Quand Sarkozy déclarait, avec pour bréviaire le discours culturaliste et essentialiste de Henri Guaino, inspiré des thèses de Hegel au 19e siècle, que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire... Macron, qui a travaillé dans ses études de philosophie sur Machiavel et ... sur Hegel, lui aussi, y est allé au sommet du G 20 de Hambourg le 8 juillet 2017 de sa propre explication, sur le mode Tintin au Congo: d'abord "le continent est confronté à un défi civilisationnel" et enchaîne le problème de ce continent vient du fait que "femmes font sept ou huit enfants". Des propos racistes, misogynes, nourri de préjugés généralisateurs et insultants, de la part de notre représentant officiel, qui sont à nouveau une vraie honte pour notre pays, ancienne puissance coloniale, puissance néo-coloniale déclinante, pleine encore d'arrogance dans son rapport aux pays africains. Cela en dit long sur des réserves de connerie insoupçonnées de gens qui au demeurant sont intelligents, manière bêtes calculatrices et rusées, nées de leur sentiment de supériorité usurpé et de leur suffisance. Les illettrées de GAD, ceux et celles qui ne sont rien et qu'on croise tous les jours dans les gares, en savent quelque chose.
Ismaël Dupont
Le Point:
C'est une petite phrase qui est passée relativement inaperçue samedi 8 juillet, mais qui a été repérée par le site Politis. Alors qu'il faisait face à la presse lors du sommet du G20 à Hambourg, Emmanuel Macron a été interrogé au sujet de la situation actuelle de l'Afrique. Évoquant un continent qui fait face à un défi « civilisationnel », il explique que, selon lui, les problèmes de l'Afrique sont liés aux « États faillis », aux « transitions démocratiques complexes » et à la « transition démographique ».
« Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien », ajoute-t-il ensuite. Une déclaration qui a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, certains taxant le chef de l'État de racisme. Il y a un mois, Emmanuel Macron avait déjà dû faire face à une polémique après avoir déclaré au sujet des kwassa-kwassa, ces embarcations typiques de Mayotte, qu'elles « pêchaient peu », mais « amenaient du Comorien », référence à l'immigration très forte en provenance de l'archipel.
L'Élysée avait dû se justifier, évoquant des propos maladroits et un trait d'humour malheureux. Cette nouvelle sortie du président de la République sur l'Afrique a fait réagir certains médias étrangers, comme le site Quartz, qui parle d'une « tradition » française de déclarations « condescendantes » faisant totalement abstraction des séquelles encore importantes du colonialisme.
Dans un ouvrage paru en 2017 et intitulé « Le Ventre des femmes », la politologue Françoise Vergès relate un épisode peu glorieux de l'histoire coloniale française, celui des avortements et des stérilisations forcés de nombreuses femmes sur l'île de La Réunion dans les années 70. Une réponse complètement erronée, selon elle, à un problème que les autorités françaises ont envisagé à l'envers : « On rend les femmes du tiers-monde responsables du sous-développement. En réalité, on inverse la causalité : la plupart des études prouvent aujourd'hui que c'est le sous-développement qui entraîne la surpopulation. »
En 2007, le discours controversé prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar avait provoqué de très fortes réactions, notamment en raison de cette phrase : « L'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. » Celui qui était alors président de la République et son conseiller Henri Guaino avaient mis l'accent sur la responsabilité des Africains et pas suffisamment, au goût de certains observateurs, sur celle de la principale puissance coloniale du continent, la France.
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