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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 13:37

L'humanité

Lundi 17 août 2015

EN L'ABSENCE DE COTATION AU MARCHÉ DE PLÉRIN (CÔTES-D'ARMOR), LES PRODUCTEURS SE RETROUVENT AVEC DES PORCS QU'ILS N'AVAIENT PAS PRÉVU DE GARDER DANS LEURS ÉLEVAGES.

La Cooperl et Bigard maintiennent toujours la pression sur les éleveurs de porcs, refusant pour la troisième fois un prix à 1,40 euro le kilo. L'argument de la distorsion de concurrence reste leur leitmotiv.

La situation de la filière porcine va-t-elle se régler lors de la table ronde cet après-midi au ministère de l'Agriculture ? Si un accord est trouvé, il n'en reste pas moins que la semaine qui vient de s'écouler sous la pression de l'industrie de la viande sera lourde d'impact pour les producteurs. Ni lundi, ni jeudi, ni vendredi où le marché de Plérin (Côtes-d'Armor) était exceptionnellement ouvert pour tenter d'établir une cotation, les éleveurs n'ont pu vendre de bêtes au Marché du porc breton (MPB). Alors que les producteurs se retrouvent avec des porcs qu'ils n'avaient pas prévu de garder et qui viennent déstabiliser leurs cycles d'élevage (voir notre édition du 14 août), les deux magnats de l'industrie de la viande, Bigard et la Cooperl réclament « un retour à un prix de marché libre ». Une revendication qui se nourrit de la prétendue asphyxie des industriels qui se disent fragilisés par des prix européens plus bas que ceux des producteurs français. La Cooperl évoque notamment le porc allemand, moins cher de 28 centimes, et le porc des Pays-Bas qui lui coûterait 38 centimes en moins.

4,57 millions d'euros d'amende pour les abatteurs bretons en 2013

Profitant de la confusion provoquée par l'embargo russe qui vient de s'élargir à cinq autres pays, les deux sociétés, dont les noms sont difficilement dissociables depuis une semaine, se plaignent de distorsion de concurrence. Car si c'est ensemble qu'ils refusent d'aller au marché de Plérin et si c'est ensemble qu'ils dénoncent une concurrence faussée en Europe, c'est également ensemble qu'ils ont eux-mêmes créé une distorsion de concurrence quand, avec d'autres abatteurs bretons en 2013, ils se sont concertés pour limiter leurs achats et faire baisser les prix aux producteurs. L'Autorité de la concurrence avait alors infligé une amende de 4,57 millions d'euros aux huit abatteurs concernés, Bigard s'étant acquitté de 1,75 million d'euros pour sa lourde implication dans l'affaire. La fédération de l'agroalimentaire de la CGT pose la question : « Comment Bigard a-t-il pu racheter en quelques années Socopa et Charal si ce n'est grâce à l'exploitation des salariés et à l'augmentation de la productivité, aux spéculations et opérations financières et fiscales multiples spoliant la nation, aux exonérations de cotisations sociales et autres CICE... et à la pression sur les prix payés aux éleveurs ? » Des points que même le gouvernement valide puisque lors de sa conférence de presse du 13 août, le ministère de l'Agriculture parlait d'un « coût du travail » (sic) en France égal à celui de l'Allemagne, assorti de 101,1 millions d'euros d'abaissement de « charges » pour le secteur de la transformation et de la conservation des viandes, dont 84,9 millions de CICE. Par contre, le document du ministère n'évoque nulle part la différence de productivité d'un pays à un autre, dont on sait qu'elle est souvent supérieure en France.

LE PCF ÉLÈVE LE DÉBAT AU NIVEAU EUROPÉEN

« La France doit faire entendre au niveau européen l'exigence de mécanismes de régulation des marchés agricoles, d'instauration de prix indicatif rémunérateur, de relocalisation des activités agricoles » et l'urgence d'une refonte de la PAC, a déclaré le PCF dans un communiqué.

Malgré cela, la Cooperl et Bigard osent encore demander « un allégement des charges sur le travail », feignant d'oublier que c'est le travail qui est à l'origine de leur plus-value, et qui participerait à « abolir les distorsions de concurrence intra-européennes ».

Réagissant à cet alignement par le bas, le Parti communiste français (PCF) propose de « poser fermement la répartition de la richesse au sein des filières, entre producteurs, transformateurs et distributeurs » au travers de « conférences sur les prix, comme l'ont proposé les parlementaires communistes ».

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