"Plus de 11 millions de Syriens (4,6 millions de réfugiés, et 6,5 millions de déplacés) font face à leur cinquième hiver loin de chez eux. Ils ont un besoin urgent, voire vital, d'eau, de nourriture, d'assainissement, d'abris" a rappelé Manuel Sanchez-Montero, un responsable d'Action contre la faim, l'une des rares organisations internationales qui travaillent encore actuellement en Syrie.
Actuellement, 30 à 40 000 syriens fuyant l'offensive russe et de l'armée de Bachar-el-Assad sur Alep et sa région se retrouvent bloqués dans des conditions ultra-précaires à la frontière turque, pour l'heure presque hermétiquement close.
Comment le monde peut-il abandonner encore dans des conditions si inhumaines un peuple martyr pris en étau entre plusieurs barbaries? Confronté à l'une des plus grandes tragédies collectives depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats manifestent bien leur incapacité à se hisser à la hauteur de leurs responsabilités.
La Turquie, qui accueille déjà 2,5 millions de réfugiés syriens sur son sol, et que l'Union Européenne cherche à conserver au Proche-Orient contre des espèces sonnantes et trébuchantes (3 milliards d'euros pour faire obstacle à l'exil des réfugiés syriens en Europe) n'est bien sûr pas seule en cause, même si elle n'est pas exempte d'ambiguïtés et de complicités avec les groupes islamistes armés, en conflit avec les kurdes.
En tout cas, l'histoire nous jugera certainement sévèrement pour notre attentisme et notre impuissance coupable face à cette tragédie collective effroyable.
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