3 millions de juifs ont été exterminés en Pologne, et une partie de la population polonaise qui a elle même énormément souffert de l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale fut malheureusement aussi parfois et même souvent complice d'actes antisémites mais il y eut néanmoins des hommes et des femmes qui eurent le courage d'agir contre l'abjection.
Iréna Sendler, née en 1910, fille d'un médecin socialiste engagé dans l'action sociale dans la banlieue de Varsovie, est décédée le 12 mai 2008 à 98 ans. Elle a accompli l'exploit de faire échapper à la mort 2500 juifs du ghetto de Varsovie.
Dès les premiers jours de l’occupation allemande, elle commence à travailler au service d’aide sociale à la mairie de Varsovie où elle organise l’aide aux pauvres. Dans la section d’aide à l’enfant, un groupe clandestin sous la direction de l’écrivain Jan Dobraczynsk se forme pour venir en aide aux enfants abandonnés qui sont légion à Varsovie après 1939.
Cette aide concerne aussi les enfants sortis clandestinement du ghetto.
Certains de ces enfants se sont enfuis par un trou dans le mur du ghetto, d’autres ont été sortis dans des camions de pompiers, des ambulances, sous les ordures… Le groupe prépare des faux papiers (certificats de naissance, enquêtes familiales) pour placer les enfants dans les orphelinats ou familles d’accueil.
Le gouvernement polonais en exil à Londres s’est chargé d’envoyer des fonds et créa Zégota, une Commission clandestine d’aide aux Juifs.
L’action de Jolanta (nom de clandestinité d’Irena) est souvent liée à Żegota alors que ce mouvement n’a vu le jour qu’en septembre 1942; Irena et ses collègues opéraient depuis trois ans déjà.
La Commission et l’argent qui venait de Londres via les canaux clandestins sont néanmoins arrivés au moment où la vie de plusieurs milliers de personnes cachées du côté « aryen » était en jeu. Bien que les Allemands aient commencé à regarder de plus près les dépenses du Département de l’Aide Sociale - une menace planait sur le groupe - les fonds ainsi alloués par la structure clandestine du gouvernement polonais en exil, ont permis de continuer l’action en contournant les contrôles entrepris à la mairie.
En décembre 1942, la Commission d’aide aux Juifs la nomme chef du département de l’enfance. Elle organise le passage clandestin des enfants du Ghetto vers les familles et les institutions à Varsovie, Turkowice et Chotomov (près de Varsovie).
Le 20 octobre 1943, elle est arrêtée par la Gestapo et emmenée à la prison de Pawiak ; malgré les tortures qui la laissèrent infirme à vie (bras et jambes brisées), elle n’avouera rien sur son réseau; elle est condamnée à mort. Żegota réussit à la sauver en achetant les gardiens de la prison.
Irena recueillit tous les noms des enfants qu'elle avait sortis du Ghetto et garda ces noms dans une jarre en verre enterrée sous un arbre au fond de son jardin, derrière sa maison. Après la guerre, elle essaya de localiser tous les parents qui avaient pu survivre et tenta de réunir les familles; mais la plupart avaient été gazées. Les enfants qui avaient été sauvés ont été placés dans des familles d'accueil ou ont été adoptés.
Elle est reconnue "Juste parmi les nations".
Irena a caché des enfants dans le fond de sa boîte à outils qu'elle transportait à l'arrière de son véhicule ainsi qu'un grand sac (pour les enfants plus grands).
Elle avait aussi un chien à l'arrière qu'elle a entrainé à aboyer quand les soldats allemands la contrôlaient à l'entrée et à la sortie du ghetto. Les soldats ne pouvaient rien contre le chien qui couvrit en fait le bruit que pouvaient faire les enfants.
Elle sauva 2500 enfants en les cachant ainsi.
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