Les affrontements récurrents sur l’esplanade des mosquées où les provocations des juifs religieux extrémistes qui rêvent de construire un nouveau temple et violent le statu quo de 1967 ont mis le feu aux poudres la semaine dernière. La réponse de Benyamin Netanyahou a été de déclarer la « guerre aux lanceurs de pierres » en autorisant les tirs à balles réelles.
Dans ce contexte, la mort de deux Palestiniens – dont une jeune femme tuée par balles par l'armée israélienne dans un check-point d’Hébron parce qu’elle « allait poignarder un soldat » (selon la version de l’armée qui a été remise en cause par Amnesty International) – ou encore l’agression par des soldats israéliens, vendredi dernier, de deux journalistes de l’AFP, jetés à terre, leurs appareils brisés, sont révélateurs d'une situation qui alimente le désespoir.
A Jérusalem et en Cisjordanie la tension est à l’extrême, au point que le président Mahmoud Abbas a alerté lors de son séjour en France sur les risques d'une troisième intifada. Alerte confirmée par un récent sondage effectué par le Centre palestinien pour la recherche politique et les études stratégiques, entre le 15 et le 19 septembre, qui indique que 57 % des Palestiniens soutiendraient une intifada, alors qu’ils n’étaient que 49 % au mois de juin. Dans ce même sondage, 65 % des Palestiniens estiment que la création d’un État palestinien « n’est plus possible », et ils sont même 51 % à se dire désormais « opposés » à la solution des deux États. Il faut certainement y voir la conséquence des échecs successifs des plans de paix, des trop maigres progrès de la diplomatie palestinienne et des mécontentements populaires à l'égard de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, ou vis-à-vis du Hamas à Gaza.
La France devait présenter à l'ONU un plan visant à résoudre dans les 18 mois le conflit israélo-palestinien pour « atteindre, à travers des négociations, une solution juste, durable et globale, et faute d'accord à l'issue de ce délai devait reconnaître officiellement l’État de Palestine ». Ce plan bien qu’insuffisant à nos yeux a malgré tout été retiré sous les pressions israéliennes et américaines alors que l'heure est à l’urgence d’une mobilisation internationale pour stopper ce qui est conçu par Tel Aviv comme une stratégie de pourrissement de la situation.
Samedi 10 octobre, nous pouvons faire entendre cette exigence à l'occasion d'une journée d’action nationale et décentralisée pour la reconnaissance de l’État palestinien.
Monsieur François Hollande, il n’est plus possible d’attendre !
Le vote des parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat de décembre 2014 pour la reconnaissance de l'Etat palestinien doit être respecté.
La reconnaissance de l’Etat palestinien, c’est maintenant !
Nous appelons tous les pacifistes à multiplier les initiatives pour cette journée du 10 octobre partout en France et à Paris, place de la République.