A lire sur le blog de Frank Mouly, militant communiste de Chelles proche des vues de Francis Parny, cette contribution très stimulante qui rappelle la nécessité de poursuivre et de stimuler la dynamique du Front de Gauche tout en prenant en compte les enjeux globaux des transformations culturelles, sociales et économiques mondiales et en construisant des réponses pour le XXIe siècle:
http://www.frankmouly.fr/les-conditions-dun-nouvel-elan-communiste/#more-1236
Franck Mouly est aussi l'auteur d'un texte important soumis en vue des débats du Congrès du PCF:
Elargir notre rassemblement en confortant les assemblées citoyennes
Acteurs d'assemblées citoyennes du Front de gauche et membres du Parti communiste, nous voulons dire notre préoccupation et notre espoir.
Depuis des années, nous avons progressivement créé ces nouveaux espaces de la vie politique de nos villes. Ce ne fût pas simple, notamment après l'expérience des collectifs anti-libéraux. Pas simple pour les communistes, se vivant au début en extériorité d'avec le « Front de gauche » ou craignant de s'y diluer. Difficile pour nos partenaires politiques, méfiants parce que minoritaires et parfois arque-boutés pour faire exister leurs spécificités politiques. Pas simple pour des citoyens, parfois d'anciens militants échaudés, ou se vivant comme observateurs impuissants des débats nationaux souvent houleux entre les principales forces et leurs dirigeants.
Malgré ces difficultés, nous avons, année après année, scrutin après scrutin, lutte après lutte, su bâtir du commun. Les hommes et les femmes qui se côtoient dans nos assemblées, au-delà du plaisir qu'ils ont à penser et agir ensemble, se sont enrichis de leurs cultures respectives pour créer une identité politique commune. Les communistes, si attachés à juste titre à leur Parti, à leur histoire, à leur visée, ont progressivement assumé que leur appartenance à ce mouvement du Front de gauche, ne diminuait nullement leur identité communiste. Au contraire, bien souvent les communistes ont puisé dans ces espaces, une nouvelle fierté et une nouvelle légitimité, celle de jouer une rôle de premier plan, un apport décisif, organisationnel et souvent théorique. Nous nous sommes sentis utiles. Cela a contribué à un certain renouveau dans l'engagement au sein de notre parti et au dehors. Logiquement, des militants de nos assemblées citoyennes ont fini par adhérer au PCF.
Certes, les résultats électoraux n'ont pas toujours été à la hauteur de nos espoirs, notamment après le bon score de 2012. Ils ont néanmoins mis un coup d'arrêt au déclin de notre influence électorale et militante. Localement, nous comptons. Nos assemblées, leurs porte-parole, leurs élus sont devenus de véritables repères pour les populations et les mouvements sociaux. C'est une force. Nous portons un socle d'idées communes essentielles : en finir avec la finance, engager la transition écologique, partager les richesses, etc...
Nous avons observé avec inquiétude l'affaiblissement du Front de gauche dans son existence nationale. La presse s'est fait l'écho de désaccords, certes fondés sur de réels débats, mais dont l'expression violente a constitué un frein à notre activité. Nous avons par ailleurs constaté que dans les discours comme dans les actes produits nationalement par notre Parti, le Front de gauche est progressivement apparu comme une hypothèse stratégique parmi d'autres, secondarisée. Nous avons constaté que le travail sur le fond qui nous aidait à alimenter nos batailles politiques, s'est arrêté. Les actions que le PCF se proposaient d'engager nationalement, comme celles du PG ou d'Ensemble ne convergeant plus, nous nous retrouvions orphelin d'une dynamique commune.
Au début de l'année, l'annonce de la possible inscription du PCF dans un processus de primaires a semé le trouble, parmi les gens engagés dans nos assemblées citoyennes, mais aussi parmi les communistes. Elle est source de division, même si nous avons rapidement précisé qu'en aucun cas nous n'envisagions de nous rallier à la ligne Valls/Hollande. Enfin, la décision unilatérale de Jean-Luc Mélenchon, il y a quelques jours, de se porter candidat est une mauvaise nouvelle de plus. Elle ne contourne pas seulement les partis, mais également les hommes et femmes engagés dans nos assemblées citoyennes.
Il faut sortir de cette impasse. Chacun doit prendre ses responsabilités, à commencer par notre Parti. Dépasser le Front de gauche pour un plus large rassemblement, ça commence par rassembler le Front de gauche. Ce que nous avons engagé dans nos assemblées citoyennes participe, nous semble-t-il, de l'indispensable renouveau de la vie politique et des partis. Il nous semble prioritaire de préserver ces expériences, et même d'aider à les faire émerger là où elles n'existent pas. Ce qu'il faut, ce n'est pas briser des liens patiemment construits, c'est donner un nouvel élan pour un Front populaire et citoyen. C'est ainsi que nous renforcerons le Parti communiste français. Nous appelons à ce que notre congrès soit un point d'appui en ce sens.
commenter cet article …