La cargaison reposait à l'est de l'île de Batz, au large de Roscoff. Près de 5 tonnes d'étain ont été découvertes. Les plongeurs et archéologues ont terminé de remonter les lingots, hier.
Les opérations de plongée avaient démarré le 18 août, à l'est de l'île de Batz. « Nous avons trouvé une cargaison de lingots d'étain datant de l'époque romaine, entre le IIIe et le IVesiècle », explique Olivia Hulot, archéologue maritime pour le département des Recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, attaché au ministère de la Culture.
Lingots et mobiliers de bord
« Les lingots étaient répartis de part et d'autre d'un caillou, là où le navire les transportant semble avoir tapé la roche et s'être ouvert en deux. » Le bois du bateau aurait, depuis, été rongé par les vers marins et l'érosion. Entre « 4,5 et 5 tonnes » de lingots d'étain ont été numérotés puis remontés. Sept variétés ont été identifiées par les chercheurs.
Des objets du mobilier de bord ont également été découverts, à une profondeur oscillant entre 15 et 20 mètres. Parmi eux : des poids de pesée d'une balance romaine, des céramiques, une mandibule... Cette cargaison, dont la seule valeur est scientifique, est « tout à fait singulière ».
Une cargaison bretonne ?
Selon Olivia Hulot, elle est même « exceptionnelle. Trouver une épave antique sur la côte Atlantique est extrêmement rare ». Une seule a ainsi été découverte, en 1983, au large de Ploumanac'h (Côtes-d'Armor), avec une cargaison de plomb.
« Des filons d'étain existaient en Bretagne nord, tout comme en Cornouaille. La cargaison peut venir de là. » Ce métal est constitutif du bronze avec lequel monnaie, vaisselle ou armes étaient faites. Il était très prisé à cette époque sur les rivages méditerranéens, dépourvus de filons.
Des chercheurs du CNRS travaillent sur les objets remontés. La reconstitution en 3D devrait prendre un mois. Des analyses seront menées pour déterminer, notamment, la mine de chargement de la cargaison et connaître le lieu d'extraction.