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9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 05:39
1. Isabelle Sauvage et Alain Rebours ont appris avec stupeur que l'emploi de Sarah Clément (au centre) était supprimé dans leur maison d'édition à Plounéour-Ménez. 2. À Radio Nord Bretagne, présidée par Jean-René Le Houérou (à droite), les contrats de Céline Freiche, Christophe Samson et Océane Gouriou (absente sur la photo) sont menacés. 3. Représentée ici par David Focon, l'équipe des Chiffonniers de la joie craint pour l'avenir de ses six emplois aidés, dont Patricia Stéphan. 4. Deux contrats supprimés à la MFR de Kerozar et un troisième qui pourrait suivre, au grand dam du directeur, Bernard Le Roux, et de la secrétaire-comptable, Carine Conseil.

1. Isabelle Sauvage et Alain Rebours ont appris avec stupeur que l'emploi de Sarah Clément (au centre) était supprimé dans leur maison d'édition à Plounéour-Ménez. 2. À Radio Nord Bretagne, présidée par Jean-René Le Houérou (à droite), les contrats de Céline Freiche, Christophe Samson et Océane Gouriou (absente sur la photo) sont menacés. 3. Représentée ici par David Focon, l'équipe des Chiffonniers de la joie craint pour l'avenir de ses six emplois aidés, dont Patricia Stéphan. 4. Deux contrats supprimés à la MFR de Kerozar et un troisième qui pourrait suivre, au grand dam du directeur, Bernard Le Roux, et de la secrétaire-comptable, Carine Conseil.

Si Diwan est vent debout contre la diminution des emplois aidés financés en bonne partie par l'État, plusieurs autres associations de Morlaix et sa région sont, elles aussi, touchées par cette décision gouvernementale. Les Chiffonniers de la joie, la Maison familiale rurale de Kerozar, Radio Nord Bretagne ou encore les Éditions Sauvage à Plounéour-Ménez : tous témoignent de leurs difficultés face à cette mesure qu'ils ne comprennent pas. «Ces contrats sont utiles», clament-ils à l'unisson, en s'inquiétant pour l'avenir.

 

1. « On nous coupe l'herbe sous le pied »
« Pôle emploi m'a appelé le 17 août, à 12 h 10, pour me dire que le renouvellement était refusé. Point ». Voilà comment Alain Rebours a appris la suppression de l'emploi aidé de Sarah Clément, 53 ans, embauchée depuis un an et demi par les Éditions Sauvage, structure associative que lui et sa compagne, Isabelle, animent bénévolement à Plounéour-Ménez.

« Le contrat devait être renouvelé le 31 août. On a été pris de court, d'autant qu'en juillet on nous avait dit qu'il n'y avait pas de problème. On nous coupe l'herbe sous le pied. On est en plein développement, on prévoyait d'embaucher Sarah en CDI dans un an. On lui a financé 150 heures de formation. On a besoin d'elle. Sans salarié, ce sera compliqué. Mais on va maintenir l'activité, en espérant quand même pouvoir l'employer un jour », raconte le couple, en regrettant que « la culture ne soit pas une priorité » et en jugeant cette mesure comme « un coup asséné au monde rural ».

« Je me suis inscrite à Pôle emploi. Je suis dans le flou », confie, de son côté, la salariée au chômage, Sarah Clément.

2. « Dire que ça ne sert à rien, c'est une connerie »
Jean-René Le Houérou n'y va pas par quatre chemins : « Dire que les emplois aidés ne servent à rien, c'est une connerie. Ça fait quinze ans qu'on fonctionne avec. Beaucoup ont trouvé du travail en sortant d'ici. Et tous ont eu une ou deux formations qu'on a financées », souligne le président de Radio Nord Bretagne, à Plouigneau.

 

« La logique comptable m'agace. Ça ne va pas coûter moins cher à l'État. Ces chômeurs, il faudra les payer », enchaîne-t-il, pas très optimiste pour les trois contrats aidés (sur cinq salariés) de la radio associative. « On ne se fait pas d'illusion. Et comme on subit déjà la baisse des subventions... On continuera à vivre, mais la qualité des programmes sera dégradée. On va revoir notre fonctionnement, avec peut-être des services civiques, du bénévolat, du mécénat ou des émissions produites à l'extérieur. Après, est-ce que ça va marcher ? », se demande Jean-René Le Houérou, en ironisant sur « l'énergie déployée par la députée pour défendre le milieu associatif ». Et en regrettant le possible cas par cas. « Je n'ai rien contre Diwan. Mais les autres là-dedans ? C'est à la gueule du client, quoi ! »

« Il ne faudrait pas que la radio disparaisse », notent, pour leur part, Céline et Christophe, emplois aidés, pour qui « ces contrats nous ont permis d'accéder à des postes de chroniqueurs qu'on n'aurait jamais eus sinon, c'était sympa ».

3. « Si on met à mal le tissu associatif, que va-t-il rester ? »
Aux Chiffonniers de la joie, l'annonce gouvernementale est plutôt mal vécue. « Six des quinze salariés sont en contrat aidé. Un renouvellement est prévu fin septembre. Sera-t-il validé ? », s'interroge David Focon, membre de l'équipe morlaisienne des « Chiff », en soulignant que l'association envisageait « de prendre trois autres personnes en emploi aidé car on est débordé ». Le projet est aujourd'hui en stand-by.

Embauchée aux cuisines en janvier 2016, Patricia Stéphan (53 ans) attend de savoir à quelle sauce elle va être mangée. « Il y a danger », glisse-t-elle, occupée à couper les tomates pour le repas de midi des salariés et des bénévoles. « Si on met à mal le tissu associatif, que va-t-il rester ? On est solidaires avec toutes les associations. On ne peut pas accepter de cas par cas, de dérogation ni de consensus mou. On manifestera mardi. Et oui, on peut inverser la tendance », lancent David et Patricia.

4. « Il faudrait trouver 15.000 € pour la remplacer »
À la Maison familiale rurale de Morlaix, deux emplois aidés en fin de contrat n'ont pas été renouvelés fin août. « On l'a appris par mail. C'est brutal et cassant », lâche Bernard Le Roux, le directeur de la MFR, structure associative aux 140 élèves qui emploie 20 personnes. « Ce n'est pas évident, mais on s'est ajusté. Si on nous supprime notre troisième poste fin novembre, ça va devenir très compliqué », constate-t-il, en évoquant Corinne, 46 ans, qui est employé en cuisine. « Je n'avais pas travaillé depuis quelques années. Être ici m'apporte beaucoup. Ça m'a remis le pied à l'étrier », explique la quadragénaire. « Si on veut faire de la qualité, il faut du personnel. Sans elle, la charge de travail sera trop lourde », lâche, de son côté, la maîtresse de maison, Nicole. « Il faudrait trouver 15.000 € pour la remplacer », calcule Bernard Le Roux. Pas gagné...


 

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