C'est une petite voix qui veut susurrer à l'oreille des candidats de la gauche à la présidentielle : « Gare à la désunion » et au « risque très probable d'élimination » dès le premier tour. Dans un tract qui va être distribué aujourd'hui en plusieurs millions d'exemplaires, le Parti communiste en appelle à « un pacte pour une nouvelle majorité de gauche ». L'objectif : titiller la conscience des candidats à l'Elysée, alors que les tractations entre Yannick Jadot et Benoît Hamon traînent en longueur, que le début d'échange entre le socialiste et Jean-Luc Mélenchon semble avoir été tué dans l'oeuf.
Alors que le PCF a voté à l'automne son soutien à la candidature du leadeur de la France insoumise, certains responsables communistes poussent depuis plusieurs jours pour relancer les discussions avec Benoît Hamon. Une pétition lancée en ce sens a recueilli plus de 1 200 signatures d'élus et d'adhérents. Car, au sein du Parti, l'attitude de Mélenchon échauffe les esprits. « Il est dans une posture où il refuse de discuter avec qui que ce soit », déplore Jacky Hénin, ancien maire (PCF) de Calais, actuel responsable de la fédération de la Somme. « On a l'impression qu'il s'isole », déplore Pierre Lacaze, patron de la fédé de Haute-Garonne.
L'épineuse question d'une candidature unique
Alors, des « frondeurs » communistes ? Non, car il n'est pas question pour autant de « se jeter dans les bras de Hamon », répètent en choeur plusieurs cadres du PCF. Pour eux, il faut que la population se mobilise afin de forcer les partis à se remettre autour de la table et à parler « projet » et « convergences ». Avant d'évoquer à nouveau l'épineuse question de la candidature unique à gauche. La direction du PCF doit rencontrer les équipes de Hamon, Jadot et Mélenchon dans les jours qui viennent. « Les convergences existent, elles sont à portée de main, bon sang ! » se persuade Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, rappelant que son parti soutient « toujours » Mélenchon. « Il y a une envie d'union de la gauche, on nous le dit tous les jours sur le terrain ! On ne peut pas répondre aux électeurs : Allez vous rhabiller, ça sera la droite et l'extrême droite au second tour ! » s'emporte-t-il.
De cette (très) incertaine union à la présidentielle et aux législatives dépend l'avenir de la gauche. Et aussi, dans une certaine mesure, celui du PCF.
Le Parisien
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