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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 13:52

L’HUMANITE

Jeudi 15 decembre 2016

pierre dusquene

«IL Y A UN LIEN TRÈS FORT ENTRE LES FRANÇAIS ET LA SÉCURITÉ SOCIALE.»
GILLES PERRET DOCUMENTARISTE

 

 

 

 

 

 

 

Le candidat de la droite est forcé d'adoucir son discours face à l'émotion suscitée par ses attaques contre la Sécurité sociale. En témoignent les sondages et le succès du film de Gilles Perret.

Gilles Perret le constate chaque jour. L'affluence ne cesse de grossir dans les salles qui diffusent son film sur la Sécurité sociale. Et pour lui, c'est clairement l'effet des positions de François Fillon, très offensives contre « la Sociale ». « Depuis mercredi dernier, ce fut la plus grosse semaine », confirme le réalisateur, qui rappelle que l'on est passé de 7 000 entrées hebdomadaires à 11 000 lors de la cinquième semaine d'exploitation. «Il y a un lien très fort entre les Français et la Sécurité sociale. Y compris chez ceux qui parlent d'abord du "trou de la Sécu" ou des "abus", raconte le documentariste. Tout ce discours idéologique, dont on nous bassine les oreilles depuis trente ans s'écroule très vite, et les mêmes personnes mettent aussi en avant la hausse de l'espérance de vie et disent qu'ils sont bien contents de la Sécu. »

Sa proposition la plus polémique a été retirée du site Fillon2017.fr

Cet attachement s'est vérifié dans un sondage publié mardi. Près de 77 % des Français déclarent que les propositions sur le système de santé vont constituer un critère déterminant de leur vote lors de l'élection présidentielle. Et le sujet « n'intéresse pas seulement les personnes âgées et les consommateurs de soins, mais toutes les catégories de population », a analysé JeanDaniel Levy, de l'institut Harris Interactive, sur le plateau de LCP commanditaire du son, dage. « Derrière la thématique de santé se pose la question relative aux systèmes de solidarité dans notre pays. » La droite elle-même est divisée sur la question. Plus d'un tiers des sympathisants du parti « Les Républicains » ne font pas confiance à François Fillon pour agir en la matière. C'est peu. À titre de comparaison, 92 % des électeurs du Front de gauche, selon le même sondage, font confiance à Jean-Luc Mélenchon sur les questions de santé. Il arrive même en tête de tous les candidats à la présidentielle sur cette thématique. On comprend donc pourquoi François Fillon a voulu, mardi, « remettre les choses en place ». Après avoir visité le centre chirurgical Marie-Lannelongue au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), il a clamé « son attachement à la Sécurité sociale et au principe de solidarité qui la fonde ».

Ajoutant: « La Sécurité sociale, c'est la garantie pour chacun d'entre nous d'avoir accès à des soins de qualité, que l'on soit riche ou pauvre, habitant de Paris ou de Lozère. » De son côté, son équipe de campagne a retiré du site Fillon2017.fr la promesse de « focaliser l'assurance publique universelle sur des affections graves ou de longue durée, et l'assurance privée sur le reste ». Miracle du Web, elle a été effacée du jour au lendemain. « On rentrera dans le détail plus tard au moment des concertations », a expliqué le Sarthois aux députés LR lors de leur réunion de groupe à l'Assemblée.

Mais de recul, il n'y a point. « Non, je ne veux pas distinguer entre gros et petit risque mais, oui, je le dis, je veux mieux articuler les rôles de l'assurance maladie et des complémentaires. » Il promet de mieux les « associer » pour faire face aux « défis financiers à venir, dont celui de l'innovation et des médicaments de plus en plus coûteux ».

Un piège que ne cesse de dénoncer Gilles Perret à l'issue de ses projections. « Il faudrait au contraire faire l'inverse, et faire en sorte que la Sécu récupère 100 % de la branche santé, explique le réalisateur. Les complémentaires et les mutuelles prennent 20 à 25 % en frais de gestion, contre 6 % la Sécurité sociale. Si l'on redonnait tout à la Sécu, la branche santé serait à l'équilibre. C'est ce qu'il se passe en Alsace-Moselle, où les caisses sont bénéficiaires. » Mais le double discours de François Fillon atteint des sommets d'hypocrisie lorsqu'il jure qu'à aucun moment il n'a « voulu privatiser l'assurance maladie ». Tout en délivrant ce beau message au sein même d'une clinique privée... Drôle de symbole !

 

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