Réunion ouverte pour l'accueil des migrants
Mardi 22 septembre 18H, Maison du Peuple à BREST
Comme nous l'avons annoncé lors du rassemblement de mardi soir place de la Liberté, nous invitons toutes les organisations, associations et citoyenne ou citoyens à une réunion pour de premiers échanges. Cette réunion est ouverte à tous ceux qui souhaitent se rencontrer pour échanger et se coordonner dans le but que Brest et sa région accueillent dans les meilleures conditions de droits et de dignité ceux qui, chassés par la guerre l'oppression ou la misère, seraient amenés à se trouver près de chez nous.
Nous vous appelons à donner le plus large écho à cet appel. - Pour la Ligue des droits de l'Homme- Christophe Inizan
Asile! C'est un droit ! Solidarité avec les réfugiés.
Voir compte rendu du rassemblement de solidarité de Quimper le mardi 15 septembre et propositions communistes par la section PCF de Quimper:
http://quimper.pcf.fr/74681
RAPPEL DE LA DECLARATION DE L'ADECR FINISTERE LE 12 SEPTEMBRE:
Oui à l'asile et à la solidarité, non à la politique des faux semblants
Le drame que vivent aujourd’hui les migrants, les réfugiés fuyant la guerre est insoutenable.
Face à cette tragédie, des initiatives se prennent, des citoyens s’organisent, des forces démocratiques, des États et des villes s’engagent, les verrous de l’égoïsme sont en train de sauter.
Nous saluons le réveil des consciences, et toutes celles et tous ceux qui en sont les artisans.
Le temps a été trop long, il a coûté trop cher en vies humaines : 29 000 morts en Méditerranée et aux portes de l’Europe.
La première des urgences est sans tergiverser la solidarité et le devoir d’accueil.
Le Président de la République a parlé du droit d'asile comme « partie intégrante de l'âme de la France et de sa chair» dans sa conférence de presse du lundi 7 septembre, mais la réalité des faits aujourd'hui dément clairement cette auto-célébration morale d'un cynisme douteux quand on la confronte à la réalité des pratiques.
En effet, la politique d'immigration et d'asile de Hollande et de Manuel Valls ne diffère pas significativement de celle de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux : même politique du chiffre pour les reconduites à la frontière, même médiatisation martiale des bons chiffres ou de la destruction violente des camps de sans-papiers ou de Roms, même acceptation que les familles d'étrangers en situation irrégulière puissent dormir dans la rue, mêmes restrictions à la naturalisation (accès à la nationalité par ancienneté de séjour et décret divisé par deux depuis 2008) et au droit d'asile (depuis 2012, entre 20 et 25 % des demandes d'asile acceptées seulement).
La France, sixième puissance mondiale, est l'un des pays qui accueille le moins de demandeurs d'asile... et qui milite le fortement pour une Europe forteresse, une politique européenne de répression et de restriction de l'immigration dont l'essentiel du poids repose sur les pays de l'est et du sud de l'Europe, alors que notre continent n'accueille que 9,4 % des migrants au niveau mondial.
La France est aussi le premier pays européen pour l'enfermement des étrangers (45 000 en 2013), alors que François Hollande, candidat à la présidence de la République en 2012, s'était engagé à mettre fin à l'enfermement des enfants étrangers en centre de rétention suite à la condamnation de la France par la Cour Européenne des droits de l'Homme (arrêt Popov du 19 janvier 2012). La détention est régulièrement utilisée y compris contre des demandeurs d'asile qui ne peuvent pas être reconduits dans leur pays d'origine (Syriens, Erythréens, Afghans, Soudanais) mais dont on veut rendre présence et le dénuement moins « visibles ».
Autre engagement de campagne non tenu, celui de reconnaître une citoyenneté de résidence, de mettre fin à la discrimination dont sont victimes les étrangers extra-communautaires vivant régulièrement et travaillant sur le territoire depuis des années, par rapport aux étrangers issus de l'UE qui ont le droit de vote aux élections locales.
Après avoir d'abord refusé lors de Conseils Européens de se donner des obligations semblables en termes d'accueil de demandeurs d'asile fuyant la guerre, la France a finalement accepté d'accueillir 24 000 réfugiés fuyant la guerre, déjà présents en Europe de l'est et du sud.
C'est mieux que rien même si on peut avoir des réserves de principe sur la notion de quota pour les demandeurs d'asile.
Mais c'est bien peu par rapport aux efforts d'accueil faits par l'Allemagne et la Suède actuellement, par exemple.
C'est bien peu aussi par rapport à notre capacité, démontrée dans l'histoire à des moments où la France était moins prospère, à intégrer massivement d'autres populations fuyant la guerre ou la persécution : russes blancs, juifs d'Europe de l'est dans les années 30, républicains espagnols (4000 ont été accueilli dans le Finistère entre 1937 et 1939, contre 40 syriens aujourd'hui!), rapatriés d'Afrique du Nord, boat people du Vietnam et du Cambodge.
Il faut le dire, la France porte aussi sa part de responsabilité, à travers ses interventions militaires directes, ses ventes d'armes, son soutien à des régimes autoritaires, ses politiques néo-coloniales de domination, dans la déstabilisation de régions musulmanes, arabes et africaines dont viennent une grande partie des réfugiés aujourd'hui.
Mêler aujourd'hui la guerre au devoir d'humanité et à la défense de la civilisation relève d'une confusion dangereuse qui a de lourds précédents.
Les élus communistes et républicains sont parfaitement favorables à l'affirmation et à la mise en œuvre de ce devoir d'accueil et de solidarité face à l'urgence humanitaire que représentent ces migrants fuyant la guerre et l'absence d'avenir en camp de réfugié.
Mais l'engagement de l’État pour l'accès au logement, à la formation, au travail, aux droits, est indispensable pour permettre à ces réfugiés de réussir leur intégration dans la société française.
Au-delà de la prise en compte nécessaire de la situation particulièrement tragique des syriens ou des irakiens fuyant la guerre et ayant tout perdu, c'est toute la politique d'immigration de la France qui doit être revue pour régulariser et sortir de la précarité et de la vulnérabilité des dizaines de milliers de sans-papiers, pour faciliter les déplacements des étrangers non européens, pour reconnaître l'intégralité et le caractère non négociable du droit d'asile, pour revenir sur les lois qui depuis Pasqua, Debré restreignent la naturalisation ou la régularisation, limitent les libertés et droits des migrants.
Il faut affirmer une vraie solidarité au niveau des pays européens en matière de gestion des phénomènes migratoires, qui sont d'abord et avant tout une conséquence des inégalités de développement entretenue par des relations commerciales et politiques de domination et d'exploitation.
Les élus communistes, républicains, et front de gauche du Finistère.
(Association Des Elus Communistes et Républicains 29)
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