Aides-soignants, personnels des cuisines et des services techniques ont débrayé. Ils s'opposent aux propositions d'économies de la direction.
Reportage
« C'est simple, ils veulent mettre en place des horaires coupés, qui nous obligeraient à venir travailler le matin et le soir pour le réveil et le coucher des résidents. » Les aides-soignants qui ont débrayé, hier, au centre hospitalier de Lanmeur ne sont pas contents : « Nous craignons de voir se détériorer nos conditions de travail, entraînant une dégradation de la prise en charge des résidents. »
Le débrayage d'une heure a été suivi, hier, par une centaine de personnes, selon les syndicats (47 grévistes recensés). « La direction veut faire des économies, on est d'accord au vu du contexte, mais étudions-les ensemble, revendiquent Philippe Tanguy et Ghislaine Moal, représentants des syndicats FO et CFDT. Mais elle refuse de nous donner un bilan financier. »
Ils dénoncent « un manque de transparence. Nous ne savons pas sur quel compte il y a des soucis. De plus, ce plan d'économie n'émane pas de l'Agence régionale de santé (ARS). »
Il manque 300 000 €
Françoise Le Bot, directrice du centre hospitalier, précise qu'il ne s'agit, pour l'instant, que d'un projet. « Il nous manque 300 000 € pour financer les dépenses du personnel. Que les mesures à prendre soient difficiles, je l'entends, mais on ne peut pas laisser croire qu'il n'y a pas de transparence dans les chiffres. Un comptable du Trésor ne les aurait jamais validés. »
Le rapport financier de 35 pages a été remis à tous les membres du comité technique d'établissement. Toujours selon la direction, les dépenses réalisées ne sont pas couvertes par les recettes. « De plus, nous sommes contraints par des tarifs à l'aide sociale, or il faut assurer la pérennité de l'établissement. Un poste supplémentaire se traduit par une augmentation de 1 € par jour et par patient. Les familles ne sont pas prêtes à payer ces sommes supplémentaires. »
Retour à la table des négociations
Françoise Le Bot souhaite le retour des organisations sociales à la table des négociations. « On peut faire des économies en repensant l'organisation du personnel à partir des besoins des résidents. Dans le rapport financier, il y a matière à débattre, nous attendons des contre-propositions. »
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