Des énormités dites avec désinvolture, on commence à s'y habituer.
Ce gouvernement ose tout!
Après avoir baissé le budget de la culture deux années de suite pour la première fois depuis la Ve République, voilà qu'il prétend au nom de l'austérité affirmer que les médiathèques et bibliothèques sont devenues des équipements inutiles.
Un peuple qui ne lit plus de ne sera pas bien dangereux, se disent-ils peut-être, pour les classes possédantes.
Ce n'est pas I TELE ou BFM TV, Facebook ou Twitter qui vont élever très loin son niveau de conscience critique...
Voir l'interview de Marylise Lebranchu aux Echos, le journal qui dit tout haut ce que les possédants et leurs alliés les politiques pensent tout bas:
http://www.lesechos.fr/journal20150918/lec1_france/021334091874-marylise-lebranchu-la-droite-critique-les-economies-tout-en-voulant-des-baisses-dimpot-1156714.php#xtor=EPR-3-[envoi-ami]
INTERVIEW - Les élus locaux se mobilisent, samedi, contre la baisse des dotations de l’Etat. La ministre de la Décentralisation assure que le fonds d’investissement sera vite déployé.
L’Association des maires de France a appelé samedi les exécutifs municipaux et leurs habitants à se mobiliser. Son président, François Baroin (Les Républicains), juge que la baisse de 30 % de la dotation globale de fonctionnement (DGF) que verse l’Etat aux communes et leurs communautés met en danger les services publics et la reprise économique.
Pour les communes, la baisse de la DGF ne représente qu’une diminution de 1,84 % de leurs recettes de fonctionnement chaque année, soit en moyenne 28 euros par habitant ! Depuis que je suis ministre, j’ai réalisé 253 déplacements sur le territoire. Quand on fait une présentation juste des enjeux et que l’on donne les vrais chiffres aux élus, ils se montrent parfaitement conscients qu’il faut bouger. Leur priorité, c’est d’éviter la fermeture du bureau de La Poste, de la sous-préfecture, des entreprises publiques. Leur première injonction concerne l’Etat et l’organisation des services publics, d’où les mesures annoncées lundi par le chef de l’Etat sur les maisons de services au public par exemple.
L’AMF traditionnelle et celle d’aujourd’hui sont très différentes… Je renvoie surtout la droite à ses contradictions : elle critique ces économies alors qu’elle demande encore plus de baisses d’impôt. François Baroin nous demande de renoncer à la baisse des dotations tout en nous reprochant de ne pas avoir réalisé les 50 milliards d’économies plus rapidement, sur les deux premières années du mandat. C’est une question de souveraineté de ne pas alourdir la dette. Et quand nous appliquons, l’effort de 50 milliards sur les 20 % que représentent les collectivités dans la dépense publique, je pense que c’est juste. Chacun doit contribuer à sa hauteur, en protégeant les plus fragiles.
Oui, et il a surtout annoncé des mesures pour y faire face ! Un des problèmes des territoires ruraux, c’est que les bases fiscales ne progressent pas forcément, contrairement aux villes. La valeur des maisons, la valeur d’une ferme y régressent. C’est pourquoi nous avons augmenté en 2015 la dotation de solidarité rurale et la dotation d’équipements en territoires ruraux (DETR). Le préfet de la Creuse m’a même confirmé que sa DETR avait progressé de 43 %. Grâce à ces efforts de péréquation, les 10.000 communes rurales ou urbaines les moins favorisées n’ont au final pas connu cette année de baisse de dotation.
Nous ne nions pas la situation difficile et nous prenons acte de la baisse de l’investissement local hors effet du cycle électoral. L’observatoire des finances locales évalue cette baisse à – 7,8 % en 2014. C’est pourquoi nous inscrivons en loi de finances 2016 ce fonds d’investissement d’un milliard d’euros qui arrivera très rapidement dans les territoires. Une moitié profitera à l’investissement dans les communes rurales et les villes de moins de 50.000 habitants. Le reste sera fléché vers les projets numériques, de transition énergétique ou vers les chantiers de logement.
Le milliard d’euros devra servir à des projets offrant des retours sur investissement. Il y a beaucoup d’émissions de télévision sur les gabegies locales. Les hôtels de région sont-ils trop grands ? Les médiathèques sont-elles un équipement toujours d’actualité au XXIe siècle ? On peut se poser la question. Nous n’avons pas à juger les investissements locaux mais il est normal que l’Etat fixe des priorités. Nous intervenons en régulateur, là où les opérateurs privés ne vont pas naturellement, comme dans l’équipement en fibre des zones rurales. Loin de remettre en cause l’autonomie des collectivités, nous croyons beaucoup à la société du contrat pour le XXIe siècle. Les élus locaux devront travailler de plus en plus entre eux car nous leur avons confié des compétences hautement stratégiques, comme la gestion des fonds européens aux régions.
Ce serait, à mon avis, le sens de l’histoire mais les esprits ne sont pas encore prêts à cela, il y avait trop d’opposition.
Cette question n’est pas encore tranchée, nous devons encore en discuter, notamment dans le cadre de la réforme de la DGF.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150918/lec1_france/021334091874-marylise-lebranchu-la-droite-critique-les-economies-tout-en-voulant-des-baisses-dimpot-1156714.php?4RA84TuVUVgzG7uX.99#xtor=EPR-3-[envoi-ami]
Et la réaction des syndicats professionnels:
Comme le prouve l’action de l’Etat et des collectivités territoriales dans ce domaine, l’importance et le rôle des bibliothèques dans la société ne peuvent être remis en cause.
Associations signataires
- AAF (Association des archivistes français)
- ABF (Association des bibliothécaires de France)
- ACIM (Association de coopération des professionnels de l’information musicale)
- ADBGV (Association des directeurs des bibliothèques municipales et intercommunales des grandes villes de France)
- ADBU (Association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation)
- ADCRFCB (Association des directrices et directeurs de centre régional de formation aux carrières des bibliothèques)
- ADDNB (Association pour le développement des documents numériques en bibliothèque)
- ADRA (Association de développement et de recherche sur les artothèques)
- CFI-bd (Comité français international – bibliothèques et documentation)
- FADBEN (Fédération des enseignants documentalistes de l’Education nationale)
- Réseau Carel (Coopération pour l’accès aux ressources électroniques en bibliothèque)
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