Tout peut arriver, même aux Etats-Unis, où, à côté d'un Parti Républicain qui dérive toujours plus vers l'extrême-droite avec les victoires aux primaires du populiste grossier et xénophobe Donald Trump, un vent d'espoir vient de se lever.
Après Jeremy Corbyn au Royaume-Uni qui grâce à une primaire a réussi à prendre la tête du Parti Travailliste avec 20 ans de New-Labour néo-libéral et néo-conservateur, Bernie Sanders peut-il créer la surprise au sein du Parti démocrate américain? (voir Jeremy Corbyn, l'homme à abattre - Le Monde diplomatique Octobre 2015).
L'apôtre d'une "révolution socialiste" qui tient un discours de classe contre WALL STREET, les lobbies financiers, et l'emprise d'une minorité de riches sur le système politique américain et les politiques de Washington, Bernie Sanders, favori dans cet État voisin du Vermont dont il est sénateur, devance de plus de 20 points l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton dans le New Hampshire, gagnante d'une très courte tête dans l’Iowa la semaine dernière. Après le décompte de 75 % des suffrages, 59 % des voix sont allées à Sanders contre 39 % à Clinton.
Voir cet article de France 24:
À lire : "Bernie Sanders, la seconde jeunesse d'un 'socialiste fumeur de haschich'"
Le mot "socialiste" n’est plus un gros mot
Force est de reconnaître que contre toute attente, le discours de ce vieux sénateur "socialiste" - un gros mot aux États-Unis - plaît. Pourfendeur de Wall Street, Bernie Sanders dénonce un système politique manipulé selon lui par les lobbies et la collusion des hommes politiques avec le monde de la finance. Infatigable défenseur de la classe moyenne, il souhaite augmenter à 15 dollars le salaire minimum (7,25 dollars actuellement au niveau fédéral), et prêche pour une assurance maladie universelle en citant le modèle européen.
Un discours très marqué à gauche qui a surtout séduit les jeunes. Selon un sondage de CNN, plus de 70 % de ses électeurs de l’Iowa avaient moins de 30 ans. Avec Donald Trump, c'est d’ailleurs lui qui attire les plus grandes foules à ses meetings. Nombreux sont ceux qui se laissent tenter par ce septuagénaire aux costumes froissés, qui promet la gratuité de l'université, dans un pays où la dette moyenne des étudiants atteint 35 000 dollars.
"Quand les jeunes, les travailleurs et les personnes âgées commencent à se lever pour dire haut et fort : 'ça suffit !', [quand ils se lèvent pour dire] que notre gouvernement, le gouvernement de notre grand pays appartient à tous et pas seulement une poignée de milliardaires, voilà ce qui arrive : nous allons transformer ce pays !", a déclaré, enthousiaste, Sanders, dans l'Iowa.
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