Christian GOUEROU (Ouest-France, 19 décembre 2015)
Nos élu(e)s ont du talent. La scène politique nous livre des bons mots, des piques venimeuses, ou d'amicales perfidies entre adversaires ou amis...
Il faut po-si-ti-ver
Bernadette Malgorn, après sa défaite à la départementale : « À Brest, j'ai été moins battue que tous les autres... » Moins de négatif, c'est du plus. À mettre en regard du commentaire de Pierre Maille, président PS sortant de l'assemblée, : « Je n'avais pas d'inquiétudes quant au canton de Brest centre, où se présentait le binôme de Bernadette Malgorn. Nous ne pouvions pas le perdre avec les résultats que nous avions faits au 1er tour. » Y'avait qu'à faire un seul tour.
Édredon
Philippe Paul, sénateur maire de Douarnenez, à propos de la liste de droite aux régionales «Constituer les listes a été aussi facile que de rentrer un édredon dans une valise ou de remettre le dentifrice dans le tube. » Que les candidats et candidates concernés lèvent le doigt.
Les poches douarnenistes
Hugues Tupin, élu d'opposition (PCF) au conseil municipal, s'adresse au maire, Philippe Paul, quand l'équipe municipale augmente les taux des impôts locaux, pour la première fois depuis sept ans. « Vous allez déchirer les poches des Douarnenistes. » Pas de commentaire, c'est du cousu main.
Hommage posthume à Jean-Yves Cozan, décédé en juin 2015
« Ce n'est pas grave d'avoir des ennemis en politique. Le tout, c'est d'en changer régulièrement », confiait Jean-Yves Cozan à Erwan Chartier-Le Floc'h, biographe du député Diwan. En combattant plus fortement ses alliés du RPR que les socialistes, il était sûr de conserver des « amis » hostiles.
Tolérance zéro
Richard Ferrant, tout en douceur, la mitrailleuse lourde sur la table au moment du vote de la loi Macron. Ça tangue à l'intérieur de la majorité socialiste. « La méthode qui a consisté pour des membres de la majorité à dire au dernier moment « on va voter contre » suscite une certaine colère. Les règles sont simples dans un parti politique : l'abstention est tolérée, le vote contre est intolérable. »
Ménage
Guillaume Menguy (adjoint Les Républicains-UMP à Quimper), candidat malheureux après la victoire de la gauche dans les deux cantons quimpérois : « Je dois dire que l'UMP, proprement dit, n'est plus à la hauteur dans le Finistère. Agnès Le Brun (maire de Morlaix et secrétaire départementale de l'UMP) essaie de faire le ménage, mais c'est compliqué. » On imagine la grande lessive que ça va donner après les régionales.
L'oeuf de Pâques
Début octobre, la communauté de communes du pays de Quimperlé se cherche un nouveau nom. Selon son président, Sébastien Miossec, « Cocopaq, ça fait un peu oeuf de Pâques. L'acronyme fait sourire. » Les élus ont choisi « Quimperlé communauté ». Ce qui ne fait pas du tout rire, mon coco.
Arrête ton cinéma
À Pont-l'Abbé, on attend la construction d'un cinéma depuis... au moins 5 ans. Le premier adjoint, Jean-Marie Lachivert, tempère : « La majorité et la minorité sont pour un cinéma. Dans notre programme, il y avait un cinéma. Il va falloir qu'on l'applique à un moment donné. Je propose de mettre cette question en stand-by. » C'est une manière d'avancer.
La philo du 18 juin
Le 18 juin, au Département, Maël de Calan interpelle la gauche en posant un sujet de philo du bac 2015 : « La politique échappe-t-elle à l'exigence de vérité ? » Nathalie Sarrabezolles, lui répond : « En philosophie, on peut aussi trouver ce sujet : la liberté consiste à échapper à ses désirs et à ses émotions pour faire parler la raison. » Si les politiques étaient des amis de la sagesse, ça se saurait, non ?
Siphonnage
À la fin septembre quand Ludovic Jolivet parle « du triste feuilleton d'une Cornouaille et Quimper qui se font piller par une métropole brestoise », François Cuillandre balance un scud par-dessus l'Elorn : « Si Sarkozy avait été au pouvoir, je ne pense pas pour autant que Quimper soit devenue une Métropole... » C'est sûr. Mais avec un Sarkozy réélu en 2012, Brest Métropole restait dans l'oeuf.
La lutte finale
À Brest, pour les cantonales, on trouvait trois listes PCF-Brest Nouvelle Citoyenneté (BNC) et deux listes Parti de gauche-Parti ouvrier indépendant. Dans un canton, elles étaient opposées. Et, l'union est un combat comme en témoigne cette saillie percutante du Parti de gauche brestois à l'encontre de BNC : « Il est temps de renouveler cette classe politique qui a depuis trop longtemps délaissé la lutte des classes au profit de la lutte des places. »
Préjudice
Ismaël Dupont, élu Front de gauche, évoque la réduction du nombre d'élus à Morlaix communauté :« La victime collatérale est la représentation des femmes au conseil communautaire. Certaines vont sauter et c'est préjudiciable. » Il ne veut pas sauter à leur place ?
En bref
Agnès Le Brun, maire de Morlaix, en réponse à une intervention du même Ismaël Dupont : « Je vais faire court, mais pas parce que vous avez fait long. » La concision, c'est un art.
commenter cet article …