Face à la barbarie, restons fidèle à nos valeurs de fraternité, de liberté, d'égalité, de paix et de respect de l'autre.
Notre pays vient de vivre l'un des pires événements de son histoire. Les attaques terroristes simultanées de la nuit dernière à Paris et à Saint-Denis, revendiquées par Daesh, faisant à cette heure 127 morts et 200 blessés, sont effroyables. La France est en deuil. Face à l'horreur des attentats djihadistes du vendredi 13 novembre à Paris, qui nous remplit de tristesse et de colère, les communistes du Finistère expriment leur solidarité avec les victimes, leurs familles et l'ensemble des parisiens qui ont été touché une nouvelle fois au cœur de leur vie commune.
Ces attentats rappellent bien sûr la nécessité de combattre l'idéologie totalitaire, réactionnaire et obscurantiste de l'islamisme radical. Et de protéger nos compatriotes à travers un effort de renseignement important et des mesures de sécurité.
Néanmoins, nous ne pouvons qu'être inquiets par rapport aux logiques qui peuvent se mettre en place suite à ces attentats.
Non, la France n'est pas en guerre contre un ennemi de l'intérieur.
Non, ce n'est pas en intensifiant nos opérations guerrières en Irak et en Syrie que l'on viendra à bout du terrorisme: celui-ci se nourrit bien au contraire depuis des décennies des guerres que mènent les pays occidentaux, parfois aussi par l'intermédiaire des dictatures qu'ils soutiennent dans les régions arabes et musulmanes.
L'Etat français sous Mitterrand, Sarkozy, Hollande n'est pas la blanche colombe: nous sommes alliés avec le régime le plus réactionnaire du monde arabe, l'Arabie Saoudite, foyer du salafisme et du djihadisme. Nous avons participé à la première guerre du Golfe, qui a fait des centaines de milliers de victimes en Irak, tragédie sans laquelle on n'explique pas l'émergence de Daesh aujourd'hui. Nous n'avons pas su œuvrer politiquement efficacement pour empêcher la tragédie syrienne. Nous sommes attentistes et complices face au renforcement de l'oppression des Palestiniens et de la colonisation en Cisjordanie.
Si des milliers de jeunes se sentent attirés par l'islamisme violent et l'internationalisme djihadiste, c'est aussi parce qu'ils ne trouvent pas de réponses satisfaisantes à leur besoin d'intégration sociale, de dignité, de fraternité.
C'est de l'inégalité, de la ségrégation sociale, de l'absence de perspectives émancipatrices et d'idéal collectif autre que celui du consumérisme individualiste, de la démission face aux puissances d'argent et au chômage, que se nourrit la radicalisation d'une partie de nos jeunes.
Face à cette situation de montée des tensions, nous devons plus que jamais nous opposer à l'escalade sémantique, aux dérives sécuritaires et militaristes.
Nous ne devons pas oublier que l'état de droit, les libertés démocratiques sont fragiles et remis en cause très rapidement au prétexte de la sécurité et de la guerre contre le terrorisme.
Nous devons plus que jamais rendre vivants dans la réalité sociale les idéaux républicains de liberté, d'égalité, de fraternité, de paix, et de tolérance.
Ce que cherche les islamistes radicaux, c'est à mettre nos démocraties en contradiction avec leurs principes fondateurs, c'est de faire monter les tensions communautaires dans nos sociétés, d'alimenter les réactions xénophobes qui les servent objectivement .
Ne cédons pas face à cette logique mortifère. Montrons que notre démocratie peut rester fidèle à ses valeurs fondatrices même quand elle est agressée.
Exigeons une réorientation de la politique de la France au Proche-Orient: c'est aujourd'hui la logique de guerre qui montre ses limites et qui conduit à une fuite en avant dangereuse y compris pour notre lien social et nos protections démocratiques.
Ismaël Dupont
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