Lors du prochain conseil municipal de la ville de Morlaix aura lieu le débat d'orientation budgétaire pour 2016.
Celui-ci est lourdement impacté par la politique austéritaire du gouvernement VALLS-HOLLANDE-MACRON pour financer les 40 milliards de cadeaux au MEDEF et par la réduction de la Dotation Globale de Fonctionnement de l'Etat à hauteur de 9,6% en 2015 pour l'ensemble des collectivités. C'est tout simplement énorme!
Les concours financiers de l'Etat en faveur des collectivités - qui sont souvent des compensations de transferts de charge ou de pertes d'autonomie fiscale- diminueront de 3,7 milliards en 2016 par rapport à 2015, cette baisse se poursuivant ensuite à l'identique en 2017. Morlaix a perdu 450 000 € de dotations entre 2014 et 2015 et perdra à nouveau environ 470 000€ de dotations d'Etat entre 2015 et 2016. En tout, entre 2012 et 2017, le manque à gagner pour la ville en dotations de l'Etat équivaudra à plus de 3 millions d'euros, sachant que du côté des autres collectivités qui co-financent les projets, Morlaix Communauté, le département du Finistère, la région Bretagne, les ponctions sont comparables... L'application de la réforme des rythmes scolaires, même sans TAP institués formellement, présente de surcroît un reste à charge pour la ville de 110 000 euros environ.
Cela a des impacts réels sur les capacités d'investissement pour des projets utiles socialement, sur le personnel puisque l'obsession de la ville devient alors la maîtrise "de la masse salariale" par le gel des salaires, la limitation des progressions de carrière, l'absence d'embauche et la diminution des postes, la productivité accrue, les réorganisations: travailler plus pour gagner autant.
Le plan pluriannuel d'investissement de la ville de Morlaix est assez nébuleux, et hormis le projet de rénovation du musée (+ de 13 millions d'euros d'investissement, avec des travaux s'étalant entre 2016 et 2022) et l'aménagement du quartier de la gare, on perçoit mal à ce stade les priorités et les prévisions d'investissement de la ville.
Lors du prochain Conseil Municipal de Morlaix, les élus auront aussi à se prononcer sur le marché d'électricité, le marché de maintenance informatique, les projets finançables du Plan Educatif Local, la réécriture du règlement intérieur des cantines des écoles, avec la nécessité pour les parents de planifier plus d'une semaine-10 jours avant les jours où leurs enfants ne mangeront pas à la cantine sans quoi les repas sont facturés pour éviter le "gaspillage alimentaire". Plus de 6347 repas gaspillés à l'année l'an passé, nous dit-on, pour 200 jours d'école, mais cela ne fait "que" (c'est déjà trop, c'est vrai!) 32 repas gaspillés par jour en moyenne, soit 5 ou 6 par école publique en moyenne, et il faut compter les cas de force majeure: maladies des enfants, autres raisons. Il est donc excessif de parler comme certains élus de la majorité d'un manque de "civisme" des parents qui inscrivent les enfants sans les faire manger, d'autant plus qu'actuellement, c'est jour par jour que les enfants disent le matin s'ils mangent ou non à la cantine et que les services de la cuisine centrale font des prévisions globales.
Nous voterons aussi sur la convention du Contrat "Enfance-Jeunesse" avec la CAF, sur le nouveau régime d'indemnités des agents, sur des opérations immobilières.
Rappelons que les séances de Conseils Municipaux sont publiques et qu'il est instructif pour un citoyen d'y assister, que c'est même nécessaire dans une démocratie vivante, d'autant que cela rend aussi les élus comptables de leurs actes et propos.
Ismaël Dupont.
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