CRISE AGRICOLE: communiqué de la CGT Bretagne
28 janvier 2016
Une nouvelle fois, le monde agricole est mobilisé pour s’opposer aux conséquences d’une crise structurelle.
L’agriculture, base de la filière alimentaire fait sa révolution et sacrifie des centaines, voire des milliers d’agriculteurs et leur famille.
Cette situation est devenue intolérable, chacun peut le comprendre.
Les conséquences sociales sont lourdes, autant pour les salariés que pour les agriculteurs.
Leur nombre diminue, mais paradoxalement la production ne faiblit pas. Parce que ce sont des choix qui ont conduit à cette situation, il existe nécessairement des solutions pour orienter l’agriculture vers un système plus vertueux, plus environnemental, plus social.
Or ce n’est pas, pour le moment, le chemin pris pour orienter les évolutions de l’agriculture, puisque les mesures d’urgence demandées depuis des années, consistent à faciliter la fuite en avant et compenser les pertes issues d’un système productif en fin de vie.
Cela veut-il dire qu’on est à la fin de l’agriculture ? Sûrement pas, mais la course à la productivité montre ses limites et se traduit vers un renforcement des grandes exploitations où les objectifs n’ont plus rien à voir avec le sens d’une agriculture faite pour nourrir le peuple.
La fin des quotas laitiers en est l’illustration, ainsi que le débat sur le prix de vente du porc. Les demandes du monde agricole visent à aller encore plus loin dans l’ultra productivisme au détriment, parfois de la qualité, mais surtout du respect de l’environnement, du développement social, d’une agriculture durable.
La Cgt a déjà dénoncé cette situation qui conduit à restructurer l’industrie agroalimentaire en supprimant l’emploi de milliers de salariés tout en aggravant les conditions de travail de celles et ceux qui restent.
La colère exprimée par celles et ceux qui sont les victimes de cette stratégie économique est sans aucun doute légitime.
Mais ce n’est pas vrai pour l’ensemble du monde agricole, et les crises sont aussi des moyens de restructurer le secteur.
C’est le constat d’une histoire mouvementée, particulièrement en Bretagne. Les millions d’aides publiques obtenus dans les moments de tension n’ont pas permis de produire une agriculture raisonnée, bien au contraire, elles ont laminé ce secteur pour en faire des entreprises agricoles capitalistes qui sont aujourd’hui dans ce mouvement de détresse.
Alors détresse, sûrement pour certains, mais pas pour tous. Cette tentation de vouloir faire croire que nous sommes toutes et tous dans le même bateau est devenue centrale sur notre région, parfois avec ou sans bonnet, quel que soit sa couleur.
Mais à y regarder de plus près, certains de ceux qui mènent la barque, échappent depuis longtemps au déclin agricole. Le choix de l’action appartient et responsabilise ceux qui le décident. En bloquant les grands axes routiers, le monde agricole vise aussi le monde du travail. Est-ce le bon adversaire, surement pas ?
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