Dans le projet médical réunissant les établissements hospitaliers du Nord-Finistère, l'hypothèse de la fermeture des maternités des deux villes est clairement étudiée.
Dans les prochaines années, les futures mamans de Landerneau et Carhaix devront-elles accoucher à Brest et Morlaix faute d'une maternité dans leur ville ? Si l'idée n'en est qu'au stade de l'hypothèse, elle a bien été couchée noir sur blanc dans un dossier de 200 pages qui n'est pas passé inaperçu. Réunis au sein du Groupement hospitalier de territoire (GHT), administratifs et personnels soignants des hôpitaux de Brest, Morlaix, Carhaix et Landerneau viennent de finaliser leur projet médical à l'échelle du territoire, le Nord-Finistère. Principe du document : réfléchir ensemble et poursuivre le travail de collaboration entre les établissements en répondant à des problématiques communes. Parmi celles-ci : les maternités.
Trois scenarii
Pour ce volet, trois scenarii ont ainsi été élaborés. Le premier envisage le statu quo, c'est-à-dire le maintien des quatre maternités. Le second prévoit de conserver Brest et Morlaix, et de créer deux centres périnataux à Landerneau et Carhaix. Enfin, le troisième envisage d'en maintenir trois : aux autorités de santé de choisir ensuite entre Landerneau et Carhaix pour la création d'un centre périnatal.
Lundi soir, en conseil municipal, Christian Troadec a déjà fait part de son inquiétude face aux deux dernières options envisagées. En tant que maire de Carhaix, celui-ci siège au conseil de surveillance du CHRU de Brest et il a été appelé à donner son avis. « J'aurais souhaité que l'on dissocie la question des maternités du reste du document, qui convenait. Mais ce n'était pas possible, alors j'ai voté contre, comme la CGT. La CFDT s'est abstenue », indique Christian Troadec. Crainte de l'édile : voir disparaître la maternité au profit d'un centre périnatal. Un lieu qui n'assure que les consultations et le suivi.
« Ne pas crier avant d'avoir mal »
Patrick Leclerc, président du conseil de surveillance de l'hôpital de Landerneau, se dit, pour sa part, « confiant ». Son établissement a ainsi émis un avis favorable. « En matière de périnatalité et de pédiatrie, c'est une bonne approche de réfléchir en complémentarité et non pas en concurrence, souligne-t-il. Et pour l'instant, aucun scénario n'a été validé ou invalidé. Il ne faut pas crier avant d'avoir mal ». Le président s'appuie sur les bons résultats de sa maternité pour croire au maintien de Landerneau. Avec plus de 600 naissances par an, « on a une démographie qui augmente, un service qui fonctionne bien, avec plutôt une bonne image ». Patrick Leclerc reste toutefois « vigilant » quant à la suite. « En matière d'aménagement du territoire, il faut arrêter de tout concentrer », prévient-il.
Désormais, tous les regards se tournent vers l'Agence régionale de santé (ARS) en Bretagne, qui prendra la décision d'ici à la fin de l'année. Contactée hier, celle-ci ne veut pas faire de commentaires à ce stade. Et pour cause : elle ne recevra le projet que début juillet.
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