le dimanche 23 septembre :
Déplacement en minibus à partir de Brest (départ à 7 H 15,parking du Géant) , avec passage à Morlaix ( 8 H ,parking du Géant) et St Brieuc (9 H ,parking de la gare).
La participation demandée est de 35 euros (Transport + Restau).
Vous pouvez vous inscire par tèléphone au 02 98 44 96 36 , ou par courrier en ramenant le bon à J.C. Le Naour ,10 ,rue Bruat , 29200 Brest avant le mercredi 19 Octobre.
En cas de non-déplacement , une participation de soutien sera la bienvenue.
La cotisation 2016 est de 20 Euros.
Programme :
- samedi 22 octobre 2016
- 14h30 : inauguration d'une nouvelle stèle sur le site du camp de Choisel
- dimanche 23 octobre 2016
- 10 h : hommage devant la Stèle à la Blisière aux 9 fusillés du 15 décembre 1941
- 11 h : accueil à la mairie de Châteaubriant
- 13h30 : rendez-vous au rond-point Fernand-Grenier
- 14 h : départ du cortège pour la carrière des fusillés
- 15h15 : cérémonie officielle sous la présidence d'Odette Niles, présidente de l'Amicale, et d'Alain Hunault, maire de Châteaubriant, en présence de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, de Camille Lainé, secrétaire nationale du MJCF et Sabine Genisson, représentante des jeunes CGT
- évocation historique et artistique « Un 22 octobre 1941 : ils rêvaient de liberté… », mise en scène par Jean-Jacques Vanier
Le 22 octobre 1941 marqua un tournant dans la guerre contre l’occupant nazi. Ce jour-là, 27 patriotes étaient fusillés à la carrière de Châteaubriant, 27 martyrs.
Ce fut un coup de tonnerre qui allait précipiter le développement de la Résistance. Eux, ces militants communistes, syndicalistes, ces ouvriers, ces étudiants sont morts pour libérer la France et, comme le disait Gabriel Péri, « pour assurer à tous des lendemains qui chantent ». Rendons hommage aussi à ceux qui ont été parmi les premiers évadés des camps et qui ont repris la lutte, plus déterminés que jamais à porter les mots des copains assassinés, « soyez dignes de nous ».
On peut citer notamment Eugène Henaff, Léon Mauvais, Gaudin de Nantes, ou encore Rino Scolari, Maurice Niles et Fernand Grenier.
Ce dernier sera envoyé à Londres pour rencontrer le Général de Gaulle et participera à mettre en place le Conseil National de la Résistance après la guerre. À la Libération, j’ai repensé aux dernières paroles de Jean Poulmarc’h, « l’heure n’est plus aux pleurnicheries, à la passivité, l’heure est à la lutte impitoyable pour la libération de la France ». Si certains s’étaient bougés avant, peut-être que les copains ne seraient pas morts.
Faire connaître ces mots qui résonnent encore dans ma mémoire, comme ceux de Jean-Pierre Timbaud qui dit : « Toute ma vie, j’ai combattu pour une humanité meilleure et j’espère que ma mort aura servi à quelque chose. » La Paix est un bien fragile. Hier, il a fallu la conquérir avec le sang des copains, aujourd’hui, il faut encore la consolider, quand on voit qu’il « est encore fécond le ventre d’où est sorti la bête immonde ». Et demain, il faudra encore défendre cette Paix, mais à quel prix ? Il faut donc continuer à lutter pour que ces hommes, ces résistants célèbres ou anonymes, ne soient pas morts pour rien.
Odette Niles, Présidente de l’Amicale ancienne internée du camp de Châteaubriant Chevalier de la Légion d’Honneur
Châteaubriant
En raison de la personnalité des internés qui se sont évadés en juin 1941 (F. GRENIER, E. HENAFF, L. MAUVAIS, H. RAYNAUD, R. SEMAT) et en novembre 1941 (A. DELAUNE, H. GAUTHIER, P. GAUDIN) les autorités allemandes exercent un contrôle régulier dans le camp. Elles imposent un couvre-feu et l’interdiction de sortir des baraques après 20h 30. (Les WC extérieurs sont interdits)
Le 23 septembre 1941, dix-huit responsables politiques et syndicaux sont parqués dans la baraque 19 du camp P4, avec interdiction de sortir du l’îlot. Quatre autres internés arrivent le lendemain.
