Xavier Compain, Joël Gallais (secrétaire départemental du Morbihan), Denis Kermen (secrétaire départemental d'Ille et Vilaine), Ismaël Dupont (secrétaire départemental du Finistère) et Jean-Louis Frostin (membre de l'exécutif et du CN comme Xavier Compain) étaient les autres délégués bretons présents
Le Conseil National du PCF, après des débats très riches, ouverts et contradictoires, ce qui est normal face à une situation très complexe, riche de potentialités de renouveau du mouvement social mais surtout porteuse de dangers politiques (près d'une centaine d'interventions pendant le week-end), a adopté le projet de base commune pour le 37e congrès début juin et les prochaines élections présidentielles et législatives, projet qui restera à discuter et à amender au niveau des sections par les 120 000 militants du Parti Communiste et au niveau des fédérations (votes au mois de mai).
Réuni les 5 et 6 mars à Paris, le Conseil national du PCF a adopté une résolution appelant à amplifier sous toutes ses formes la mobilisation contre le projet de loi El Khomri et à participer aux journées d'action des 9 et 31 mars. Cette résolution lance également une campagne nationale d'actions et de propositions sur le thême « Zéro chômage, pour une sociéte de partage ». (Voir déclaration en pièce jointe).
Le Conseil national a adopté le « Projet de base commune de discussion » soumis par la direction nationale aux débat des communistes pour le 37eme congrès du PCF qui aura lieu du 2 au 5 juin.
Ce projet comporte trois textes.
Le premier intitulé « Le temps du commun » porte sur le projet du Parti communiste.
Le second, intitulé « 2017 : une autre voie pour la France » propose de « construire dans les conditions inédites crées par l'échec du quinquennat de François Hollande une nouvelle étape de rassemblement à gauche pour ouvrir un chemin d'espoir ». Il s'agit de « poursuivre la démarche du Front de gauche et d'écrire une nouvelle étape »
On peut y lire:
"Aujourd'hui, des millions de femmes et d'hommes sont disponibles pour chercher et trouver une autre voie pour la France. Ce sont les électeurs du Parti Communiste et du Front de Gauche, une majorité des électeurs écologistes et socialistes et avec eux toutes celles et ceux qui boudent les urnes... Ces hommes et ces femmes, qui sont le peuple et qui sont la gauche, ne veulent plus voir le clan Hollande piétiner leurs valeurs, parler en leur nom et gouverner en les divisant.
Le Parti communiste veut ouvrir la voie au rassemblement des ces femmes et de ces hommes.
Contribuons à un débat où ces forces diverses se retrouvent pour dire ce qu'elles souhaitent, jusqu'où elles veulent aller ensemble et dans quelles conditions, participons à la mise en mouvement d'un nombre immense de femmes et d'hommes. Cette orientation n'est pas nouvelle. Nous avons de longue date tiré enseignement des échecs des combats de la gauche et de nos propres combats en disant que la mise en mouvement du peuple dans une démarche collective, populaire et citoyenne est la clé du succès de la transformation sociale. Et nos efforts, depuis, ont consisté à créer les conditions de ce mouvement. Nous y sommes parfois parvenus, par exemple dans le combat de 2005 contre la constitution libérale européenne. C'est aussi ce que nous avons décidé de faire en lançant le Front de gauche.
Il nous a permis de progresser dans l'unité des forces antilibérales, de renforcer le combat contre l'austérité. Avec "l'humain d'abord", nous avons réussi à construire du commun, nous avons véritablement su créer une espérance collective. Des débats ont traversé ce rassemblement, notamment sur sa vocation majoritaire pour laquelle le PCF n'a cessé d'agir. Même si nous ne sous-estimons pas les difficultés qu'il rencontre, nous restons attachés au Front de Gauche et à sa démarche et nous militons pour la redéployer dans un mouvement plus large, plus populaire et plus citoyen. Nous le disions lors de notre précédent congrès en 2013, "à chaque fois que nous le pouvons, nous voulons œuvrer à rassembler toutes les forces disponibles afin d'ouvrir des brèches au changement". Et à propos du Front de Gauche, nous ajoutions: "En poursuivant sur le chemin où nous sommes engagés, nous voulons en faire le lieu où la politique devient, de façon de plus en plus irrésistible, l'affaire de toutes et de tous, l'affaire du peuple, contribuant à l'émergence d'un nouveau front populaire". Nous ne nous résignons pas à la situation de division d'un mouvement qui a suscité tant d'espoirs.
Cette démarche, celle qui a présidé à la création du Front de gauche, il s'agit de la poursuivre et d'en écrire une nouvelle étape, dans les conditions inédites d'aujourd'hui car nous sommes dans une situation grave, à un tournant sans doute de l'histoire politique du pays. Nous avons la responsabilité de proposer une initiative de rassemblement telle que le Parti communiste français a su les prendre aux grands moments de son histoire. C'est un nouveau front populaire et citoyen, un nouveau front social et politique, que nous voulons contribuer à faire émerger en rassemblant les forces de la gauche et de l'écologie politique, les forces syndicales, le mouvement social, le monde du travail et de la création pour ouvrir un chemin neuf d'espoir pour la France, pour écarter le danger de la droite et de l'extrême-droite, pour construire une nouvelle majorité.
