Suite à l'article du Ouest-France paru le Jeudi 3 septembre: "Communes, Jean-Jacques Urvoas à fond pour les fusions", le Front de Gauche du pays de Daoulas, concerné directement par une fusion qui fait du bruit (Daoulas, Logonna, L'Hôpital-Camfrout souhaite apporter son point de vue.
Notre position est très claire: pas de fusion sans consultation, sans référendum.
Nous rappellerons qu'aucun maire actuel n'avait inscrit l'idée d'une fusion ou de la création d'une commune nouvelle dans son programme.
Il y a 283 maires dans le Finistère, représentant les 900 000 habitants qui sont eux les vrais détenteurs de ces "biens communs", de ces foyers de démocratie communale, de proximité, parce qu'ils y vivent, y paient les impôts locaux, y animent la vie associative, sportive, culturelle, économique. Aucune commune n'est donc le "bien privé" d'un maire quel qu'il soit.
Comment des Maires élu-e-s avec même 51 ou 60% des voix peuvent-ils, sans un vote majoritaire clair, incluant des explications donnant les avantages et les inconvénients, rayer de la carte du Finistère "100 communes de moins de 1000 habitants" pour reprendre le chiffre de Jean-Jacques Urvoas.
Pas dans les programmes, méthodes "à la hussarde", réunion des conseils à huis-clos (pas d'administrés, pas de journalistes): qu'ils soient pour ou contre le principe des fusions et les arguments avancés, nos concitoyens sont à fond contre ces fusions antidémocratiques. Cela ne passe pas du tout. Et les gens se posent de vraies bonnes questions: nos écoles, nos transports, nos salles polyvalentes, nos clubs du 3ème âge, nos de demandes de permis de construire, que vont-ils devenir demain?
C'est inévitable: la démocratie de proximité s'éloignera et les mairies annexes ne seront que des bureaux ou des guichets plus ou moins fermés régulièrement!
Nous ne citerons qu'un exemple, la mairie de Berrien n'aurait sans doute pas pu défendre son école avec succès en cas de fusion.
Quant à remonter à la création des communes par la Révolution française et en conclure que 225 ans, c'est donc vieux et qu'il faut "adapter", c'est oublier et cacher que la création des 36 000 communes fut un acte de décentralisation majeur contre le régime féodal et la royauté absolue. La Révolution, avec cette innovation démocratique, "citoyenne", rééquilibrait le "jacobinisme". Une question pour la réflexion: sans les 36 000 communes et ses départements, la France ne se serait jamais couverte d'Ecoles Publiques, jusque dans les moindres villages, après les lois de Jules Ferry, ni accueilli des Services Publics, si maltraités aujourd'hui par la politique libérale austéritaire du gouvernement Hollande/ Valls/ Macron/ Urvoas.
En réalité, les lois de 2014 et 2015 (N.O.T.R.E: Nouvelle organisation territoriale de la république) en créant 13 super Régions et 12 super Métropoles et en poussant à la fusion des communes anticipent sur le terrain de la RGPP, la Rénovation Générale des Politiques Publiques de l'Etat, qui n'est aujourd'hui que la déclinaison française, sarkoziste, puis Hollandiste et socialiste, de la "règle d'or" dictée par l'Europe de la Finance.
Quand l'Etat se désengage financièrement, ses élites, ses élus, inventent toujours une sauce prétendue moderniste pour faire avaler le plat des futurs impôts locaux qui, eux, augmenteront mécaniquement.
Le "mille-feuille" français est lourd, illisible et coûte cher? Mais chaque amateur de patisserie le sait: le mille-feuille s'attaque par son sommet, par sa tranche supérieure, jamais par sa base, par son socle. Et si vous commenciez à "enlever" le Sénat, Monsieur Urvoas, quelles économies de plusieurs centaines de millions d'euros nous ferions. De plus, il est aussi très vieux: 210 ans! 210 ans de conservatisme, de postes bien pépères.
Qu'attendons nous pour le transformer!
Pour le Front de Gauche du Pays de Daoulas: André Le Gac et Patricia Laroche
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