Daniel Kay, Catherine Urien et Jean-Luc Bourel invitent les artistes dans les Cent matches, samedi et dimanche. Des toiles ainsi que des textes sur kakémonos seront exposées.
Samedi et dimanche, les Cent marches vont vivre au rythme des lectures, de la peinture et de la musique. Invités par trois habitants, une vingtaine d'artistes va s'installer dans la célèbre venelle morlaisienne, mais aussi dans les maisons et les jardins. De quoi surprendre ou séduire les passants !
« Un escalier, ce n'est pas un lieu anodin... Du fait des marches, les gens s'arrêtent pour reprendre leur souffle. Et il n'y a que des bruits humains. » Vivre dans les Cent marches, ça a été un véritable choix pour Catherine Urien et Jean-Luc Bourel. Elle est écrivain et lui, peintre. « Nous venions de la campagne. Il nous fallait un lieu tranquille, sans voiture. Quand on a visité la maison, ça a été le coup de foudre », raconte monsieur qui, dans son atelier, a vue sur les toits de la ville.
Artistes et voisins
Depuis dix ans, le couple habite au 14, rue Courte. « C'est sa dénomination officielle mais cette venelle ne porte pas bien son nom. C'est l'une des plus longue de la ville ! », note Catherine Urien qui, enfant, descendait régulièrement les Cent marches : « Ma tante tenait un café au Pont Bellec. Je me souviens qu'on s'arrêtait souvent à la boutique de farces et attrapes, en haut des marches... ». Presque en face de chez eux, au 13 bis, habite Daniel Kay, auteur de poèmes, essais et contes philosophiques. « Cette rue nous inspire, c'est un lieu fort. Et, un escalier, ça a quelque chose d'universel et d'invariant », confie le Morlaisien.
Mettre la rue en valeur
Trois artistes ou écrivains dans la même rue : il n'en fallait pas moins pour lancer un projet commun : celui de faire vivre les Cent marches « autrement », par l'art. « Cette venelle, beaucoup de monde l'emprunte pour monter et descendre de la gare. Elle vit mais elle n'est pas dans le circuit touristique.
Nous voulions la mettre en valeur », expliquent les trois habitants. Il y a deux ans, ils ont donc invité quelques amis artistes à s'installer dans la rue, le temps d'un week-end, afin de surprendre le passant. « Au début, on était cinq, c'était pour se faire plaisir... Et puis, les gens ont adhéré. » Ils ont remis ça, l'an dernier, avec un peu plus de monde. Toujours des artistes et des écrivains, contactés grâce à leur réseau et avec la même envie : « Faire dialoguer les différentes formes artistiques ». Une association a même été créée, elle s'appelle « Dont act » : « L'idée d'agir, de faire, ça nous plaît », explique Daniel Kay, heureux d'offrir à Morlaix, « une respiration poétique et artistique ». Samedi et dimanche, ils seront vingt au total, des photographes, des peintres, des sculpteurs, des chanteurs, des écrivains, à s'installer le long des marches mais aussi dans quelques vitrines délaissées, dans des maisons et dans les jardins que l'ont ne soupçonne pas toujours depuis la rue. Car « Vingt artistes dans les Cent marches » - c'est le nom de l'événement - ne serait rien sans les habitants de la rue, qui acceptent, eux aussi d'ouvrir leurs portes. « Ainsi, il y a un aspect artistique et patrimonial ! », se réjouissent les organisateurs.
L'art « à la portée de tous »
« Aujourd'hui, les gens ne vont pas spontanément dans les librairies ou les galeries. Notre idée, c'est de proposer de la peinture et de la littérature de façon simple. Certains passants ne s'arrêteront pas mais ça en touchera d'autres », espèrent Jean-Luc Bourel, Catherine Urien et Daniel Kay. « On met l'art dans la rue pour qu'il soit à la portée de tous. »
La rue animée pendant deux jours
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