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25 janvier 2017 3 25 /01 /janvier /2017 08:51
Un système de santé et de remboursement français qui devient de plus en plus inégalitaire

Le magazine "Alternatives Economiques" de novembre 2016 a produit un dossier sur le financement du système de santé, les remboursements de soins et de médicaments et les restes à charge. 

Le reste à charge en matière de dépenses de santé des individus est des familles est ce qui reste à la charge des patients après l'intervention de la seule Sécurité Sociale, financée par tous proportionnellement aux revenus (employeurs, travailleurs) par la cotisation sociale et par la CSG: c'est ce qui ne fait pas l'objet d'une prise en charge solidaire et collective de santé. Autrement dit, d'une prise en charge financée en fonction des moyens des personnes et dépensée en fonction des besoins de soins. 

En 2015, la Sécurité Sociale et l'Etat à travers la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C qui concerne 5,4 millions de personnes en 2015, contre 4,5 millions en 2012) ont couvert 78,2% des dépenses de santé. Le reste à charge est donc en moyenne de 21,8%.

Il se compose:

- de tickets modérateurs, non pris en charge par la Sécu: 30% de la consultation du médecin de 23 euros (soit 6,90€)

- de franchises médicales (sommes que ne rembourse par la Sécu sur les médicaments, les actes paramédicaux, les transports sanitaires)

- de participations forfaitaires (un euro minimum à chaque consultation du médecin).

Le niveau de couverture solidaire est nettement inférieur à son niveau de 1980 où il atteignait 83% des dépenses, et cela d'autant plus que la part de prise en charge à 100% des affections de longue durée (ALD) comme les maladies chroniques ou le diabète augmente, signe d'un vieillissement de la population mais aussi d'une dégradation de la santé des français.    

La part des complémentaires santé dans le financement des soins a considérablement augmenté depuis des années: par exemple, pour les soins dentaires, la prise en charge solidaire dans le cadre de la Sécu n'est plus que de 37%, pour les soins optiques, elle tombe à 4,3% contre 71,8% pour les complémentaires. " Or, les complémentaires proposent une couverture qui est loin d'être égalitaire tant du point de vue des cotisations perçues que des soins pris en charge, y compris des mutuelles dont les pratiques tarifaires se rapprochent de plus en plus de celles des assureurs", écrit Céline Mouzon, dans le dossier d'Alternatives économiques.  

" En 2012, 89% des Français avaient une complémentaire santé privée et 6% bénéficiaient de la CMU-C. Mais les soins couverts varient beaucoup selon les contrats. Les contrats collectifs, financés conjointement par le bénéficiaire et l'employeur, assurent en général une meilleure couverture que les contrats individuels, financés uniquement par le bénéficiaire. L'obligation faite aux employeurs de proposer des complémentaires d'entreprise depuis début 2016 a certes permis à 4 millions de personnes supplémentaires d'être couvertes par un contrat collectif (dont 3,6 millions étaient couvertes avant par un contrat individuel). Mais cette réforme a eu aussi comme effet de renchérir par contrecoup les contrats individuels, souscrits notamment par les retraités". 

La Sécu rembourse en moyenne 92% des soins hospitaliers, et seulement 65% des soins de ville. Les personnes à revenus plus élevés peuvent se permettre d'avoir accès à des professionnels qui pratiquent les dépassements d'honoraire, les autres noms. 

A l'hôpital, les restes à charge pénalisent surtout (proportionnellement à leurs revenus) les plus modestes, notamment les retraités à petites pensions qui ont souvent recours à l'hôpital, plus que des jeunes en bonne santé. 

Ismaël Dupont 

Lire aussi: 

A l'hôpital de Morlaix on n'a pas attendu François Fillon!!! Témoignage d'une patiente

Une patiente de l'hôpital de Morlaix nous a remis ce témoignage édifiant sur les dérives du service public hospitalier et des pratiques médicales. Un témoignage qui devrait réveiller chez les lecteurs beaucoup d'expériences similaires. La médecine à deux vitesses existe déjà aujourd'hui, même si cela peut encore s'aggraver bien sûr.

 

A L'HOPITAL DE MORLAIX ON N'A PAS ATTENDU FRANCOIS FILLON!!!!

Témoignage d’une patiente

Patiente de 63 ans, je me présente au service radiologies de l'hôpital de Morlaix pour un scanner abdopelvien le 24 décembre. Rendez-vous obtenu sous 10 jours, ce qui paraît acceptable au vu des délais d'attente dans d'autres services. A la prise de ce RDV on ne me demande rien d'autre que de me présenter 1/4 d'heure avant l'examen.

Le jour et à l'heure je me présente au secrétariat, avec bien sûr une certaine appréhension comme tout à chacun avant ce genre d'examen. La secrétaire médicale d'un professionnalisme, d'une gentillesse me demande: "souhaitez-vous avoir les résultats tout de suite? Derrière cette question je me doute déjà qu'il y a un piège!

Je lui réponds "bien sûr" dans ce cas il vous en coûtera entre 60 et 70 euros, aujourd'hui c'est en consultations privées

Et si je refuse? Vous recevrez les résultats chez votre médecin traitant sous cinq jours, j'en doute fort week-end de Noel!!

Je décide donc de montrer mon fort mécontentement, explique qu'un service public est là pour soigner et non pas appliquer une médecine à deux vitesses, la Secrétaire comprend très bien, mon message s'adresse à tous ces médecins qui ont choisi de travailler dans le public mais qui agissent comme des Privés. 4 RADIOLOGUES sur 6 appliquent ce système dans le service de l'hôpital de Morlaix, certains secteurs ont commencé depuis longtemps en chirurgie et autres...

Cela suffit. Il faut en finir avec le secteur privé à l'intérieur de l'hôpital public et revaloriser le statut des Praticiens hospitaliers pour que tous les postes soient pourvus et la qualité assurée.  J'ai fait part de ma déception, de ma colère, je suis repartie avec mes résultats et ce sans payer, certes ce jour là le forcing m'a été profitable, mais combien de patients auront fait l'avance (et encore faut il avoir une mutuelle) pour prétendre au remboursement.

Nous devons continuer à défendre le service public dans son intégralité, le personnel compétent à qui on demande toujours plus de temps, de disponibilité, d'énergie sans un euro de plus.

 

     

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