Puis le 23 novembre 1941, neuf autres internés seront amenés à la baraque 19.
Le lundi 20 octobre 1941, à 7 h 30, un groupe de jeunes résistants abattent en pleine rue du Roi Albert, à Nantes le lieutenant colonel HOTZ, commandant de la place.
Immédiatement, HITLER et le général STUELPNAGEL (commandant des forces allemandes en France) ordonnent des représailles. Les internés sont dès la matinée du 20, consignés dans le camp.
Au début de l’après-midi du 20 octobre, la décision est prise par HITLER et STUELPNAGEL de fusiller 50 otages. STUELPNAGEL le communique le matin du 21 octobre à la direction du camp et indique que 50 autres otages seront fusillés si dans un délai de 8 jours les auteurs de l’attentat ne sont pas arrêtés. Des affiches sont placardées jusqu’à Paris.
Les allemands offrent 15 millions à ceux qui pourraient donner des renseignements sur les terroristes.
Bien qu’au moment de ces décisions, la piste communiste (à propos des auteurs de l’attentat) n’ait pas été trouvée, le préfet PUCHEU avait conseillé aux autorités allemandes de prendre de préférence les otages dans le camp de Choisel. Il avait préparé une liste de 61 noms de communistes « particulièrement dangereux ». Un certain CHASSAGNE (ancien communiste) l’avait aidé pour cette liste, en désignant des militants communistes et syndicalistes de haut niveau, qu’il connaissait dans le camp.
Le mardi 21 octobre 1941, la garde du camp est relevée par les allemands. Grande effervescence.
Certains responsables ont eu connaissance de l’attentat de Nantes, et toutes les suppositions pour ses conséquences sont évoquées.
Un gendarme avertit Charles Michels que les responsables politiques vont être fusillés. J.P. TIMBAUD, C. MICHELS rencontrent Odette NILES et Andrée VERMEERSHCH à l’infirmerie. TIMBAUD leur dit : « Si je meurs, je voudrais des œillets rouges » et MICHELS, en les embrassant dit qu’ « elles lui font penser à ses filles ».
Dans la nuit du 21 au 22 octobre, tous les responsables des baraques se réunissent. Chacun donne son opinion. Il est question d’un soulèvement des internés Cet avis n’est pas retenu, une mitraillette étant placée au milieu du camp par les allemands, qui s’en serviraient sans hésitation. Ce serait un véritable carnage. Il est décidé de chanter la Marseillaise au moment du départ des otages.
Le 22 octobre à midi, toutes les baraques sont consignées avec un gendarme devant chaque porte. Le fusil mitrailleur est placé devant la baraque 6.
Mercredi 22 à midi, baraque 19 à 13h30. Les gendarmes arrivent en ordre vers la baraque et l’adjudant poste ses hommes à l’intérieur du camp P2, tout le long des barbelés.
A ce moment les allemands arrivent suivis par le lieutenant TOUYA. Les cœurs se serrent mais aucun des 22 présents n’a peur.
Le lieutenant TOUYA prononce ces mots :
« Salut, messieurs, préparez-vous à sortir à l’appel de votre nom. » 16 noms sont prononcés. 11 internés seront encore appelés dans différentes baraques, dont Guy MOQUET, à la baraque 10 et GARDETTE, malade à l’infirmerie, le dernier. Tous sont dirigés vers le camp P2, baraque 6.
La baraque 6
La baraque 6 : chaque otage reçoit alors une feuille de papier et une enveloppe pour la dernière lettre à sa famille. L’abbé MOYON, mandé par les autorités arrive dans la baraque, le curé de Châteaubriant n’ayant pas voulu venir au camp. Aucun condamné n’accepte le ministère de l’abbé, mais celui-ci prend la correspondance et les objets destinés aux familles. Eugène KERIVEL est autorisé à faire ses adieux à sa femme, internée comme lui dans le camp.
L’abbé MOYON sortira quelques minutes avant les otages. Les allemands lui interdirent de les accompagner sur le lieu du supplice.
Sur les planches de la baraque 6, les condamnés ont inscrit leur dernière pensée concernant l’idéal pour lequel ils ont lutté.
