Des craintes pour l'avenir de Perharidy
A Roscoff, le centre spécialisé dans les soins de suite et la réadaptation pourrait perdre un tiers de son budget sur 5 ans.
L'annonce récente de la modification des modalités de financement des établissements des soins de suite et réadaptation (SSR) fait craindre le pire aux personnels et la direction du centre de Perharidy, à Roscoff. Une réforme doit entrer en vigueur au 1er mars, et s'appliquer de manière progressive durant cinq ans.
« On s'attendait à cette réforme car elle est dans la continuité de ce qui avait été déjà entrepris pour d'autres établissements il y a plusieurs années. Mais on ne s'attendait pas à ça », réagit Hélène Blaize, directrice de la fondation Idlys qui gère Ti -Yann et Mathieu-Donnart à Brest. Fin décembre, la fondation a aussi fusionné avec l'EHPAD Saint-Vincent Lannouchen de Landivisiau.
600 salariés à Roscoff
Dans le cadre de Perharidy, « il est prévu une amputation de 33 % de notre budget sur 5 ans, soit 7,5 millions d'euros ». Ce qui fait bien sûr craindre pour l'emploi. A Roscoff, ce sont 600 salariés sur les deux sites de Perharidy et Saint Luc , sans compter les emplois indirects.
Ces deux établissements prodiguent, notamment des soins de suite et réadaptation en neurolie, onco-hématologie, maladies cardio-vasculaires… Ils accueillent aussi des enfants et des adolescents. Certaines de ces spécialités sont accessibles en hospitalisation de jour.
« On nous demande depuis plusieurs années de nous spécialiser et de faire de l'ambulatoire. Cette décision est donc en complète contradiction avec les enjeux de santé publique ! » continue la directrice.
Depuis l'annonce de la décision fin décembre, salariés, direction, et conseil d'administration sont mobilisés. Plusieurs politiques ont été alertés. « Avec la Fehap, Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne, nous venons d'être reçus par un représentant du Ministère de la Santé ».
L'issue de la réunion est « plutôt rassurante. Le ministère a reconnu que la Réforme n'était pas tout à fait mature pour les établissements de SSR très spécialisés comme le nôtre ou Kerpape à Lorient. Une nouvelle réflexion sera engagée ».
Pour autant, le centre ne désarme pas. « Nous avons enclenché une cellule de crise. La première réunion aura lieu ce mardi ».
Delphine Van Hauwaert – Ouest-France, 24 janvier 2017
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