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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 19:20
Simone de La Bollardière (portrait dans le Ouest-France)

Si chère parole libre de Simone de Bollardière

Ouest-France 04/03/2016 Loïc TISSOT

http://www.ouest-france.fr/bretagne/si-chere-parole-libre-de-simone-de-bollardiere-4077353

Simone de Bollardière, chez elle, au vieux Talhouët, à Guidel dans le Morbihan.

Il y a trente ans, le 22 février 1986, Jacques Pâris de Bollardière mourait. En 1957, lors de la bataille d'Alger, ce jeune et brillant général s'oppose à la torture. Un refus d'obéissance de la part d'un des officiers les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale.

Ce refus de la « barbarie », Jacques de Bollardière, compagnon de la libération, l'a dénoncé à travers une lettre publiée dans l'Express. Ce qui lui a valu soixante jours de forteresse. En 1961, il quitte l'Armée et devient alors « un général non-violent », comme il aimait à se définir.

« Ce n'est pas dangereux de parler »

Du Larzac à Mururoa, tristement connu pour ses essais nucléaires, il sera de tous les « combats » « Je suis totalement responsable », plaide Simone de Bollardière. La veuve du général, le regard bleu d'une vie intense, se souvient. C'est elle qui encourage son mari à participer, à ses côtés, à une conférence à Lorient de Jean-Marie Muller, membre fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente : « Tous les mots qu'il prononçait, mon mari les ressentait au plus profond de lui. Nous sommes allés le saluer. Ils sont tombés dans les bras l'un de l'autre. »

Simone de Bollardière est une militante libre. « Les manifs, j'aimais beaucoup », rigole cette dame âgée aujourd'hui de 94 ans. Opposition à la centrale de Plogoff, soutien aux objecteurs de conscience, défense d'une desserte ferroviaire à Quimperlé, elle suit sa voie, et sait faire entendre la voix.

Au début des années 2000, elle signe l'appel des Douze, appelant l'État à condamner la torture pratiquée par la France en Algérie. Simone de Bollardière a également témoigné lors du procès du général Paul Aussaresses...

« Une grande compassion »

Pas étonnant alors, qu'en lisant « une brève dans Ouest-France », elle encourage dès la première heure la création de l'association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG). « J'ai une grande compassion pour eux. Trop d'entre eux sont revenus, malades d'avoir vu ou entendu l'insoutenable. » Simone de Bollardière est la présidente d'honneur. Elle a su leur dire : « Ce n'est pas dangereux de parler. »

Ce week-end, cette grande dame sera présente à l'assemblée générale de l'association 4ACG (anciens appelés en Algérie et de leurs amis contre la guerre), qui se tient à Blainville-sur-Mer, dans la Manche. Un hommage sera rendu à « Bollo », au général de Bollardière, qui repose à Vannes : « S'il était encore parmi nous ? Il se battrait simplement pour le respect de la personne et de la Nature. Il défendrait la liberté des différences. »

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