A 15 h 15 les camions sont arrivés pour le transport des 27 otages. Dès leur départ ceux-ci chantent la Marseillaise. A ce moment tous les internés forcent les portes de leurs baraques, et dans un élan unanime ils se rassemblent et chantent une vibrante Marseillaise, en réponse à celle de leurs camarades qui vont être fusillés, « La Marseillaise, reprise, si scandée, jaillissante. Ah ! Ce n’est pas la Marseillaise des psalmodies officielles. C’est à nouveau la Marseillaise des combats, de la bravoure, de l’héroïsme, des victoires, la Marseillaise vengeresse de 93 et des grands jours de l’histoire nationale. »
Les internés sont avisés que leurs compagnons seront fusillés par 9 en trois fois, à 15 h 45, à 16, et à 16 h 15.
La dernière salve est entendue au camp. Un silence absolu règne. Tous les internés pensent à leurs compagnons qu’ils côtoyaient chaque jour et qu’ils ne reverront plus. L’appel aux morts est prononcé par Henri GAUTIER. A chaque nom, un autre interné répond « fusillé »
Le lieu de cette tragédie fut une carrière de sable aménagée spécialement à 2 km du camp. Le long de la paroi nord, devant un rideau d’ajoncs et de genêts, 9 poteaux furent plantés de 5m en 5m.
A 12 mètres devant, un officier s’appuyait le long d’un arbre pour commander un peloton d’exécution de 90 hommes.
Les condamnés avaient refusé d’avoir les yeux bandés et les mains attachées, ils chantèrent jusqu’au bout la Marseillaise. C’est la dernière salve qui interrompit le dernier chant.
Des lambeaux de chair furent projetés dans les herbages. On retrouva plus tard les lunettes du professeur GUEGUEN, maire de Concarneau. Les corps furent entassés dans les camions et les dépouilles jetées à gauche de l’escalier d’honneur de l’ancienne salle des gardes du château de Françoise de Foix à Châteaubriant. Chacun, en suivant les traces du sang qui s’échappait des camions pouvait connaître leur parcours.
Les premiers échos de Châteaubriant arrivèrent rapidement au camp. Les otages avaient traversé la ville sans cesser de chanter la Marseillaise. Les habitants sur leur passage se découvraient respectueusement. Dès le lendemain, les Castelbriantais voulurent se recueillir et déposer des fleurs au pied des poteaux. Une première manifestation importante eut lieu le dimanche suivant.
Pour les allemands le nombre des otages n’étant pas respecté, 21 otages sur les 23 qui manquaient encore furent pris à Nantes, dont 16 furent fusillés au champ de tir du Bêle et 5 au Mont Valérien. Parmi ces otages de Nantes, il y avait peu de communistes, mais beaucoup d’anciens combattants.
Pendant cette tragique journée, les femmes ont suivi minute par minute le déroulement des événements. En effet l’emplacement de leur baraque permettait de voir tout le camp P2. Viviane DUBRAY, était montée sur une table, voyait par l’imposte tout ce qui se déroulait, en rendait compte aux autres. Le lendemain elle écrivit un poème, cité plus loin.
Après le 22 octobre, l’angoisse persiste. Les internés restés à la baraque 19 sont persuadés qu’ils sont en sursis. Malheureusement, tout se précisera en décembre 1941.
Fusillés de Châteaubriant - 22 octobre 1941
AUFFRET Jules, 39 ans
BARTHELEMY Henri, 58 ans
BARTOLI Titus, 58 ans
BASTARD Maximilien, 21 ans
BOURHIS Marc, 44 ans
DAVID Emile, 19 ans
DELAVACQUERIE Charles, 19 ans
GARDETTE Maurice, 49 ans
GRANDEL Jean, 50 ans
GRANET Désiré, 37 ans
GUEGUIN Pierre, 45 ans
HOUYNK KUONG, 29 ans
KERIVEL Eugène, 50 ans
LAFORGE Raymond, 43 ans
LALET Claude, 21 ans
LEFEVRE Edmond, 38 ans
LE PANSE Julien, 34 ans
MICHELS Charles, 38 ans
MOQUET Guy, 17 ans
PESQUE Antoine, 55 ans
POULMARC’H Jean, 31 ans
POURCHASSE Henri, 34 ans
RENNELLE Victor, 53 ans
TELLIER Raymond, 44 ans
TENINE Maurice, 34 ans
TIMBAUD Pierre, 31 ans
VERCRUYSSE Jules, 48 ans
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