Devant plus de six cents personnes attentives et en présence de plusieurs personnalités, dont Monsieur le Maire du Guilvinec et plusieurs adjoints, ainsi que des responsables d'associations et organisations du Pays Bigouden, Etienne Le Belle, membre de la direction départementale du Parti Communiste, s’est adressé aux participant de la fête organisée par le PCF du Pays Bigouden.
Monsieur le Maire, chères et chers amis,
L’histoire – dit-on – se répète toujours deux fois…
Le 28 octobre 1940 les armées de Mussolini envahissaient la Grèce. Ce petit pays, d’environ à l’époque de sept millions et demi d’habitants, allait mettre en déroute l’armée Italienne. Il fallut l’intervention de l’état Allemand, avec toute sa puissance militaire pour venir à bout du peuple Grec.
Les puissances de l’axe mirent six mois pour obtenir ce résultat et planter la svastika au sommet de l’acropole, e qui fit dire à Winston Churchill « Nous ne dirons mais que les Grecs combattent comme des héros mais que les héros combattent comme les Grecs ». Et Joseph Staline sur radio Moscou devait déclarer : « Le peuple Soviétique sera éternellement reconnaissant envers les Grecs pour avoir retardé l’armée Allemande aussi longtemps, pour que l’hiver s’installe, et de ce fait nous donnant le temps précieux dont nous avions besoin pour nous préparer »
A t’on oublié que la flotte des Hellènes ne se saborda pas comme nous le fîmes à Toulon et qu’elle continua le combat avec les Alliés ?
450 000 morts, un pays détruit, exsangue par la barbarie nazie; mais un peuple insoumis qui jamais ne mit les genoux à terre.
L’histoire se répète toujours deux fois…
Et 75 ans après ces événements tragiques, comment ne pas être scandalisé par la politique de la chancelière Merkel. Elle a oublié que l’état allemand bénéficia après la guerre de l’annulation de la plus grande partie de sa dette et oublié également que les dommages de guerre dus à la Grèce ne lui furent jamais versés.
Bien sûr, les gouvernements grecs – ou plutôt les clans – qui se sont succédé jusqu’aux dernières élections législatives portent une responsabilité écrasante.
Responsabilité écrasante, entre autre, d’avoir fricoté avec la banque américaine Goldman Sachs, qui présenta de faux rapports sur l’économie grecque en vue de son admission au sein de la communauté européenne.
Cette pieuvre est présente dans tous les rouages de l’union : l’actuel président de la la banque centrale européenne, Mario Draghi, n’est autre que l’ancien président de Goldman Sachs.
L’étranglement de la Grèce doit nous faire réfléchir. C’est un mauvais signal envoyé aux peuples de l’Europe par la finance.
L’épisode grec dont l’épilogue n’est pas encore écrit, plaide au contraire pour une refondation démocratique de l’Union Européenne, pour une rupture avec les marchés financiers, pour qu’il en soit fini de la mise en coupe réglée du continent européen par l’état allemand.
L’histoire se répète toujours deux fois, la première en tragédie la seconde en farce.
Les Français, sont – eux aussi – confrontés tous les jours aux difficultés dues à l’austérité. Le ministre Macron, cette créature de la banque Rothschild, au sein du gouvernement, va promulguer une loi scélérate grâce au 49-3, c'est-à-dire sans vote des assemblées.
La loi Macron :
-- c'est la transformation du travail de nuit par le travail dit de « soirée »
-- c’est le travail du dimanche non payé dans les zones dites touristiques.
-- c’est l’ouverture 12 semaines dans l’année pour les grandes enseignes.
75% des sondés seraient favorables à l’ouverture le dimanche mais 85% disent aussi qu’eux mêmes ne veulent pas travailler ce jour-là. L’ouverture généralisée profitera aux grandes chaînes contre les petits commerces qui en subiront le contrecoup. On peut déjà avancer un solde négatif de 30 000 emplois perdus.
-- c’est l’attaque sans précédent contre les conseils de prud’hommes, vieille revendication du patronat rétrograde.
-- c’est la suppression de nombreuses attributions des inspecteurs du travail.
-- c’est également la suppression à bref délai de la médecine du travail.
-- c’est la limitation des indemnités dues aux salariés licenciés.
-- c’est le fait que les entreprises pourront désormais faire appel à des personnes handicapées qui ne serons pas payées sous prétexte de « mise en situation en milieu professionnel ». Vous savez, c’est un peu comme ces milliers d’étudiants qui fournissent du travail gratuit et que l’on remercie pour en prendre d’autres...
La liste est bien plus longue encore, mais chacun aura compris que cette loi dite « pour la croissance et l’activité » nous ramène au milieu du XIX° siècle.
Les mesures prises par le tandem Hollande-Valls n’ont fait qu’accroître le chômage. La loi ANI du 14 juin 2013 qui devait censément – en assouplissant les licenciements – sécuriser l’emploi a produit 250 000 chômeurs supplémentaires.
Et comment peut-on croire que les 41 milliards d’euros offerts au grand patronat dans le cadre du pacte dit « de responsabilité », pourraient favoriser l’emploi alors, que forts d’une manne inespérée, les grandes entreprises se contentent d’augmenter la rente et les jetons de présence des puissants ?
Il conviendra un jour de faire le compte des sommes astronomiques dispensées au privé, au niveau de l’Etat, des régions, des départements, des communautés de communes, voire des communes.
Ici même, dans notre pays bigouden, la communauté de communes se transforme en banquier, construisant une usine pour la société Furic pour la modique somme de 3 millions d’euros, sans compter les agencements périphériques qui en découlent.
Le SIOCA vient de voter le SCOT. Cet organisme confidentiel, composé de 22 notables désignés, vient de décider du sort de 90 000 habitants pour les 20 ans à venir. Le bal des faux culs étant ouvert, c’est à bulletin secret qu’il a délibéré...
Sur les neuf représentants du pays bigouden, seul trois, selon nos informations auraient voté contre.
Ils ont voté l’asphyxie du commerce de proximité programmée, par l’implantation supplémentaire d’une nouvelle grande surface à Kerganet à la sortie de Pont l’Abbé. Cinq grandes surfaces sur une distance d’un kilomètre : comme ont dit, il y aura des morts...
Je m’abstiendrai de parler des vaches en plastique de la société Leclerc, lesquelles paissent à l’ombre des palmiers et de l’optimisation fiscale, mais j’invite nos amis qui sont en visite dans le pays Bigouden d’aller s’inspirer à Leclerc Park et admirer le bon goût des nouveaux riches.
Chers amies et amis, pour terminer, permettez-moi de remercier pour sa présence Jean-Luc Tanneau, maire du Guilvinec, qui nous fait l’amitié d’être des nôtres ce soir ce qui est l’occasion pour moi de le remercier aussi pour la logistique que la ville a mise à notre disposition, sans laquelle cette fête n’aurait pu se tenir. Comme quoi, quelles que soient les divergences, les appréciations différentes, les opinions parfois tranchées, nous sommes toutes et tous, ici, comme ailleurs, les enfants de la République.