La semaine passée nous apprenions la suppression des activités de la clinique de Kerléna, propriété du groupe nantais Noble Age qui détient 50 établissements, spécialisée dans les soins de suite et de réadaptation, suite à une décision de transfert et de regroupement avec les cliniques de Keraudren et du Grand Large dans la région de Brest prenant effet dans 3 ans, en 2018. Les 98 salariés sont sous le choc! On les comprend: on peut craindre des suppressions d'emploi sèches liées à ce regroupement pour des raisons de rentabilité et il est difficile d'envisager un déménagement à 65 kilomètres quand on a fait sa vie, construit sa maison, quand on scolarise ses enfants dans la région de Roscoff. Pour la vie économique et sociale de toute la région, pour le confort des patients qui ont besoin de services de santé de proximité, ce serait une perte sèche. On peut expliquer de différentes manières ce transfert d'activité annoncé: volonté d'accroître la rentabilité, baisse du prix de la journée d'hospitalisation, absence de possibilités de réorganisation du service sur place pour s'adapter aux nouvelles normes de l'ARS, conséquence de la mise en examen pour soupçon de détournement à hauteur de 500 000€ de l'ancienne directrice... En tout cas, c'est une très mauvaise nouvelle pour la région et on espère que les citoyens du pays de Roscoff et de Morlaix, les élus aux responsabilité, les personnels mettront tout en œuvre pour empêcher cette destruction d'emploi et de service de santé à Roscoff.
A l'EHPAD Saint Nicolas de Roscoff, le personnel manifeste lui aussi son inquiétude sur le devenir de l'établissement, qui serait l'objet de tentatives de réorganisations visant des destructions d'emplois.
A Lanmeur, ce sont les salariés avec FO (la CFDT n'a pas suivi) qui ont exprimé leur inquiétude et leur mécontentement par rapport aux conditions de travail et aux risques de suppressions de poste dans le Centre de Santé. La direction reconnaît les conséquences de la politique de pressurisation de l'hôpital et des objectifs purement comptables de l'ARS: "l'augmentation de la charge de travail dans les secteurs de personnes âgées entraîne de la souffrance chez les agents. Ils sont au quotidien confrontés à la souffrance des résidents et des familles, confrontés aussi à la mort et à des prises en charge de plus en plus lourde. La question des financements est d'ordre national. Rien n'est défini actuellement pour la prise en charge des personnes âgées. Les budgets sont juste reconduits, à moyens constants, mais les dépenses augmentent malgré tout. La signature de la convention tripartite a été reportée, par l'ARS, dans de nombreux établissements car l'enveloppe budgétaire est insuffisante. La convention est donc reconduite de façon tacite".
A l'hôpital de Morlaix aussi la colère gronde face à la charge de travail croissante dans les services, la réforme des conditions d'obtention de RTT et du rythme journalier, la suppression de 23 emplois.
Partout, c'est les mêmes logiques de rentabilité et de baisse des dépenses publiques de santé qui viennent dénaturer et dégrader le service de soin, au détriment de l'humain.
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