ILS MILITENT. Dernier volet de notre série avec Pierre-Yves Thomas, 64 ans, autrefois conseiller municipal en région parisienne, il a toujours milité pour le Parti communiste français. Désormais établi à Carhaix, c’est sur le terrain qu’il agit.
Des débats du conseil municipal en région parisienne aux tracts distribués à la pelle dans la commune carhaisienne, il n’y a qu’un pas. Ce pas, voilà maintenant cinq ans que Pierre-Yves Thomas l’a effectué.
Né de parents bretons, il déménage à Fontenay-le-Fleury, dans les Yvelines, pour y passer toute son enfance. C’est d’ailleurs là-bas que va débuter sa « carrière politique ».
Issu d’une famille ouvrière, et en partie communiste – son père et ses deux frères, en l’occurrence – Pierre-Yves Thomas s’investit dès l’âge de 16 ans. « À l’époque, je ne faisais encore que coller des affichettes et distribuer des tracts », se souvient-il.
Et puis arrive mai 68. Comme un tournant. « J’ai intégré les Jeunesses Communistes », indique celui qui, déjà, « appréciait parler des événements, de politique, et regarder les débats avec Giscard ou Duclos ».
Au fil des années, la politique prend de plus en plus dans le parcours de Pierre-Yves Thomas. Embauché en 1970 comme fraiseur dans les ateliers d’aviation Louis Breguet, rachetés deux ans plus tard par la société Avions Marcel Dassault, il s’engage la même année en tant que représentant syndical de la CGT.
En 1969, il prend sa carte au Parti communiste, auquel il adhère depuis bientôt cinquante ans.
Les engagements politiques se multiplient et se concrétisent quelques années après par un poste d’élu au conseil municipal de Fontenay-le-Fleury.
« À 24 ans, j’étais le benjamin. À ce moment-là, la commune penchait à gauche », se rappelle-t-il. Tellement que le Parti communiste est majoritaire. Pierre-Yves Thomas y est chargé de présider le comité des fêtes, jusqu’en 1983.
L’année suivante, il change d’air et s’installe à Beynes, toujours dans les Yvelines. Et là encore, la politique reprend le dessus. « Un ami que j’avais connu à Fontenay m’a fait part de la défection d’un conseiller municipal de droite », confie le sexagénaire. Ni une, ni deux, le voilà reparti briguer un mandat d’élu, qui s’achèvera en 1988.
Puis dix ans plus tard, il effectue son retour à Fontenay-le-Fleury. Et là surprise : lors des élections municipales, Pierre-Yves Thomas se présente sur la liste de… l’opposition. « Ça a changé pas mal de choses. Par exemple, on recevait les dossiers au dernier moment avant les conseils municipaux », glisse-t-il.
Les actions se mènent alors sur le terrain, par la distribution de tracts. « Fontenay était une ville-dortoir, où les gens aisés vivaient souvent dans des résidences dont ils ne sortaient presque jamais. »Un constat difficilement encaissé par Pierre-Yves Thomas.
« La lutte des classes n’est pas terminée malgré ce qui se dit. Il faut faire en sorte que notre société soit plus juste et plus libre. Il n’y a jamais eu autant de riches, le CAC 40 a battu des records », s’indigne un homme choqué par la misère, et qui manifestait, le 30 mars à Quimper, pour exprimer sa colère quant aux pensions perçues par les retraités.
Animateur de la section du PCF à Carhaix depuis deux ans, Pierre-Yves Thomas espère une alliance prochaine entre tous les partis de gauche. « C’est la solution si elle ne veut pas disparaître pendant plusieurs années et conserver un espoir d’un avenir meilleur. »
Quant aux élections à venir, il souhaite que « tout soit fait pour que Mélenchon aille au second tour ». Puis viendront les législatives lors desquelles il se battra pour faire élire Maxime Paul, « candidat du rassemblement de la gauche ».