L'assemblée générale des Nations unies a tenu le 19 septembre à New-York une réunion pour traiter la question des mouvements massifs de réfugiés et migrants autour de réponses plus humaines et mieux coordonnées.
Le nombre de déracinés dans le monde qui franchissent les frontières fuyant les conflits, les persécutions, la misère, atteint 65 millions.
Ces périples font courir des risques considérables et les tragédies se succèdent. Arrivés à destination, ils sont fréquemment en butte à l'hostilité et l'intolérance, malgré les efforts de citoyens et d'associations pour les accueillir avec humanité et dignité. Outre les pertes humaines - plus de 3000 en Méditerranée - ces déplacements ont des répercussions plus larges au plan social, économique et politique auxquelles les Etats se doivent de répondre conformément au droit international.
A cet égard, l'UE et les Etats membres, dont la France se doivent de changer de politique. Qu'en est-il sur notre continent? Avec 600 000 réfugiés syriens accueillis en Allemagne en 2015/16, soit 74 pour 10 000 habitants, Berlin fait plus que tous les pays européens réunis, dont la France qui n'atteint que le chiffre de 1,5 réfugié pour 10 000 habitants! Lors du sommet de Bratislava, l'UE et les pays membres ont aggravé leur désengagement. L'objectif, fixé il y a un an, d'atteindre le chiffre de 160 000 réfugiés relocalisés est abandonné, laissant la Grèce et l'Italie assumer toute la responsabilité et le poids de l'accueil, en tant que premiers pays d'arrivée.
Par contre, l'UE renforce encore le dispositif de fermeture des frontières, se transformant en véritable forteresse, sourde et aveugle à la détresse humaine. L'annonce par le gouvernement français de créer 9000 places d'accueil pour les populations du bidonville de Calais doit s'accompagner de l'accélération des processus d'obtention du droit d'asile et de régularisations pour celles et ceux qui choisissent la France et de pressions sur l'Angleterre pour qu'elle ouvre ses portes aux mineurs et demandeurs d'asile qui veulent rejoindre le pays.
Apporter ces réponses doit s'accompagner d'une politique qui s'attaque aux causes de ces déplacements: faire reculer l'austérité et les inégalités, prévenir les conflits, promouvoir une véritable politique de paix et de développement, de limitation des ventes d'armes. La France doit faire entendre sa voix en faveur d'un monde solidaire et de paix avec l'ambition d'avancer vers une planète où chaque être humain n'aura plus à risquer son existence et celle des siens pour avoir le droit de construire sa vie.
Patrick Margaté,
Commission des relations internationales du PCF
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