Elle ne s'était pas encore exprimée sur la fermeture d'une classe à l'école du Cloître-Saint-Thégonnec. Jointe hier, l'inspectrice académique a été très ferme. « Je ne peux pas revenir sur ma décision », affirme Caroline Lombardi-Pasquier. Des propos qui ont fait bondir les parents d'élèves, bien décidés à ne pas lâcher dans ce bras de fer que les politiques sont poussés à arbitrer. En attendant, le conflit s'enlise et chacun campe sur ses positions.
« J'entends leur mobilisation. Mais ce n'est pas un cas isolé. Il y a de la ruralité ailleurs dans le département. Et il faut une égalité de traitement ». Caroline Lombardi-Pasquier n'en démord pas. Malgré le combat opiniâtre que mènent les parents d'élèves de l'école du Cloître-Saint-Thégonnec depuis trois semaines, pas question pour elle d'infléchir sa position.
« 84 élèves en moyenne dans une école à quatre classes »
« Je ne peux pas revenir sur ma décision de fermeture de cette quatrième classe », indique clairement l'inspectrice académique, qui n'avait pas encore eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet. En estimant que « ce n'est pas une catastrophe pour la commune ». Et pour étayer ses propos, la fonctionnaire s'appuie sur les chiffres, en évoquant l'école Cragou monts d'Arrée qui compte 69 enfants, soit une moyenne de 23 enfants par classe. « Que dire aux parents d'autres établissements qui sont à 28 ou 30 par classe ? », interroge Caroline Lombardi-Pasquier, en précisant que « dans le Finistère, pour une école à quatre classes, il y a 84 élèves scolarisés en moyenne ».
« Un mètre carré par enfant »
« Comment pouvez-vous réduire une réalité de terrain à une simple feuille de calcul ? », rétorque le collectif de défense de l'école, en déplorant que « l'inspectrice n'ait pas eu le courage de nous parler en face ». « Si vous étiez venue sur place, vous auriez constaté que l'exiguïté des locaux ne laisse approximativement qu'un mètre carré d'espace à chacun des 27 enfants de maternelle », poursuivent les parents d'élèves, selon qui « l'inspecteur de l'académie de Morlaix a reconnu publiquement des dysfonctionnements suite à cette décision ». « Pour accompagner la transition et soulager la maternelle, je peux mettre à disposition un enseignant plusieurs matins par semaine.
Mais le collectif n'en veut pas », regrette Caroline Lombardi-Pasquier, qui assure avoir également « proposé au maire un enseignant complémentaire le temps que l'aménagement des locaux, qui paraît assez simple, soit effectué ». La fonctionnaire assure « ne pas avoir eu de réponse ».
La police et deux plaintes...
Bref, alors que chacun campe sur ses positions, on est aujourd'hui dans une impasse. Avec, d'un côté une inspectrice qui peut difficilement revenir en arrière. « Ce serait interprété comme une ouverture dans laquelle toutes les écoles pourraient s'engouffrer », note Caroline Lombardi-Pasquier. Et, de l'autre, un collectif de défense toujours aussi déterminé. Si bien que le conflit a tendance à se tendre. Comme vendredi dernier, lorsque le convoi cloîtrien a été bloqué à l'entrée de Morlaix par les forces de l'ordre. « Les policiers avaient des armes impressionnantes que l'un d'entre eux a d'ailleurs trouvé judicieux de braquer sur nos voitures remplies de parents, de grands-parents et d'enfants. Cette tentative d'intimidation est choquante. Nous sommes des ruraux, pas des sauvages », déplore le collectif, qui a maintenu la pression, hier soir, en déployant une banderole « rendez la classe » sur le viaduc morlaisien. De son côté, Caroline Lombardi-Pasquier a déposé une première plainte pour l'occupation de l'inspection académique de Morlaix par les parents, mercredi dernier. Et une deuxième (contre X) pour le « murage » de ces mêmes locaux, lundi matin.
Les politiques vont-ils influer ?
Alors, quelle issue à ce bras de fer qui s'éternise ? Seuls les politiques paraissent aujourd'hui en mesure de pouvoir influer sur ce conflit. Après avoir reçu le soutien de bon nombre d'élus, la députée Sandrine Le Feur en tête, les parents ont obtenu le vote, à l'unanimité, d'une motion de Morlaix communauté, lundi. Reste à savoir si tous ces appuis seront suffisants pour faire pencher la balance de leur côté.
La précision de Thierry Piriou
Ce dernier est d'ailleurs revenu sur une partie des propos tenus par le premier magistrat de la Cité du viaduc dans notre édition de samedi. « Il n'a jamais été question que l'élu taulésien Hervé Richard vienne me remplacer en tant que premier vice-président si je suis élu, comme l'a affirmé Agnès Le Brun », a assuré Thierry Piriou.
Après l'intervention des parents du Cloître-Saint-Thégonnec en début de séance, les élus communautaires ont déroulé l'ordre du jour d'un conseil très administratif avec quelques subventions attribuées. Dont 4.000 € aux Jeunes agriculteurs du canton de Taulé pour Agrifête à Guiclan, début septembre. « Vu le bouillon qu'ils ont pris, on aurait pu voter les 6.000 € qu'ils réclamaient », a noté Agnès Le Brun. « Comparé aux 1.500 € versés par la communauté de communes de Landivisiau, ce n'est pas si mal », lui a répondu Jean-Luc Fichet. Avec les huit autres élus de la majorité morlaisienne, Agnès Le Brun s'est, par ailleurs, abstenu sur les 8.400 € accordés à l'Ulamir. « On lui octroie des subventions de manière récurrente », a protesté le maire de Morlaix, également dubitative sur les 401.000 € de crédits complémentaires pour le pôle gare. « Dans ce type de dossier, il y a toujours des ajustements », a justifié le président. « Quand le montant des avenants dépasse une certaine somme, il y a de quoi se poser des questions », a pointé Agnès Le Brun.
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