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Enfant de Kaboul, en Afghanistan, il est arrivé un soir de novembre à Lanmeur. Aujourd’hui, réfugié et titulaire d’une carte de résident, il envisage de reprendre ses études à Brest. À Guimaëc, une cagnotte a été ouverte pour l’y aider !
« Je suis arrivé à Paris le 3 novembre. Le lendemain à 18 h, je débarquais à Lanmeur, en plein hiver », se souvient Abdul, jeudi soir, à l’occasion de la petite fête organisée pour ses 25 ans.
Le jeune homme est né en 1992 à Kaboul, en Afghanistan. Il y a grandi et travaillé comme interprète avant de devoir quitter le pays, début novembre 2016. Sa vie est menacée. Il a alors fait partie d’un dispositif officiel d’expatriation.
« J’ai vu le jour à Lanmeur, poursuit Adbul, visiblement ému. J’y ai trouvé des gens très accueillants, beaucoup plus que je ne l’imaginais. Une collègue m’avait prévenu, les Bretons sont très sympas. La présence des gens ici diminue le manque de ma famille à Kaboul. Là-bas, l’insécurité menace toujours la population. »
Hébergé dans un appartement mis à sa disposition par la commune trégorroise, Adbul a été pris en charge par les habitants, dès son arrivée sur le territoire. Cathy Lucas, conseillère municipale, l’accompagne dans ses démarches administratives.
Grâce à André Bouget, Adbul intègre une des équipes de foot. Tous les dimanches matin, il pratique la course à pied avec un groupe de Guimaëc.
Depuis dix mois qu’il est en France, Adbul a obtenu assez vite une carte de résident de dix ans. « Son cas est différent de celui des réfugiés hébergés à Pleyber-Christ, et qui sont passés par Calais,confie Jean-Jacques Loheac, membre du collectif des réfugiés du pays de Morlaix. Son dossier a été facilité. »
Adbul a ainsi pu trouver du travail. Il s’est épanoui pendant quatre mois comme animateur à l’hôpital de Lanmeur. Aujourd’hui, il a trouvé un job chez Paul Le Bihan, serriste à Plouigneau, où il ramasse les tomates. De quoi assurer son avenir proche.
Titulaire d’une licence FLE (Français langue étrangère), Adbul rejoindra mi-septembre l’Université de Bretagne occidentale (UBO), à Brest, où il va tenter un master en ressources humaines. « J’ai l’opportunité de suivre cette formation. J’ai envie de participer à la vie ici et, plus tard, essayer de rentrer dans mon pays. »
À Brest, il lui faudra se loger et assurer son quotidien. « Ses salaires vont l’aider mais ce sera loin d’être suffisant, souligne Cathy Lucas. Avec le statut d’étudiant, Adbul n’aura pas droit au RSA, ni aux bourses, puisque cela ne fait pas deux ans qu’il est en France. »
Heureusement, la solidarité opère une nouvelle fois. Pour l’aider à poursuivre son projet, un crowdfounding (financement participatif) a été ouvert au café librairie Caplan, à Guimaëc. « On arrive toujours à trouver des solutions ! »
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