(...) Le niveau des luttes sociales et des mouvements populaires et citoyens est absolument décisif pour construire le rassemblement que nous voulons... Nous voulons contribuer, avec tous les acteurs du Front de gauche, les femmes et les hommes qui se reconnaissent dans les valeurs de la gauche et du progrès, à la formation d'un véritable mouvement social et citoyen.
(...) Nous devons agir pour déjouer avec notre peuple le piège qui lui est tendu. Les institutions et le mode de scrutin sont faits pour empêcher le changement et les mécanismes se sont encore aggravés du fait de la crise politique et démocratique profonde traversée par notre République. Face à cela, nous voulons faire grandir une démarche collective, populaire, citoyenne. Il s'agit de relancer une dynamique d'intervention populaire, pour qu'un-e candidat-e de gauche puisse représenter les intérêts et les aspirations populaires dans cette échéance et qu'il puisse les faire triompher du neo-libéralisme et du néo-nationalisme... L'idée se répand qu'il n'y aurait rien à attendre de 2017. Nous refusons résolument cette fatalité. C'est pourquoi nous n'avons pas fermé la porte au processus de primaire de gauche. Dès les premières mois du quinquennat, nous n'avons eu de cesse de réclamer l'ouverture d'un vrai débat. C'est plus que jamais une urgence. Nous voulons l'ouvrir dès aujourd'hui avec notre peuple. La démarche des primaires peut contribuer à la faire grandir. Raison de plus pour l'investir, avec nos propositions, et le faire progresser en le rendant populaire. Il peut être un moyen utile pour ce que nous voulons: écarter l'impasse Hollande, Valls, et consorts par l'émergence d'une autre voie à gauche... Nous voulons qu'il réussisse pour faire émerger, pour l'élection présidentielle, une candidature commune qui bouscule la donne, qui relance une gauche de rupture avec la politique suivie depuis 2012, de rupture avec l'austérité et les recettes libérales. Et une gauche qui crée la surprise et qui gagne. Nous proposons dans un premier temps l'élaboration citoyenne d'une plate-forme commune qui soit le socle d'entrée de la primaire pour les candidates et les candidats comme pour les électrices et électeurs. Il s'agit pour nous d'assurer à cette primaire son caractère de gauche et écologiste. Nous proposons que ce cadre politique porte autour de 4 grands axes structurants:
- l'Europe
- le Pouvoir sur l'argent
- Démocratie politique et sociale
- Changer la vie
Les candidats acceptant ce mandat populaire, débattraient publiquement en exposant leurs propositions pour le mettre en oeuvre. Le choix des citoyens se porteraient alors sur le candidat le mieux à même selon eux par ses engagements de réaliser ce mandat populaire. Dans ce cadre, le PCF pourrait alors présenter ou soutenir un-e candidat-e. Les communistes auront à le décider souverainement dans le cadre d'une consultation...
Nous appelons l'ensemble des forces du front de gauche à s'y engager. Notre action commune constitue un gage de réussite. Jean-Luc Mélenchon propose sa candidature. Nous souhaitons que la dynamique que nous engageons le conduise à s'inscrire dans un cadre collectif sans lequel une candidature en rupture avec l'austérité et le libéralisme n'a aucune chance de succès".
Le PCF lance « une grande consultation citoyenne pour construire un mandat populaire pour 2017 », avec l'objectif de rencontrer 500.000 personnes d'ici la fin de l'été. Le PCF propose de construire dès maintenant, à travers des « état généraux » dans chaque circonscription des candidatures aux élections législatives pour une majorité sur un contrat de législature démocratique et d'intégrité.
Il propose de s'inscrire dans le processus de primaire à gauche sur la base de la construction avant l'été d'un socle commun d'entrée dans cette primaire. Pour le conseil nattional, « ce processus, pour réussir, passe par une démarche collective, populaire et citoyenne ». Il doit viser à « écarter l'impasse Hollande et Valls par l'émergence d'une autre voie à gauche ».
Enfin, le troisième texte vise à construire « les transformations utiles et concrètes pour un Parti communiste de nouvelle génération », ce texte doit déboucher sur l'adoption d'un relevé de décisions lors du Congrès.
Les 3 textes de la base commune ont été respectivement adopté par 90 %, 81 % et 88 %. Il seront rendus publics lors d'une conférence de presse qui précédera « les lundi de gauche » :
Lundi 6 mars à 18h au siège du conseil national
Espace Neimeyer, 2 place Colonel Fabien, Parie 19eme
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, présentera et commentera pour la presse les travaux du Conseil national.
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