Roger Héré (PCF-FDG) au centre, avec Dominique Guizien (EELV) à sa gauche, en conseil municipal à Plouigneau (début 2015)
Déclaration de Roger Héré, conseiller municipal PCF-Front de Gauche
La motion présentée par le bureau de l’AMF a pour objet dénoncer la baisse drastique des dotations qui met en péril la situation des collectivités locales dans leur ensemble : 11 milliards progressivement jusqu’en 2017 et une baisse cumulée de 28 milliards en 2017, selon les chiffres de l’AMF.
D’ores et déjà de nombreuses communes, et d’autres collectivités souffrent beaucoup, dans leur fonctionnement et prennent des décisions dangereuses (suppressions d’emplois publics, réduction ou suppressions de subventions,...) et beaucoup remettent en cause des programmes d’investissement qui étaient prévus.
Les réductions de dotation des années qui vont suivre vont évidemment aggraver cette situation, et de situations tendues on passera à des situations critiques, voire catastrophiques, non seulement pour le fonctionnement des collectivités, mais aussi pour l’investissement public, qui joue pourtant un rôle central dans l’économie, particulièrement en ces temps de crise.
C’est le résultat d’une politique gouvernementale qui a choisi de favoriser le MEDEF au détriment de l’intérêt général. Ce dernier a ainsi déjà bénéficié en espèces sonnantes et trébuchantes une partie du pactole au titre du CICE (40 milliards au total) censé favoriser la reprise de l’activité économique et l’emploi.
S’agissant de la reprise, ou de l’emploi, cela n’a pour l’instant produit aucun effet, et à l’avenir il n’y en aura pas davantage. En effet MEDEF a exigé et obtenu qu’aucune contrepartie ne lui soit demandée, et il n’a manifestement pas l’intention d’embaucher.
Certes le patronat en réclame encore davantage, et la droite pour sa part souhaitait que l’on aille encore plus loin, puisqu’elle parlait de quelques 150 milliards.
Mais il faut dire haut et fort que cette politique n’est pas bonne, outre qu’elle est injuste, car elle fait peser sur les citoyens, et en particulier les plus modestes, le poids de la politique libérale qui est menée par le gouvernement Valls/Macron qui est en place.
Dans cette situation, l’état accentue encore ses plans de suppressions d’emplois qui mettent en grave danger la situation des services de l’état et celle des personnels : éducation nationale en tête et finances publiques par exemple, administration où j’exerçais et qui est aujourd’hui véritablement en décrépitude : la fermeture de la perception de Plouigneau en est l'une des illustrations. Mais aussi dans la fonction publique territoriale et dans la fonction publique hospitalière où les moyens sont largement insuffisants par rapport aux besoins, tant pour les conditions d’exercice par les personnels eux-même que les besoins du service public. D’ailleurs les agents hospitaliers étaient en action aujourd’hui même à Morlaix même pour ces motifs.
Et que dire des salaires et des pensions qui restent en rade depuis de nombreuses années dans la fonction publique, ce qui en plus d’être très dommageable pour les salariés eux-mêmes et leur pouvoir d’achat, a des incidences négatives sur l’économie elle-même.
C'est ce qui m'amène, sous ces remarques et réserves, à voter, malgré ses insuffisances et certains contenus, la motion de l’AMF qui est présentée aujourd'hui à ce conseil.
Il faut en effet alerter de toute urgence sur les conséquences des politiques menées, et sur la nécessité de mettre en oeuvre dès maintenant dans notre pays des politiques qui tournent le dos aux logiques libérales.
commenter cet article …