords sont parfaitement politiquement compatibles, puisque cela la conduit à ne pas modifier le bureau de l’exécutif.
Cela corrobore parfaitement l’opinion de notre actuel président de la République, qui lui aussi se plaît à tout décider d’en haut, à considérer par ailleurs que la notion de droite et de gauche a fait son temps, et à vouloir réunir tout ce qui est “Macron compatible”.
Ce clivage droite-gauche, même si certains ne semblent pas trop le tenir pour consistant dans l'assemblée, a été bel et bien à l’œuvre il me semble sur des débats comme ceux autour du personnel, des déchets, du service public du transport, des aides aux entreprises, du soutien au monde associatif, il le sera encore tout particulièrement sur la question d'une reprise en régie de la gestion de l'eau, distribution et assainissement pour lequel on a besoin d'une réelle volonté de gestion à gauche de la communauté.
Je voulais aussi exprimer un souci parallèle que le personnel soit respecté et qu'il y a une vraie considération et un dialogue régulier et sérieux avec lui.
Ce sont eux les piliers de la communauté d'agglo.
Mais, pour autant, les élus ne doivent pas non plus être dessaisis des décisions politiques au nom du recours à l'expertise de bureaux d'étude, ou de cadres de Morlaix-Communauté.
Les commissions de travail thématiques doivent servir à quelque chose. Il ne faut pas qu'on ne les contourne. Elles sont là pour construire les projets de décision politique, et non pas simplement pour les examiner ou valider au dernier moment. Sans quoi, pourquoi d'élus se détournent des commissions où ils sont inscrits à mi-mandat.
Dans sa profession de foi aux élus -elle a eu le mérite d'en envoyer une- Madame Le Brun parle de «trop de réunions, trop de commissions, trop de comités de pilotage, des agendas d'élus surchargés »..
C'est notre rôle, c'est pour ça que nous touchons des indemnités, du moins pour les élus délégués ou les vice-présidents. C'est la rançon et la condition de la démocratie.
Mme Le Brun considèrerait-elle que les réunions de concertation ne servent pas à grand-chose ? Préfère t-on voir réservées les informations réservées à quelques uns, veut-on que les réflexions et les décisions puissent être toujours prises en petits comités en amont ?
Certes l’abondance des réunions peut parfois conduire à une impression de redondance. Pour autant, si l’on ne veut pas se résoudre à voir les réunions du conseil réduites à avaliser les décisions de l’amont, il faut une la transparence la plus complète possible, alors que l’on constate déjà un éloignement du citoyen des centres de décisions. Par ailleurs, si l’exercice démocratique est sans doute plus contraignant et implique des délais plus longs que la prise de décision personnelle et autoritaire, au final il faut avouer que c’est quand même plus démocratique.
Enfin, il faut qu'on ait davantage le souci de consulter les citoyens et de les informer.
Nous gérons une partie de leurs impôts et des cadres et conditions de leur vie collective. Nous n'avons pas été élus, les uns les autres, sur la base d'une adhésion majoritaire à un projet politique communautaire. Nous nous devons dès lors de prendre en compte ceux qu'ils ont à dire, de susciter l'expression de leurs attentes, de leurs demandes, de leurs besoins.
***
Les agents du service de collecte des déchets de Morlaix Communauté étaient présents en nombre ce soir à l'entrée du conseil communautaire en vêtement de travail pour demander à être enfin entendus sur les difficultés qu'ils rencontrent dans leur "management" et ses conséquences sur leurs conditions de travail. Nous avons eu l'occasion d'échanger là dessus avec leur responsable syndical CGT Marc Corbel cette semaine. Toute notre solidarité avec eux. Nous suivrons très attentivement l'évolution de la situation et n'hésiterons pas à intervenir pour que la parole des personnels de terrain attachés au service public soient écoutée.
Les agents du service de collecte des déchets de Morlaix Communauté étaient présents en nombre ce soir à l'entrée du conseil communautaire en vêtement de travail pour demander à être enfin entendus sur les difficultés qu'ils rencontrent dans leur "management" et ses conséquences sur leurs conditions de travail. Nous avons eu l'occasion d'échanger là dessus avec leur responsable syndical CGT Marc Corbel cette semaine. Toute notre solidarité avec eux. Nous suivrons très attentivement l'évolution de la situation et n'hésiterons pas à intervenir pour que la parole des personnels de terrain attachés au service public soient écoutée.
commenter cet article …