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15 septembre 2017 5 15 /09 /septembre /2017 13:06

 

Pour faire face aux immenses défis technologiques, démographiques ou environnementaux, l'époque appelle plus de coopération dans le travail, dans la recherche, plus de formation tout au long de la vie, plus de stabilité et de sécurité au travail, plus de démocratie dans l'entreprise et la cité. Tout le contraire de ce qu'ont choisi d'entreprendre les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies.

Celui en place s'apprête à installer le dernier étage de la fusée libérale, celle-là même qui fut imposée à de nombreux pays sans produire aucun des résultats annoncés. Certes, on y licencie plus aisément et les salariés disposent de moins de droits. Pour autant, le plein-emploi et les salaires décents ne sont pas au rendez-vous, tout en étant tirés vers le bas par l'explosion des emplois précaires et du nombre de travailleurs, et surtout de travailleuses, pauvres.

Partout, les contre-réformes aboutissent au même désastre social et économique et au progrès des extrêmes droites. Frappés de cécité ou de mauvaise foi, le chef de l'État et les médias dominants continuent malgré tout d'expliquer qu'elles sont une magnifique réussite en Allemagne, en Italie ou en Espagne ! Pourtant, les partisans les plus obtus de ces ordonnances commencent à reconnaître qu'elles n'ont pas pour vocation première de créer de nouveaux emplois, encore moins de penser le travail humain au XXIe siècle. Alors de quoi sont-elles véritablement l'objectif et le nom ?

Le véritable dessein du pouvoir macroniste se cache ailleurs. Il a été exposé dans les différents pensums libéraux, bibles des gouvernements successifs. Il en est ainsi du rapport Attali, rédigé par un aréopage de patrons et d'économistes libéraux, affublé de la dénomination ronflante de « commission pour la libération de la croissance française ». Eh bien, nous y voilà. C'est bien à cette « libération de la croissance » que le gouvernement et le Medef comptent s'atteler, non pas en réorientant l'argent spéculatif et les scandaleux dividendes vers des investissements utiles, ni en valorisant les capacités humaines par un droit nouveau à la formation. Non ! Il s'agit de livrer toutes les clefs de l'économie au marché capitaliste, de mettre corps et âme l'ensemble des travailleurs et des citoyens au service d'un projet dont l'objectif est de donner au capital mondialisé et financiarisé un souffle nouveau.

Réussir la mobilisation du 12 septembre et toutes celles qui sont d'ores et déjà envisagées revêt dès lors une portée décisive. La question posée touche à une nouvelle définition du travail humain, de sa fonction, de son organisation et de ses finalités, à l'aune des profonds bouleversements technologiques, démographiques et écologiques. Le travail est aujourd'hui dominé par l'emprise du capitalisme et de ses crises sur l'ensemble de la planète et sur la production, miné par le court-termisme de la rentabilité financière, au détriment de l'intérêt général humain et du respect de la planète. Cette domination n'a rien de fatal. Tout peut même s'éclairer si les mobilisations et le rassemblement prennent de l'ampleur.

Tous ces enjeux de nature civilisationnelle seront au coeur de multiples débats à la Fête de l'Humanité, quatre jours après la première action syndicale. Ceci ne fait que renforcer la nécessité d'en faire le grand rassemblement populaire de la pensée, de l'action et de la culture en proposant à ses proches d'y participer.

Elle sera le lieu où le sens profond de cette nouvelle offensive libérale sera mis à nu et en perspective. Elle permettra, grâce à l'éclairage de multiples confrontations pluralistes, de comprendre, de découvrir et partager arguments et analyses pour travailler les convergences indispensables avec la jeunesse, le monde de la création, les retraités. C'est une contre-offensive unitaire, populaire de fond, politique, sociale et culturelle que réclame l'avalanche libérale en cours pour dégager une « contre-cohérence » pour le progrès humain et écologique et l'efficacité économique.

La politique gouvernementale a sa cohérence. Elle tente, fondamentalement, de redéfinir la puissance publique, non plus comme un contrepoids nécessaire face à la domination des détenteurs de capitaux et des moyens de production, mais comme l'organisateur d'un féroce marché concurrentiel, source de plus-value pour la rente.

Placer l'entreprise au coeur des négociations revient à renoncer au rôle protecteur de la loi et à retirer aux parlementaires leur pouvoir législatif au bénéfice du contrat, pour mieux mettre les salariés sous pression des marchés et encourager le dumping social. Plafonner les indemnités pour licenciement abusif exonère le patronat de ses responsabilités sociales et encourage les licenciements massifs. Élargir de manière considérable le périmètre de ces licenciements, permettre aux entreprises de se retrancher derrière leurs multinationales pour justifier la mise à l'index des travailleurs et affaiblir les syndicats revient à laisser des milliers de vies humaines sans défense face aux aspects les plus hideux et violents de la mondialisation capitaliste. Fusionner les instances représentatives accentue encore la monarchie actionnariale dans l'entreprise. Instituer des contrats de mission précarise davantage et organise encore plus violemment la concurrence entre travailleurs. Toute la logique de la nouvelle loi de destruction du droit du travail et la mise en lambeaux des sécurités collectives risquent d'être aggravées par l'assaut claironné contre les cotisations sociales. Et, à peine les ordonnances ficelées, on annonce une vague de privatisations, la vente des actifs publics des grands groupes, un affaiblissement de la Caisse des dépôts et consignations, une mission d'experts sur le Smic, une attaque contre la formation professionnelle !

Le gouvernement et le Medef veulent réduire l'humain à sa fonction d'agent économique au service des puissants. Fût-ce en amputant le travail de sa dimension anthropologique.

L'enjeu pour le grand patronat allié aux milieux financiers consiste à rendre le travail humain plus dépendant encore de leurs désirs. Ils ne supportent plus le compromis gagné de haute lutte qui permettait, certes en partie, de partager ce pouvoir entre les travailleurs et le patronat, les premiers bénéficiant d'assistances syndicales, d'une justice prud'homale, d'un contrat de travail protecteur ou du droit de gérer eux-mêmes une partie de la richesse produite dans des caisses socialisées. Aujourd'hui, le Medef et le gouvernement considèrent ce compromis comme un frein au développement du capital. Il convient pour eux de dégager du profit par l'asservissement du travail humain et sa subordination complète aux objectifs de rentabilité, fût-ce en amputant le travail de sa dimension anthropologique. Il s'agit d'une réduction de l'humain à sa fonction d'agent économique au service des puissants.

Tout ceci nous conforte dans l'idée de mettre la Fête de l'Humanité à disposition du mouvement social, de la jeunesse, des créateurs, pour en faire un moment marquant de la contre-offensive. Réussir cette Fête, c'est se donner de la force pour empêcher la promulgation des ordonnances antisociales, pour travailler à porter un autre projet de Sécurité sociale du travail et de la formation, un nouveau partage des richesses vers les travailleurs, les créateurs, les retraités et une nouvelle manière de produire, respectueuse de l'avenir de la planète. Les enjeux sont immenses. Hissonsnous à leur hauteur ! Faisons de la Fête un événement retentissant, gage de confiance et de succès pour les mobilisations à venir.

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