C'était l'un des quatre débats qui ont pu se tenir pendant le week-end sous la tente de l'espace Bretagne, organisés par les quatre fédérations bretonnes du PCF qui ont voulu travailler ensemble ces moments d'échanges politiques de fond, véritables assemblées citoyennes introduites par des spécialistes, ce qui ne s'était pas produit depuis des décennies.
Vendredi, le contexte de l'élection de Joséphine Pencalet, ouvrière d'usine, conseillère municipale communiste à Douarnenez en 1925 pendant 6 mois alors que les femmes n'avaient pas encore le droit de vote, et a été présenté avec beaucoup de talent par la jeune universitaire et historienne Fanny Bugnon, ce qui a donné l'occasion de voir ce qu'il y avait de toujours actuel et présent dans la culture douarneniste de l'héritage des Penn Sardin et plus généralement dans les combats contre l'exploitation dans les sardineries et les usines de production alimentaire.
Avant que Xavier Compain et les invités du pôle agriculture du PCF et de l'espace Bretagne ne débattent sur le sujet "L'agriculture doit-elle céder aux marchés?" puis que le dimanche, que des militants du Mouvement de la Paix, Roland Nivet, Louis Aminot, Ben Cramer ne pensent la question de la militarisation dans le monde et la France actuelle et des leviers pour construire une politique de paix, le débat organisé par Christiane Caro et l'atelier santé de Bretagne, le quatrième débat sur la politique du médicament (après notamment celui de Plougonven au printemps dernier), fut le plus suivi (70 personnes environ à y assister et y participer) et d'un très grand intérêt.
Irène Frachon, la pneumologue du CHU de Brest qui a permis les poursuites contre Servier dans l'affaire de l'empoisonnement au Médiator, ce coupe-faim dérivé de l'amphétamine produisant des accidents cardio-vasculaires et que Servier a continué à vendre et exploiter tout en sachant très bien qu'il produisait des morts, a été très claire sur le pouvoir corrupteur de l'industrie pharmaceutique et des intérêts financiers qui prennent le pas sur les logiques de santé publique et qui noyautent l'Etat et les institutions censés devoir contrôler la validité des médicaments. Le mot de nationalisation d'une partie de l'industrie pharmaceutique ne lui fait pas peur, et elle considère qu'une partie des industriels ont carrément des pratiques criminelles et mafieuses. Le témoignage de cette femme courageuse et de caractère trempé a été particulièrement riche, éclairant et applaudi.
Manu Blanco, le secrétaire de la fédération CGT de l'industrie pharmaceutique a dénoncé les logiques de rentabilité maximale pour l'actionnaire au détriment de la recherche, de la production, de la prise en charge de certaines pathologies, de l'emploi, qui sévissent dans les industries pharmaceutiques, financées par la sécurité sociale, le CICE, et qui mènent des politiques.
Fabien Cohen, médecin, animateur du pôle Santé du PCF et du Front de Gauche, a décliné les propositions du parti communiste et du Front de Gauche pour assainir le rapport au médicament et en faire véritablement un bien public.
Ensuite de nombreux salariés de SANOFI, usagers sont intervenus, ainsi que René Tourriguine, morbihanais de l'association de solidarité avec la Grèce et un militant de Syrisa qui nous a présenté la situation sanitaire désastreuse en Grèce produite par l'hyper-austérité et la casse des services publics.
commenter cet article …